Expulsion des guinéens des Etats-Unis : les révélations de l’ambassadeur Mamady Condé…
WASHINGTON- L’ambassadeur guinéen basé aux Etats-Unis est-il complice des déportations de ses compatriotes ? A-t-il été corrompu par les autorités américaines ? Comment s’effectuent les opérations de rapatriements des guinéens vivant illégalement sur le territoire américain ? Quel est le nombre de guinéens considérés comme résidents illégaux aux Etats-Unis ? Dans cette interview à bâton rompu accordée à notre rédaction, le diplomate guinéen basé Washington dit tout. Mamady Condé lance également un appel à ses compatriotes. Lisez ! Exclusif…
Africaguinee.com : Monsieur l’ambassadeur bonsoir ! Les autorités américaines ont déclenché une opération de rapatriement de personnes en conflits avec leur loi. Où en est le processus à ce jour en ce qui concerne les ressortissants guinéens ?
MAMADY CONDE : Je suis très heureux de nous contacter et venir à la source pour chercher l’information. C’est votre droit. Je vous dirais tout simplement que l’ambassade est confrontée à cette réalité depuis quelques temps. Comme je vous l’avais expliqué en février. Nous avions eu assez de difficultés autour de la problématique liée à l’immigration ici aux Etats-Unis. Mais le dernier convoi qui est parti officiellement comprenait plutôt 37 personnes, ce sont des gens qui sont allés par Charter et c’était le groupe des premiers 50 que les américains avaient cité. Il y a eu des discussions avec certains avocats que certains concitoyens avaient recrutés et je crois qu’il y a eu diminution à mon avis. C’est pourquoi on n’a eu que 37 qui sont partis par charter. Avant il y a eu 5 qui sont arrivés par vol commerciale également. Ce que je vais vous dire, nous nous associons au désarroi de nos compatriotes à leur douleur parce que c’est vrai que l’expulsion est douloureuse.
Ce que je pourrai vous dire, par rapport aux autres pays africains, surtout des pays limitrophes, nous avons moins de nombres d’expulsés, certains ont d’ailleurs atteint la barre des 200 expulsés. Au regard de la détermination des autorités américaines ont appliqué à la lettre leur décision. Les Etats-Unis ont donné deux dimensions par rapport à l’immigration de leur pays qui sont une dimension de souveraineté et une dimension de sécurité. Dès que vous parlez de la situation de vos compatriotes surtout quand ils sont en situation irrégulière, ils vous répondent simplement par la négative et vous disent de prendre vos citoyens et de quitter le territoire américain. Donc les portes sont closes pour toute intervention de l’ambassade. Vous savez que la procédure d’expulsion est relativement longue parce que c’est sur toute l’étendue du territoire américain. Ils procèdent à des arrestations un peu partout et une fois que quelqu’un est arrêté, il est directement dirigé en prison et la procédure est automatiquement engagée. Ils essayent de constituer un dossier qui doit obligatoirement passé, s’il a un casier judiciaire, il faut que le juge pénal se prononce et ensuite il faut que le juge de l’immigration se prononce. C’est après avoir épuisé toutes ces procédures là qu’ils procèdent au regroupement (…), ce regroupement, c’est l’ensemble des gens arrêtés à l’échelle nationale et par zone géographique. Tous ces prisonniers des contrées comme l’Afrique de l’ouest sont regroupés au niveau d’une prison et rapatriés soit par vol charter ou régulier. Cela veut dire que l’ambassade ne peut en aucun cas intervenir sur les dossiers de gens parce que ce sont des dossiers de justice.
Pour ceux qui connaissent l’Amérique, ils savent que la justice est indépendante, même l’exécutif ne peut rien à plus forte raison une ambassade. Donc dès qu’ils finissent d’étudier un dossier, ils font des jeux de documents, un premier lot va au département d’Etat, un autre à l’ambassade et un autre à l’ambassade des Etats-Unis basé dans votre pays de départ. Ce qui veut dire que les chiffres sont dressés par la justice américaine et pas par l’ambassade. L’on ne peut absolument rien faire puisque la chaine est tellement rigoureuse et nous ne pouvons rien y faire. Je comprends un peu la campagne de dénigrement de certains expulsés mais c’est très injuste parce qu’ils savent très bien que l’ambassade ne peut qu’intervenir pour essayer d’apaiser l’ardeur des autorités américaines. J’ai été dix fois au département d’Etat, mais dix fois j’ai vu des portes closes et à l’impossible nul n’est tenu.
