Dénis Hankins, ambassadeur des USA : « les manifestations de l’opposition… »
LABE-Le diplomate américain basé à Conakry observe de près l’évolution du climat politique guinéen. Dans un entretien accordé à un journaliste de notre rédaction, Dénis Hankins est revenu sur les accords politiques dont l’application pose quelques difficultés. Lisez !!!
Africaguinee.com : Vous avez suivi entièrement le dialogue politique interguinéen qui a abouti aux accords politiques du 12 octobre 2016. L’opposition menace de faire des manifestations de rue pour son application. Comment observez-vous cette situation ?
DENIS HANKINS : Je pense que le plus important, c’est le fait que ces accords se sont faits entre les guinéens. Quand j’ai voyagé j’ai constaté que les guinéens sont bien conscients qu’il n’y avait pas un modérateur étranger. C’était un accord entre les guinéens. Dans son application, il y a certains aspects qui sont déjà faits comme la libération de tous les prisonniers arrêtés dans les protestations. C’est une disposition des accords.
L’application de ces accords que vous aviez signés rencontre des difficultés. Comment sortir de cet imbroglio ?
Je dois même me rendre à N’Nzérékoré avec le secrétaire général du ministère de l’administration du territoire y compris les représentants de la mouvance et de l’opposition pour parler des accords.
Nous sommes là, les Etats unis, la France, l’Union Européenne, nous avons vu qu’ils ont fait un accord. Donc pour nous, c’est de donner un appui moral. Ce n’est pas d’imposer notre position mais plutôt donner notre appui à un accord bien africain. Du fait que nous sommes là, nous avons été invités pour être des témoins, donc nous devons donner la force morale. Nous étions dans la salle et nous sommes très conscients des engagements qui ont été pris.
Mais jusque maintenant je sais que c’est difficile les élections. Même le changement de moyens de faire l’élection des chefs de quartier et de district. Ils ont dis c’était une question de faire 3000 élections. C’est difficile de faire 3000 élections. J’ai bien compris pourquoi ils ont décidé de changer les lois. Pour nous, c’est toujours important parce qu’ils ont gardé l’idée dans l’accord d’avoir des candidatures indépendantes, c’est important.
Parce que ce n’est pas seulement les partis mais l’idée avec les élections, c’est d’avoir beaucoup plus de participation locale avec des gens qui ne sont pas liés à des partis politiques. Alors nous sommes toujours là.
Finalement au niveau de l’assemblée nationale il y a eu le changement de législation, la décision de la cour constitutionnelle est attendue. Nous sommes toujours engagés. Je participe souvent aux réunions de comité de suivi. Mais c’est vraiment la responsabilité de toutes les institutions d’avancer.
Avez-vous d’autres remarques ?
J’ai noté pendant les négociations et pendant les sessions de comité de suivi, qu’il y a beaucoup plus de choses communes entre les guinéens que ce qui les divise, alors on peut travailler. Quand il y avait les crises, j’ai vu pendant les élections présidentielles et même pendant les crises d’Ebola les responsables peuvent être très responsables.
Même avec les manifestations de l’UFDG au mois d’aout, pour la première fois c’était bien organisé, il n’y avait pas eu de violence. Je pense que ça donné plus de confiance entre les deux parties.
En même temps les forces de sécurité ont bien travaillé avec l’opposition pour éviter les violences et le policier qui a tiré sur quelqu’un qui est mort par la suite a été arrêté immédiatement. On n’avait jamais vu un type de réaction aussi rapide. Alors il y a les bases de confiance.
Votre démocratie est assez jeune, vous avez été en même temps le pays francophone le plus vieux en Afrique mais avec une démocratie plus jeune. Alors il y a un système, il faut avancer. Nous sommes ici nous pouvons aider, nous sommes là pour aider.
Entretien réalisé par Alpha Ousmane Bah
Pour Africaguinee.com
Tel : (00224) 620 93 45 45
Créé le 11 mai 2017 14:14Nous vous proposons aussi
TAGS
étiquettes: Accord politique, Interviews