Nord du Mali: manifestations à répétition contre les forces françaises

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Des habitants de Kidal, dans le nord-est du Mali, ont manifesté lundi, pour la troisième fois depuis vendredi, pour réclamer le départ de la force française Barkhane de cette ville contrôlée par d'anciens rebelles touareg, ont indiqué des témoins.


"Nous avons manifesté et nous continuerons de manifester parce que les troupes françaises doivent dégager", a déclaré à un journaliste de l'AFP l'un des organisateurs de la manifestation, Ali Ag Mahmoud. "Elles n'ont rien à faire ici. Elles sont trop brutales, elles interviennent sans précaution dans des domiciles privés".

Les militaires de Barkhane "sont effectivement récemment intervenus dans une maison privée, fortement soupçonnée d'appartenir à un présumé trafiquant, présumé proche des jihadistes. Ca n'a pas plus à une partie de la population", a indiqué à l'AFP une source étrangère présente au Mali.

La manifestation de lundi fait suite à d'autres rassemblements, qui s'étaient déroulés vendredi et dimanche dans ce fief des ex-rebelles touareg où le gouverneur nommé par l'Etat malien n'a pu rejoindre son poste que fin août, après trois années d'absence du représentant du gouvernement de Bamako.

On pouvait lire "Barkhane dégage" et "Quittez Kidal" sur des calicots et banderoles déployés vendredi, selon des témoins.

Au cours de la manifestation de dimanche, des civils ont jeté des cailloux sur les véhicules appartenant aux militaires de Barkhane, obligeant les conducteurs à rouler à vive allure pour se mettre à l'abri, selon un témoin.

Des arbres ont été brûlés et les commerces ont baissé leurs rideaux pendant ces rassemblements, ont précisé des habitants.

Les manifestations se sont déroulées en face du camp de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) de Kidal, qu'occupent également les forces de Barkhane.

La France a lancé une intervention militaire internationale d'urgence en 2013 pour stopper des groupes jihadistes, proches d'Al-Qaïda, qui occupaient le nord du Mali.

Les jihadistes en ont été en grande partie chassés par l'opération Serval – devenue Barkhane, 4.000 hommes -, qui se poursuit encore dans cinq pays (Tchad, Niger, Mali, Mauritanie, Burkina Faso) de la bande sahélo-saharienne, une zone vaste comme l'Europe.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes mais dont l'application enregistre d'importants retards.

AFP

Créé le 10 octobre 2017 09:12

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