La dernière vague de déportés qui a rallié Conakry à voyagé à bord d’un charter. Est-ce normal ?
Vous savez, Monsieur Diallo, une ambassade ne décide pas mais plutôt elle se réfère. Une fois que l’ambassade est en possession de documents nous le transportons à Conakry. On dépend des autorités et nous ne pouvons pas décider seuls. L’ambassade n’est pas seule aussi dans le traitement des dossiers des expulsés, quand vous prenez des expulsions, d’ailleurs je suis l’un des ambassadeurs opposé au charter, ça été toute une discussion (…), je n’étais même pas le seul puisque des ambassadeurs de la CEDEAO se sont réunis, nous avons fait un lobbying au département d’Etat pour essayer de plaider la cause de nos compatriotes mais ça n’a pas marché et nous avons tout fait. Ils nous ont dit, vous prenez vos citoyens ou on sanctionne votre pays. Une fois que l’article 243 est actionné par le congrès, cela sous-entend donc que ton pays est privé de Visa américain quel que soit l’autorité elle ne peut pas accéder aux Etats-Unis. Donc pas de visa diplomatique ni de service, pas de visa ordinaire. Quand c’est comme ça, même les visas préalablement attribués ne peuvent plus accéder aux Etats-Unis. C’est vous dire combien de fois c’est un problème très complexe et qui nous préoccupe à plus d’un titre. Nous avons reçu des instructions des autorités d’intervenir, nous avons tout fait. J’ai même pris mon bâton de pèlerin pour aller à la rencontre des guinéens, à New-York, Delaware, Philadelphie, je suis venu pour rencontrer ceux de Washington , de Maryland, de Virginie mieux je suis allé dans l’Ohio, à Indiana , à Michigan pour essayer d’expliquer la nouvelle politique d’immigration des Etats-Unis et leur dire que maintenant les données ont changé. L’Amérique d’hier n’est plus celle d’aujourd’hui, il faut que les gens se mettent en tête que le rêve américain est devenu un cauchemar aujourd’hui. Malheureusement que nos compatriotes n’ont pas tendance à comprendre (…).
Quand on voit aujourd’hui le nombre de guinéens arrêtés aux frontières américaines du côté de Californie et du Texas, moi je suis inquiet. Il y en a qui prennent le risque de traverser toute l’Amérique latine au péril de leur vie et beaucoup meurent en chemin pour arriver aux frontières mexicaines pour tenter de rentrer aux Etats-Unis. J’ai l’impression même qu’il y a une filière qui alimente ce circuit-là. Même les autorités mexicaines nous ont écrit pour nous dire qu’ils ont arrêté des guinéens. Donc je vous dis combien de fois ce problème-là est complexe et je demande aux parents de retenir leurs enfants parce qu’aujourd’hui l’aventure vers les Etats-Unis est très dangereuse.
Disposeriez-vous de quelques chiffres sur le nombre de guinéens qui rentrent vers le Texas et la Californie ?
Je peux vous le dire parce que nous essayons de les suivre dès que nous sommes informés. Vous savez dès que les Etats-Unis ont engagé la procédure d’expulsion, ils ont désigné des spécialistes de l’immigration, du ministère de la sécurité par ambassade. Donc nous avons un point focal au niveau de Homeland Security qui est le ministère de la sécurité et nous travaillons avec ce dernier qui est la croix de transmission entre le ministère de la sécurité et l’ambassade. Dès qu’il y a une arrestation au niveau d’une frontière, c’est vrai qu’on n’est pas informé les jours qui suivent, mais plus tard. On est convenu qu’à chaque fin du mois, ils déposent à l’ambassade un jeu de documents qui nous donne la photographie des arrestations aux différentes frontières. Si nous prenons la ville de Hidalgo vers le Texas, en une semaine il y a eu 10 arrestations de guinéens. Je prends la tranche entre le 26 mars et le 31 mars, il y a eu une arrestation de 82 personnes en virginie dont des guinéens, des ghanéens, des néo-zélandais, des chinois des vietnamiens, des sud-américains et des individus de toutes nationalités. Donc ce problème-là n’est pas guinéen et c’est à la porte de tout le monde. C’est vraiment malgré nous que nous voyons partir nos concitoyens mais nous sommes impuissants (…) et rien n’est difficile que quand tu dois gérer les puissances.
