Sanguiana Camara journaliste : « les gendarmes ont saisi mes mèches, déchiré ma chemise… »
CONAKRY-Plusieurs journalistes guinéens blessés dans une altercation avec des gendarmes au PM3 de Matam ont été hospitalisés cet après-midi à Conakry, a appris Africaguinee.com. Notre consœur Mamata Sanguiana Camara qui a été violentée par des gendarmes raconte son clavaire. Son récit est hors du commun.
« Cinq gendarmes ont couru vers nous, je me suis arrêtée. Ils sont venus attraper mes mèches, mais j’ai courbée la tête. C’est en ce moment qu’un gendarme a pris sa ceinture, il m’a frappé au niveau de l’œil droit. Pour éviter qu’on ne me blesse sur la figure, j’ai baissé la tête. Finalement ils se sont rués sur mon dos en me donnant des coups de poings. Ils ont déchiré ma chemise en menaçant de nous emprisonner. Pendant ce temps, d’autres s’attaquaient à Adama Lamarana, une de nos stagiaires en lui donnant des coups sur le flanc et le dos. Quelques temps après, leur chef est venu intervenir en disant à ses hommes de nous laisser tranquille (…) Ma respiration s’entrecoupait, on m’a amené d’urgence à l’hôpital où on m’a donné un peu d’air, on m’a massé le dos et administré une injection. D’autres confrères qui sont toujours à l’hôpital doivent faire la radio », raconte la journaliste très essoufflée.
Un groupe de gendarme est venu nous encercler…
Alpha Bacar Sank Diallo a reçu plusieurs coups de matraques au dos. Lui aussi témoigne sur la violence qui s’est abattue sur eux. « Un groupe de gendarme est venu nous encercler en nous intimant de sortir. Nous leur avons demandé de nous laisser sortir vers la porte située sur l’autoroute. Ils ont dit non en nous taxant d’être des gens qui ternissent l’image du régime. Arrivé à la porte de sortie, ils ont commencé à faire des exactions sur nous. On a été bastonné, les caméras cassées. Moi j’ai reçu trois coups de matraques au dos. Et une fois dehors, le caméraman d’Evasion a été terrassé par des loubards, ils ont cassé sa caméra ensuite ils ont fait marché une voiture sur la caméra. Ils nous ont pourchassé », témoigne ce journaliste de la radio Global FM.
Ils nous ont attaqué avec une haine…
« On était venu apporter un soutien à notre confrère Aboubacar Camara, DG de Gangan détenu depuis hier à la gendarmerie (…). Ils nous ont molesté, endommagé nos appareils. J’ai perdu mon dictaphone, mon smartphone a été détruit. Il y a certains de nos confrères qui sont admis à la clinique de Matam où ils reçoivent des soins. Je me demande pourquoi agir de la sorte contre des journalistes qui n’ont que leur micro et caméra comme arme. Ils auraient pu nous interpeller au moins. Mais ils nous attaquent avec une haine puisqu’ils ont sciemment marché sur mon téléphone, ils ont joué au ping-pong sur mon dictaphone. C’est un grave recul pour la démocratie parce qu’on s’attaque au quatrième pouvoir », s’insurge Mamadou Aliou Bangoura de la radio Lynx Fm.
Plusieurs journalistes sont encore mobilisés au PM3 de Matam. Ils exigent la libération d’Aboubacar Camara, sinon ils menacent de déclencher des journées sans presse.
Dossier à suivre…
Diallo Boubacar 1 depuis le PM3 de Matam
Pour Africaguinee.com
Tel : (00224) 655 311 112
Créé le 31 octobre 2017 17:49Nous vous proposons aussi
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