Mamadou Aly Diallo, rapatrié des Etats-Unis raconte : « l’ambassadeur Mamady Condé nous a vendus… »

Mamadou Aly Diallo

CONAKRY- Son histoire est particulière ! Rapatrié récemment des Etats-Unis, Mamadou Aly Diallo a vécu des choses inimaginables durant son parcours. De Conakry à l’Etat de Texas aux Etats-Unis, jusqu’à son rapatriement en Guinée, ce diplômé sans emploi qui s’est lancé dans l’aventure nous a conté son histoire. Dans son récit, Mamadou Aly Diallo porte un doigt accusateur sur l’ambassadeur de la Guinée aux Etats-Unis, Mamady Condé. Il lance également un appel à l’endroit du Gouvernement guinéen.


AFRICAGUINEE.COM : Monsieur Diallo bonjour ! Dans quelles conditions avez-vous été rapatrié des Etats-Unis ?

MAMADOU ALY DIALLO : J’ai été expulsé des Etats-Unis dans la nuit du 02 au 03 mars 2017. Je suis arrivé sur le sol américain le 20 janvier 2016. Nous sommes passés par le Mexique pour rentrer aux Etats-Unis. Quand on est arrivé à la frontière, nous nous sommes présentés comme des demandeurs d’asile. Nous sommes passés par des étapes très difficiles. Pendant un an un mois, j’étais en prison aux Etats-Unis.

Voulez-vous dire que dès votre arrivée, on vous a enfermé ?

On nous a pris pour nous mettre en détention. Parce qu’on est venu demander l’asile et rester. C’est ainsi qu’ils nous ont amené dans un centre de détention où on a fait plusieurs interviews. J’ai fait dix heures de jugement, faute d’avocats, j’ai perdu. J’ai terminé cette étape le 16 mai 2016. Mais si tu perds le jugement, tu es obligé d’attendre trois mois. Si l’ambassade de ton pays ne fournit aucun document pour te ramener, ils vont te libérer. Trois mois après, nous avons appelé l’ambassadeur guinéen pour lui demander si on pouvait signer les documents qui nous ont été fournis. Parce que si on ne les signait pas on ne pouvait pas nous rapatrier. C’est la signature de ces documents qui aurait pu nous faciliter la sortie de prison.

 J’ai rappelé à l’ambassadeur que les autres pays aident leurs ressortissants en leur trouvant des avocats etc. Je lui ai dis que tout ce que nous voulions de lui, c’est de refuser de fournir aux autorités américaines des documents nous concernant. S’il ne le faisait pas, trois mois après, on allait nous libérer. Monsieur l’ambassadeur nous a rassuré qu’il ne le fera pas. Quelque temps après, l’officier qui me surveillait m’a appelé pour me dire que je devais rester en détention parce que l’ambassadeur de mon pays a dit qu’il peut fournir les documents demandés pour notre rapatriement. J’ai appelé l’ambassadeur pour avoir des explications, il a nié. J’ai informé l’ambassadeur qu’on devait écrire une pétition à la Cour pour demander notre libération. Il m’a demandé de ne pas s’inquiéter, il ne va jamais fournir les documents.

Alors, nous les guinéens qui étions à Floride, nous avons écrit à la Cour, quand on a écrit, elle devait constater s’il n’y a pas une possibilité d’avoir les documents, elle allait nous libérer dans un espace de 45 jours. La Cour nous a répondu qu’elle a envoyé une requête au Gouvernement américain pour donner suite à notre requête le plus vite que possible. Après j’ai écrit au Sénateur Marco Robio, si vous voulez je peux vous montrez les copies.

Marco Rubio, l’ancien candidat à la primaire républicaine ?