Des jeunes rapatriés qui se sont confiés à notre rédaction vous accusent d’avoir été corrompu. Que répondez-vous ?
(Rires) Vous savez, s’il y a un pays qui est champion dans la lutte contre la corruption c’est bien les Etats-Unis. Vous connaissez le système judiciaire américain, je suis diplomate de plus de vingt ans, je ne pense pas que je mange de ce pain. Mais je comprends la campagne de dénigrement que certains ont engagé, c’était prévisible dès l’instant où nous sommes là au moment où l’on expulse les gens. Mais il faut être responsable, nous sommes peut-être à la mauvaise heure, et on prend ça à hauteur de vue. D’ailleurs, des ambassadeurs africains entre nous le disait (…) un autre me confiait il n’y a même pas trois jours en me disant que ceux qui sont expulsés diront au pays qu’on a pris de l’argent. Ce sont des propos fallacieux, inacceptables et cousus de fil blanc. Ils sont graves et surtout blessants par rapport à ce que l’ambassade a fourni comme effort pour essayer de défendre nos compatriotes. Nous avons visité tous ces Etats pour dire aux guinéens, la seule arme que vous avez c’est de prendre un avocat pour défendre votre situation. L’ambassade ne peut pas défendre tous ces guinéens, ce n’est pas possible. Si tu prends un avocat, tout ce que l’on peut faire c’est de tirer vers le temps pour te permettre de te défendre. En dehors de cela, l’ambassade ne peut pas influer sur les dossiers. Dire qu’on a pris de l’argent, qui va nous donner cet argent ? Ceux qui sont arrêtés ne sont pas arrêtés devant l’ambassade, nous ne serons pas de tête de pont pour leur arrestation. Il y a quand-même 50 Etats dans ce pays. Tous ces émigrés qui ont été arrêtés je n’ai vu personne parce que je ne peux pas les voir. Ils sont arrêtés à travers les Etats, ils font les jeux de dossiers qu’ils transmettent à l’ambassade qui les examine.
Tout ce que nous faisons c’est de vérifier les dossiers qu’ils nous transmettent. Il y a toujours deux avis, c’est-à-dire, si tu es criminel revendeur de drogue truand ou voleur, violeur ou trafiquant de cartes de crédits, il y a le juge pénal qui fait son procès-verbal et qui signe. Mais cela ne suffit pas pour ton expulsion, il faut le juge de l’immigration également aussi examine le dossier, il fait son procès-verbal et signe. Donc il y a deux juges qui sont concernés selon la nature des griefs contre les gens. Donc dites-moi comment l’ambassade là va prendre l’argent quand un juge américain ou deux ont fini par trancher. Je trouve que ce sont des contre-vérités propagées à la limite blessantes. Je comprends quand-même le désarroi des gens, leur aigreur en nous désignant comme responsable de leurs situations. Mais je n’ai donné le visa à personne pour venir aux Etats-Unis. Notre devoir c’est vrai c’est de chercher à les défendre mais quand tu dois défendre quelqu’un faudrait-il que celui qui est en face de toi t’écoute. Mais les américains sont intransigeants sur cette question-là.
Au départ on nous avait fait comprendre que c’était des gens qui avaient commis des crimes, c’est-à-dire ceux qui avaient des casiers judiciaires mais c’est après qu’ils ont requalifié les données en disant que c’est tous ceux qui sont en séjour illégal qui n’ont pas de permis de séjours sont aussi des criminels. Ce qui fait que nous n’avons pas pu ce malgré tous nos efforts et toutes les argumentations. Entre nous ambassadeurs de la CEDEAO comme nous avions eu portes closes, nous avions quand-même demandé une dimension humanitaire du traitement de nos compatriotes. On leur a dit, il faut que les Etats-Unis acceptent d’accompagner nos compatriotes expulsés pour leur permettre de se réinsérer dans le circuit national de la production une fois au pays. Il faut qu’on leur donne les moyens pour se réinsérer. Au départ ils nous ont dit que l’on ne peut pas discuter de ça parce qu’il y a 11 millions de clandestins aux Etats-Unis, ce sont des milliers de centaines de cars qui déposent les gens en Amérique du sud. Pour nous ça va parce qu’on n’a même pas 80personnes concernées alors que d’autres pays sont jusqu’à 600. Alors quand on va raconter des balivernes dans des medias à Conakry pour dire que nous prenons l’argent j’avoue que c’est choquant, blessant et inacceptable. Mais j’avoue que je ne voudrais pas polémiquer sur la défaite des gens mais je voudrais que vous de la presse vous ne fassiez pas fi à des propos mensongers sans même aussi chercher à nous écouter. C’est pourquoi vous avez bien fait de m’appeler et je profite de l’occasion pour vous donner la quintessence de la réalité sur le terrain. Mais il est indécent de polémiquer sur un dossier aussi grave ou s’amuser avec la détresse des gens. Je peux vous dire quand même dans ma carrière c’est peut-être le problème le plus complexe que j’ai rencontré.
