Modernisation de Kaloum: Comment Baidy va aider Alpha Condé?
CONAKRY- Pour réussir son pari de donner un nouveau look à la capitale guinéenne, le Président Alpha Condé pourra certainement compter sur le député Baidy Aribot. Le secrétaire exécutif de l’Union des Forces Républicaines a abordé avec un journaliste de notre rédaction le sujet lié au projet d’aménagement de la capitale guinéenne.
AFRICAGUINEE.COM : Le Président Alpha Condé qui vient de procéder à la présentation de la maquette du projet de modernisation de Kaloum et des îles de Loos a annoncé qu’il va casser les habitations Kaloum pour l’exécution dudit projet. Qu’en pensez-vous en tant que député uninominal de cette circonscription ?
BAYDI ARIBOT : Le Président n’a pas dit qu’il va casser Kaloum, ni exproprier les habitants de Kaloum. Ses propos ont suscité beaucoup de réactions négatives dans l’opinion alors qu’il n’a pas dit qu’il va casser Kaloum de cette manière.
Il a dit je cite : « On a commencé à sensibiliser les populations actuelles de Kaloum pour leur faire comprendre que nous allons construire des maisons sociales pour qu’elles puissent déménager afin qu’on casse là où elles sont ».
Voilà, vous posez le problème de manière logique. En fait, s’il a commencé à sensibiliser c’est parce que quelque part, le Chef de l’Etat dans ses promenades dans Conakry s’est rendu compte que notre capitale a besoin d’un nouveau visage. C’est pourquoi il a posé le problème de réaménagement. Il faut le saluer. Et il faut le dire plus haut qu’ailleurs, que c’est la première fois qu’un président de ce pays depuis l’indépendance ose s’attaquer de manière visible au problème d’aménagement de Conakry. C’est à saluer. Mieux l’idée et la vision qu’il a par rapport à l’aménagement de Conakry, il l’a présenté en projet. Quand je dis cela, c’est parce que c’est son aspect physique qu’on a vu à travers une maquette.
Aujourd’hui il faut aller de l’avant en travaillant pour concrétiser cette promesse sur le terrain. Ce projet dépasse les déclarations de l’exécutif, il interpelle tout un chacun de nous, particulièrement les populations de Kaloum où la première phase est prévue, pour que nous puissions amener ce projet à bon port. Le Président a indiqué que le projet se déroulera en trois phases. Ce qu’il faut maintenant c’est lui doter d’une unité de gestion opérationnelle pour que tout ce qu’il a dit soit visible. Mais encore une fois je le dis et le maintiens. C’est un projet qui ne se fait pas contre les populations de Kaloum, ni contre les populations de Conakry. Le projet se fait pour eux et en leur faveur.
Nous savons qu’il y a des textes qui régissent l’aménagement du territoire (droit civil, code foncier…) l’unité opérationnelle qui sera mise en place va étudier tout ce qui est à même de mettre les populations dans une confiance totale pour qu’elles adhèrent davantage à la vision du Chef de l’Etat.
Le Président Alpha Condé a annoncé que vous serez à ses côtés pour sensibiliser les populations sur le bien-fondé de son action. Dites-nous quel va être concrètement votre apport ?
Cette maquette est l’aspect physique du projet. Il y a d’autres paramètres qui entrent en ligne de compte mais qui ne sont pas encore mis en place. Vous avez d’abord l’identification et l’évaluation de tous sites, il y a l’aspect financement qui n’est encore réglé… Pour le moment il faut mettre tous ces paramètres à la disposition de l’unité opérationnelle et de gestion du projet qui doit comprendre tous les points qui ont un rapport avec sa réalisation.
Moi je suis à la disposition du Chef de l’Etat, je me tiens à la disposition des populations pour non seulement leur expliquer le pourquoi du projet et leur dire que c’est pour le bien de la ville de Conakry et de leur environnement de vie. Je suis à la disposition de tous ceux qui ont des appréhensions et des doutes par rapport à la réalisation du projet pour avoir avis et tenir compte de leur opinion comme l’a demandé le Chef de l’Etat.
Parce que dans ce genre d’opération il faut savoir qu’est-ce qui a motivé. Si vous regardez le schéma que la Guinée veut faire, il est différent des schémas connus à l’étranger. Nous avons connu trois schémas spécifiques en termes de jurisprudence infrastructurelle. Quand le Nigéria a voulu réaménager une nouvelle ville, au lieu de casser Lagos et reprendre, on a déplacé la ville vers Abuja pour créer une nouvelle ville comme au Brésil. Mais la Guinée s’est inspirée du cas de Singapour et de Kigali (Rwanda). Comme nous ne pouvons pas réinventer la roue, nous devons travailler de la même manière que ces gens-là pour essayer d’intégrer tout un chacun dans la réalisation du projet, sans frustration, sans expropriation forcée, sans tension sociale. Ce projet, c’est pour les guinéens et pour la Guinée. Le Président l’a dit, quand il va commencer, ce sont les générations futures qui vont le terminer. Et ce n’est pas seulement Kaloum, le reste de Conakry va suivre. Le projet grand Conakry qui va jusqu’aux abords de Kindia est dans cette vision.
Etes-vous optimistes quant à l’adhésion des populations de Kaloum ?
Ça dépend de ce qu’on va mettre sur la table devant les Kaloumkas. N’oubliez pas que Kaloum était un centre administratif avant la colonisation. 40% du territoire de Kaloum est composé de sites qui appartiennent à l’Etat. Donc aujourd’hui, en évaluant la situation, ce n’est pas forcément qu’on va commencer par les bâtiments privés. Il serait intelligent de récupérer d’abord ce qui appartient à l’Etat, ensuite voir comment donner un début de réalisation du projet sur ces sites. Maintenant au fur à mesure qu’on évolue, l’opinion des populations peut évoluer vers une collaboration et une plus grande adhésion dans ce projet.
Entretien réalisé par Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
Tél. : (00224) 655 311 112
Créé le 17 octobre 2017 10:56Nous vous proposons aussi
TAGS
étiquettes: Baidy Aribot, Interviews