Oui l’ancien candidat, c’est lui le sénateur de Floride. Quand on lui a écrit, il a dit qu’il va nous libérer parce qu’on a dépassé le temps légal de détention. Nous on était rassuré de notre libération. Un jour, l’officier m’a appelé, et m’a dit Aly écoute « si votre ambassade ne réagit pas d’ici le lundi, on va libérer tous les guinéens qui sont là ». On a même fait la fête. L’officier me dit encore : « Dit à ton ambassade de dire seulement qu’il ne peut pas donner les documents, les Etats-Unis ne vont pas les manger ou les tuer ». On a appelé l’ambassade, elle nous dit qu’elle ne peut pas donner les documents et qu’elle ne peut donner que pour ceux qui ont commis des crimes qui sont au nombre de 55. Donc ils m’ont dit que je ne fais pas partie des 55 qui ont commis des crimes. J’ai dit aux amis de ne pas s’inquiéter, j’ai confiance à l’ambassadeur.

Après tout ça, c’est l’officier qui m’appelle pour me demander, « Aly qu’est ce qui ne va pas ? Pourquoi ton ambassade a changé d’avis ? Ton ambassadeur a commencé à donner les documents ? ».  Je lui ai dit oui, il a commencé à donner les documents pour les gens qui ont commis des crimes. L’officier me dit non, que cette fois, il a donné des documents même pour des gens comme nous. J’ai dit non, il n’est pas fou. J’ai rappelé l’ambassadeur, pour lui demander, il me dit « ne vous en faites même pas, on ne va pas donner les documents. Il nous a dit qu’il n’a donné que pour ceux qui ont commis des crimes ». Et voilà là où j’en suis aujourd’hui. On est considéré comme des criminels. J’ai encore appelé l’ambassadeur, je lui ai dit Monsieur l’ambassadeur, vous jouez à quoi ? Sachez que je suis le fils d’un paysan. J’ai fini mes études en 2010. Depuis j’ai tout fait pour venir ici. Je suis passé par le Brésil, le Pérou, l’Equateur, le Panama, le Costa-Rica, le Nicaragua, le Guatemala jusqu’au Honduras ensuite le Mexique et les Etats-Unis.

Par la route ?

Oui par la route, il y a certains amis qui ont fait trois mois, d’autre quatre mois et c’est la route de tous les dangers, quand vous prenez la forêt entre la Colombie et le Panama, il n’y a pas de route. Il faut passer par la jungle.

C’est dans cette forêt que se trouvent les FARC ?

 Non les FARC c’est entre le Brésil, la Colombie et le Venezuela. Mais là où on est passé, c’était très dangereux. Donc j’ai expliqué tout ça à l’ambassadeur et nous n’avons aucun document qui certifie que nous somme des guinéens. Je lui ai dit que « vous n’avez pas nos passeports, vous n’avez rien de nous. Donc dites à ces gens-là que vous ne nous connaissez même pas ». Il m’a dit petit reste confiant, la Guinée ne va pas faire ça, je n’ai jamais reçu ce mandat. Je suis revenu vers l’officier pour lui dire de me libérer, parce que l’ambassadeur m’a dit qu’il ne donne pas. L’officier me dit, qu’il va m’apporter la preuve que l’ambassadeur a donné des documents. Il dit que l’ambassadeur a envoyé un dossier venant de l’officier de Washington. Et il a ajouté que l’ambassadeur a reçu de l’argent c’est pourquoi il a donné les documents. C’est comme s’il nous a vendu. Moi je n’avais pas confiance, on a rencontré le sénateur Marco Rubbio. J’ai dit au Sénateur, on est toujours là et on attend que vous. Il m’a dit de lui donner une semaine qu’il allait voir ce qu’il y a lieu de faire pour moi.

Après, le sénateur nous a écrit et nous a dit que la situation est très confuse. Parce que notre ambassade veut donner les documents et si elle donne, il ne pourra rien faire pour nous. Il me dit : « Ici aux Etats-Unis, si votre ambassade ne donne pas vos documents on vous libère, mais si elle donne, je ne peux pas violer les lois des Etats-Unis, je suis désolé ». Ensuite ; la Cour nous a dit que notre ambassade veut donner les documents. J’ai encore appelé l’ambassadeur, il me dit vous n’êtes pas des criminels on ne donne pas (…).