La gestion de l’immigration aujourd’hui aux Etats-Unis au regard de la détermination des autorités américaines, nous sommes impuissants et nous ne pouvons pas changer le cours des choses et il faut prier Dieu de ne pas être concerné.
Vous dites que vous avez eu à faire une doléance à l’endroit des autorités américaines pour assister ces personnes qui sont déportées. Est-ce que cette demande a été acceptée ?
C’est une bonne question (…) consécutivement à la démarche effectuée par les ambassadeurs de la CEDEAO, nous avons demandé au département américain de revoir toute cette politique d’immigration qui nous choque, qui nous blesse et qui crée des problèmes. Ils ont dit « Non » et qu’ils ne reviendront pas sur cette décision, et qu’il est claire que nos concitoyens qui sont concernés doivent quitter le territoire américain. Nous leur avons dit OK, voyant que vous êtes déterminés dans l’application de vos décisions, donnez quand-même une dimension humanitaire au renvoi à l’expulsion de nos compatriotes en les accompagnant. Au début ça été difficile mais à la fin je crois que les lignes ont bougé à leur niveau, on nous a donc demandé d’adresser des requêtes dans ce sens. Nous avons demandé à Conakry d’envoyer des requêtes dans ce sens-là que nous allons introduire auprès des américains et défendre. Pour que nos compatriotes qui sont touchés pour qu’une fois au pays qu’ils soient réinsérés dans le circuit de la production. Mais nous n’avons pas encore introduit cette requête là mais dans les prochains jours je vais recevoir du côté guinéen et chacun peut l’introduire directement et ce ne sera pas sous le label CEDEAO mais individuellement fait.
Des expulsés nous ont confié qu’il aurait juste fallu pour vous de dire qu’ils ne sont pas guinéens. Aussitôt ils allaient échapper à l’expulsion…
Si vous prenez aujourd’hui les catégories d’expulsés, vous avez une première catégorie qualifiée de criminels qui sont voleurs ou autres, la seconde ce sont les sans-papiers que les américains considèrent aujourd’hui comme criminels. Ils se trouvent que ceux-là qui veulent régulariser leur situation constituent des dossiers qui sont vraiment bêton avec tous renseignements qu’ils donnent à l’immigration pour aspirer avoir la régularisation de leur situation mais malheureusement ce qu’actuellement presque tout le monde est débouté parce qu’ils refusent d’accorder la régularisation. Ils se trouvent que nos compatriotes ont déposé leurs dossiers et ils savent où ils se trouvent. Une troisième catégorie ce sont des gens qui ont déposé des demandes d’asiles politiques et qui constituent des dossiers (…), d’autres donnent d’ailleurs des cartes de partis politiques, une fois que les américains reçoivent cela ils disent qu’ils vont examiner et lorsqu’ils vous donnent rendez-vous ils disent que vous ne sortez plus de là-bas (…), tu deviens clandestins et on t’arrête. Il y a d’autres aussi qui viennent à l’immigration pour des mariages, ils veulent épouser des américaines pour avoir les papiers avant c’était vraiment possible mais de nos jours c’est Non. Dès que tu arrives à l’immigration on te pose la question de savoir comment tu es rentré aux Etats-Unis (…), automatiquement la traçabilité commence.
Dès que l’on se rend compte que tu es arrivé avec un visa touristique et que tu n’es pas habilité à rester sur le territoire tu deviens automatiquement clandestin et tu ne sors plus de l’immigration car tu es arrêté. L’autre catégorie ce sont ceux qui traversent toute l’Amérique latine au péril de leur vie et qui tentent de rentrer par les frontières mexicaines illégalement et sont arrêtés. Voilà comment les choses se passent.
Est-ce qu’il reste encore de guinéens devant être expulsés ?
