Donald Trump: «Aucun dictateur» ne doit sous-estimer les Etats-Unis
Le président américain Donald Trump a averti dimanche qu'«aucun dictateur» ne devait sous-estimer les Etats-Unis, dans une allusion à peine voilée à la Corée du Nord qui devrait dominer son voyage en Asie.
«Personne, aucun dictateur, aucun régime et aucune nation ne devrait, jamais, sous-estimer la détermination de l'Amérique», a-t-il lancé, après avoir enfilé un blouson d'aviateur, devant des soldats américains sur la base militaire américaine de Yokota, à l'ouest de Tokyo, au premier jour d'une longue tournée asiatique qui le mènera dans cinq pays.
Ce premier voyage de plus de dix jours en Asie du président Trump, le plus long dans la région d'un chef d'Etat américain depuis un quart de siècle, intervient après des mois de surenchère verbale entre Washington et Pyongyang, dont le programme nucléaire avance à grands pas.
Rencontre avec Poutine au programme
Après Tokyo puis Séoul, le président américain doit se rendre en Chine. Il participera ensuite aux sommets de l'Apec au Vietnam et de l'Asean à Manille et a annoncé dimanche prévoir aussi de rencontrer le président russe Vladmir Poutine au Vietnam.
Accompagné de son épouse Melania, Donald Trump a descendu les marches de l'avion présidentiel sous un ciel radieux avant d'aller saluer pendant de longues minutes la foule qui l'attendait sur le tarmac. Il a été accueilli par le ministre japonais des Affaires étrangères Taro Kono.
A-t-il un message pour les Nord-coréens à l'aube de cette tournée en Asie? «Je pense que ce sont des gens très biens, ils sont travailleurs, beaucoup plus chaleureux que ce que tout le monde pense», venait-il d'expliquer aux journalistes à bord d'Air Force One. «J'espère que tout va s'arranger pour tout le monde», a-t-il encore dit.
«Allié crucial»
M. Trump a pris soin dès son arrivée de rassurer le Japon sur l'engagement de Washington envers la sécurité de ce pays dont l'île septentrionale de Hokkaido a été survolée à deux reprises par des missiles nord-coréens et que Pyongyang a menacé de «couler». «Le Japon est un partenaire précieux et un allié crucial» des Etats-Unis, a déclaré M. Trump dès son arrivée sur la base de Yokota.
Vendredi, des bombardiers supersoniques américains, accompagnés de chasseurs japonais et sud-coréens, ont mené un exercice conjoint dans l'espace aérien sud-coréen tandis que les services de renseignement de Séoul ont averti, selon les médias locaux, de la préparation possible d'un nouveau tir de missile par la Corée du Nord.
«Je salue la visite historique du président au Japon. Je veux renforcer plus encore les liens de l'alliance américano-japonaise, fondée sur des relations de confiance et d'amitié avec le président Trump. Nous voulons prendre le temps de discuter de divers défis internationaux, dont le premier est la question nord-coréenne», a déclaré le Premier ministre japonais Shinzo Abe à la presse à Tokyo peu après l'arrivée du chef d'Etat américain.
MM. Abe et Trump, tous deux amateurs de golf, ont développé une relation personnelle depuis que le Premier ministre japonais s'est précipité à New York en novembre 2016, pour rencontrer le nouveau président américain juste après son élection et avant même son investiture.
«Gros problème»
Ce séjour japonais devrait être le moment le plus détendu de ce voyage asiatique avec une partie de golf prévue et la venue du farfelu chanteur japonais «Pikotaro», devenu viral sur internet, pour agrémenter le dîner.
M. Abe sort renforcé de récentes législatives anticipées, largement remportées par sa coalition conservatrice, et il soutient la politique de Donald Trump consistant à exercer un maximum de pression sur le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un et à affirmer que «toutes les options» sont sur la table, sous-entendu y compris militaire.
Avant de partir, Donald Trump a lancé à la Chine, partenaire traditionnel de Pyongyang, que le Japon pourrait selon lui prendre les choses en main si la menace nord-coréenne n'était pas traitée. «Le Japon est une nation guerrière et je dis à la Chine (…) vous allez vous heurter à un gros problème avec le Japon très bientôt si vous laissez cela continuer avec la Corée du Nord», a-t-il affirmé jeudi sur Fox News.
Le chef d'Etat américain a des relations beaucoup moins chaleureuses avec le président sud-coréen Moon Jae-in. Alors qu'il a été en contact régulier avec M. Abe tout au long des épisodes d'essais de missiles par la Corée du Nord, il n'avait pas parlé à M. Moon pendant plus de 24 heures après un second test de missile balistique intercontinental de Pyongyang en juillet.
Les analystes mettent cette distance sur le compte de l'approche de M. Moon qui prône une forme de dialogue avec le voisin du Nord.
AFP
Créé le 5 novembre 2017 07:51Nous vous proposons aussi
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