On nous a envoyé à New jersey, je l’ai appelé. Je lui ai dit qu’ils veulent nous rapatrier. Il dit écoute il y a eu trop de pressions, l’Etat guinéen va nous offrir des emplois et tout. Je lui ai dit vous nous avez vendu ou quoi ? C’est ainsi qu’on nous a débarqué à l’aéroport de Conakry. Quand on est venu à Conakry, j’ai dit est ce que vous avez un document qui prouve que nous sommes guinéens. Parce que quand on doit ramener quelqu’un, l’ambassade doit venir constater est ce que vous êtes guinéens ou si vous parlez les langues guinéennes. Ce n’est pas parce qu’un officier a écrit sur un papier qu’on doit te ramener. Je suis parti au ministère des guinéens de l’étranger. J’ai rencontré un certain Monsieur Barry et sa Directrice. Ils nous ont dit que le ministère n’a jamais dit à l’ambassade de ramener quelqu’un.

Quand l’ambassadeur leur a écrit pour dire que les américains veulent ramener 55 personnes qui ont commis des crimes, ils lui ont dit de les envoyer les 55 mais cas par cas. J’ai dit mais ils nous ont montré un document à l’aéroport et on nous a dit que ça vient de vous. Monsieur Barry a tout fait pour me montrer que ce document ne vient pas d’eux. Donc l’ambassadeur qui est aux Etats-Unis a pris une décision unilatérale alors qu’il relève d’un ministère.

Vous parlez de l’ambassadeur Mamady Condé ?

Oui c’est lui.

Pourtant nous l’avons interrogé sur ce sujet et il nous a assuré que c’est seulement les personnes ayant commis des crimes qui devaient être rapatriées ?

Ce sont des mensonges ! C’est juste parce qu’il a pris de l’argent avec les gens qu’il a fait ça. Il est en train de mentir. L’officier américain m’a dit que l’ambassadeur a reçu de l’argent.

Voulez-vous dire qu’il a été corrompu ?

Il a été corrompu pour donner les documents et ensuite quand je suis venu au ministère, j’ai fouillé sur le C V de Monsieur l’ambassadeur, j’ai trouvé qu’il est journaliste de profession. Donc ça veut dire que c’est la cacophonie, comment on peut prendre un journaliste et le nommer ambassadeur ?

Vous sentez-vous trahis ?

Il nous a trahi, il a menti, il trahi la communauté guinéenne vivant aux Etats-Unis et il nous a collé une étiquète dangereuse parce que toute personne qui nous voit sait qu’on nous a ramené parce que nous sommes des criminels. Donc même si on sort pour chercher du travail on dira que nous sommes des criminels. Ce qu’il nous a fait est très grave je ne sais même pas comment un cadre peut réfléchir ainsi. La Guinée est un Etat souverain, elle n’est pas un Etat des Etats-Unis.

Revenons un peu sur les circonstances de votre voyage. Est-ce que vous avez une idée sur la somme que vous avez dépensée ?

C’est trop ! Peut-être que moi j’ai dépensé moins. Parce qu’il y a d’autres qui ont dépensé jusqu’à 10.000 dollars. Quand on a quitté Conakry pour partir au Brésil, il a fallu qu’on travaille pendant un an pour avoir l’argent nécessaire avant de prendre la route pour arriver aux Etats-Unis.

Vous vous êtes intégrés très rapidement au Brésil ?

Ce n’est pas tellement difficile, vous savez le français, le portugais et l’espagnol c’est presque la même chose. Si vous parlez bien le français c’est facile de comprendre l’anglais et l’espagnol. Donc dans un espace de trois à quatre mois j’ai appris le portugais et l’espagnol et aux Etats-Unis j’ai appris l’anglais.

En prison ?

Oui c’est en détention que j’ai appris l’anglais. Il y a une école, il y a tout. J’ai mon certificat ici je peux vous montrer si vous voulez.

Décrivez-nous les conditions dans lesquelles vous étiez détenus ?

C’est le BTC. C’est une prison où il y a tout, vous pouvez jouer dedans, les chambres sont climatisées, il y a des postes téléviseurs, il y a tout quand même. C’est peut-être l’équivalent de la résidence du gouverneur ici. 

Est-ce qu’en prison vous aviez la possibilité de travailler pour avoir quelques billets ?