C’est une procédure qui est engagé par les autorités américaines, c’est une machine infernale si j’ose le dire, c’est un rouleau compresseur. Aujourd’hui aucune ambassade ne peut l’arrêter celui qui te dis qu’il peut sauver son citoyen, il a menti et ce sont des histoires. Tant que les américains ont la preuve qu’ils sont clandestins dites-vous bien (…), même ceux qui étaient là dans les années 90, quand ils ont postulé à la régularisation, ils ont été déclaré ‘’ Notifié à la déportation’’, cela veut dire que la personne ne peut rester sur le sol américain. Maintenant ils sont en train de lever ces dossiers-là. Tous ceux qui ont été notifiés à la déportation, ils vont chercher à réveiller tous ces dossiers et les réchauffer. C’est dans ça que l’on se trouve aujourd’hui. L’autre drame, ce qu’il y avait des gens ici dont le seul tort c’est d’avoir vécu ici sans papiers mais qui étaient des citoyens honnêtes qui travaillaient honnêtement et qui faisaient des affaires, qui ont des familles et des enfants nés sur le territoire américain. Alors à partir de là on les arrête on les met dans l’avion pour rentrer et ils abandonnent leurs familles ici. Nous sommes obligés de faire une campagne d’information pour demander à nos compatriotes pour que les associations s’occupent des familles laissées. Et quand nous disons aux autorités qu’est-ce que nous allons faire de ces familles, elles nous disent de nous débrouiller car ce sont nos concitoyens. Ce sont les problèmes que nous avons ici.
Combien il y a-t-il de Guinéens considérés comme résidents illégaux sur le sol américain à ce jour ?
J’avoue qu’objectivement que je ne peux pas vous dire le nombre exact de personnes. Mais il y a un nombre important de personnes qui ont les papiers qui travaillent honnêtement et qui mangent à la sueur de leur front. D’autres ont plusieurs boulots et il y a certains aussi qui ont étudié ou qui sont dans des universités. Il faut reconnaitre aussi que tous les guinéens ne sont pas bandits, il y en a qui ont réussi leur vie. Nous sommes quand-même en train de procéder au recensement progressif des guinéens en émettant des cartes consulaires biométriques pour nous permettre de connaitre réellement quel est le nombre réel de guinéens résidents aux Etats-Unis. Nous estimons nous sommes entre 15 à 20 milles, c’est notre estimation le temps pour nous d’enchainer le processus d’identification par le biais des prévisions des cartes consulaires.
Certains disent qu’il y a près de 2000 guinéens qui vivent illégalement aux Etats-Unis. Est-ce que ces chiffres pourraient être justifiés ?
Encore une fois je n’ai pas de statistiques disponibles dans ce sens-là. Je dis un chiffre j’aurais mentis puisque je voudrais être objectif avec vous. C’est un problème suffisamment important, sensible et grave. Je sais une seule chose, c’est qu’en 2015, nous avons eu des discussions avec les services consulaires du département d’Etat et de Homeland Security qui nous ont dit qu’il y avait environ 2742 guinéens qui étaient considérés comme criminels et clandestins. Mais le chiffre ne fait qu’augmenter et cela dépasse de nos jours le chiffre de 2015 vue l’affluence de nos compatriotes vers ce pays.
Votre dernier message ?
Je vous remercie de nous avoir joint pour connaitre la vérité parce que ceux qui rentrent au pays je comprends comme je le disais leur désarroi. Je m’associe franchement à leur situation pour leur dire que nous sommes solidaires. Mais de là à dire que l’ambassade à fait ceci, ou qu’il a pris de l’argent, c’est leur plein droit de tirer sur nous, mais nous ne sommes pas comme ça. Nous nous battons pour défendre leurs intérêts dans la mesure de nos moyens. Je voudrais vous dire que les ambassades ici rencontrent les mêmes difficultés, nous nous concertons régulièrement. Je voudrais profiter de votre interview pour demander à nos concitoyens surtout aux parents d’être ferme maintenant pour l’envoi des enfants vers les Etats-Unis. La situation actuelle n’est pas du tout favorable, ce n’est pas le moment de vendre ses biens pour mettre les enfants en routes parce que malheureusement même à l’arrivée des frontières on vous arrête.
Monsieur l’ambassadeur merci
C’est à moi de vous dire merci !
Interview réalisée par Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
Tel : (00224) 655 311 112
Créé le 9 mai 2017 11:14Nous vous proposons aussi
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