Oui. Moi je travaillais à la cuisine et d’autres à la maintenance, et parfois j’aidais même la femme qui travaillait à l’informatique. Mais c’est un travail juste pour faire partir le stress.

Donc c’est une prison qui n’est pas comme les autres où on enferme les criminels ?

Non ! Avant, BTC était un centre où on accueillait les sans-abris, les sans domiciles fixes (SDF). Mais il y a 14 ans c’est devenu une prison pour les migrants. Les migrants ne sont pas des criminels, c’est des gens qui ont des difficultés dans leurs pays d’origine. C’est pourquoi ils sont bien traités. Mais le problème c’est l’ambassade.

Dites-nous les difficultés auxquelles vous avez été confronté durant ce long périple ?

L’une des principales difficultés, c’est d’avoir des personnes de confiance. Vous savez c’est très difficile de voir une personne pour la première fois et avoir confiance en elle. Je parle des passeurs. Par exemple pour quitter la Colombie pour le Panama, on passe par la forêt. Pour traverser la forêt il faut des passeurs. Donc notre difficulté c’était de trouver des personnes auxquelles on devait faire confiance. En plus, dans cette forêt, il y a des camps où on vous donne des papiers ; en fait c’est de la clandestinité mais qui est légale. Chaque pays que vous traversez, ils vous font passer à l’immigration et on vous donne des papiers pour quitter.

Quand nous sommes venus au Pérou, on nous a donné un papier de 15 jours, on a quitté le Pérou et on est venu en Equateur. Là-bas c’est un pays libre. Tu entres et tu sors libre, je n’ai jamais vu un pays comme ça. De là-bas, on est allé en Colombie, là-bas c’est compliqué, ils ont l’une des polices les plus corrompues au monde. En plus de ça tout le monde est armé en Colombie. Après on est venu au Panama. Mais ente la Colombie te le Panama c’est très compliqué, parce que la forêt entre ces deux pays tu peux marcher deux à trois jours si tu n’as pas le prix du cheval et d’autres peuvent marcher pendant 5 jour dans cette forêt, et quand la nourriture finie, c’est la mort. Donc c’est difficile là-bas.

Si vous arrivez au Panama, on va vous accueillir dans un camp et après on vous fait passer dans un autre camp c’est comme ça jusqu’à Panama city la capitale. Donc c’est entre la Colombie et le Panama que les gens retardent. C’est comme ça que nous sommes arrivés au Costa-Rica, mais là, l’immigration a refusé de nous donner des papiers, on a dévié clandestinement pour arriver au Nicaragua. Là c’est un pays révolutionnaire c’est comme la Guinée de Sékou Touré, il y a la famine, il n’y a pas d’infrastructures, les gens sont très pauvres. Quand on est arrivé au Nicaragua, on nous a mis en prison. On a duré dans cette prison et la nourriture qu’on nous servait était parfois pourrie. Mais si vous avez la possibilité vous pouvez donner de l’argent à quelqu’un pour vous acheter de la nourriture au Costa-Rica parce qu’il n’y a rien au Nicaragua.

Vous êtes resté dans cette prison pendant combien de jours ?

On a fait 28 jours. On devait garder les guinéens pendant 40 jours mais on a fait 28 jours. Comme c’était la révolution on a fait la révolution pour sortir. Un jour je suis venu dire à l’officier, votre pays est pauvre vous n’avez même pas de la nourriture à nous donner, libérez-nous.  Ils ont libéré tout le monde sauf les guinéens parce qu’il y’avait Ebola. J’ai dit écoutez, nous on a quitté notre pays y a plusieurs années et on a manifesté aucun signe d’Ebola. On a encore quitté ce pays pour arriver au Honduras. C’est très bon à Honduras, parce que quand tu viens, on te dit de prendre l’hôtel et six jours après on te donne le papier et tu passes de Honduras on est venu au Guatemala. Là-bas c’est comme l’Equateur, tu entres libre et tu sors libre. Ensuite on est arrivé au Mexique. Une fois arrivé, tu te présentes à l’immigration qui va te donner un papier. C’est avec ce papier qui tu entres au Etats-Unis. C’est comme ça.

Comment avez-vous fait pour traverser la frontière et arriver sur le sol américain ?

La frontière on ne saute pas, on vient légalement. Nous nous sommes venus légalement, on a pris le bus normal dans une ville mexicaine et on est entré dans la ville de Texas. Arrivé là-bas, on s’est présenté, on a dit que nous sommes des demandeurs d’asile, ils nous ont pris et ils nous ont envoyé dans un centre où on accueille tous ceux qui entrent par le Texas

Si je comprends, vous avez passé tout votre séjour aux Etats-Unis dans des centres de détention ?

Oui !

Pensiez-vous que c’était facile d’obtenir l’asile ?

Vous savez il y a 5 points qui donnent l’asile aux Etats-Unis. Il y a : les problèmes familiaux, la politique, la religion, l’ethnocentrisme, la torture et les conventions.

Comment s’est passé le retour. Est-ce que vous êtes venu à bord d’un charter, ou à bord d’un vol commercial ?

Moi je suis venu à bord d’un vol commercial, mais il y a des amis qui sont venus dernièrement ils étaient 48 personnes, ils sont venus à bord d’un charter mais à ma grande surprise, ils étaient tous menottés.

 Depuis que vous êtes venus ici, est-ce que le Gouvernement guinéen vous est venu en aide ?

Non, depuis que je suis venu, j’ai ressemblé mes amis on a lutté, on a même écrit à Madame la Ministre des affaires étrangères pour qu’on lui explique la situation. Mais au niveau du secrétariat on nous a attribué un numéro, quand je suis allé pour le suivi de ce dossier, j’ai trouvé que notre numéro est attribué à une autre personne, on l’a attribué à une banque. Au Sénégal, quand vous arrivez, le Gouvernement vous accueille et vous aide à avoir des emplois. C’est ce que mes amis sénégalais m’ont dit.

Vous vous êtes rapprochés de l’organisation internationale pour les migrations (OIM) ?

Non, le Ministère nous a montré le bureau du service national des affaires humanitaires. Mais les gens de ce service nous ont dit qu’on n’a aucun document qui montre que nous sommes des rapatriés.

Que faites-vous aujourd’hui ?

C’est très difficile, on attend l’aide des familles, on ne travaille pas donc ce n’est pas facile. Donc si le Gouvernement ne fait rien, ça va être catastrophique pour la Guinée, parce que quand tu commences une chose avec l’américain, tu dois aller jusqu’au bout et imaginez que la Guinée a plus de 2000 sans-papiers aux Etats-Unis. Si on ramène tous ces guinéen ici, comment ils vont faire ?

Avez-vous un appel à lancer aux autorités guinéennes ?

Ce que je leur demande, c’est de mettre les personnes qu’il faut à la place qu’elles méritent. Notre ambassadeur qui est là-bas, pour sauver les millions de guinéens, on peut le nommer ambassadeur d’un autre pays mais pas le premier pays du monde, c’est un journaliste de profession. Ce n’est pas parce qu’il est connu par le Président Alpha Condé qu’on doit le mettre à cette place. On ne peut pas prendre un maçon et le mettre à la place d’un médecin. Il faut qu’on arrête de dire que le premier de la classe est le dernier de la vie, on ne fait que la promotion de la médiocrité dans ce pays

Pendant combien d’années avez-vous mobilisé les fonds qui vous a permis de faire ce voyage ?

Je vous ai dit au début que je suis fils d’un paysan, mes parents ne peuvent pas mobiliser tous ces fonds pour m’aider. Donc depuis 2005, j’ai commencé à travailler dans les petits commerces parce que c’est cette année que j’ai eu le concours d’accès à l’université. Donc j’ai travaillé et je vendais beaucoup de choses. Quand j’étais à l’université, j’avais quelqu’un qui m’aidait à gérer mon commerce. Après l’université, j’ai mobilisé cette somme pour chercher le visa mais malheureusement on me remmène à zéro. Je ne sais pas pourquoi Monsieur l’ambassadeur fait ça à cause de l’argent. Son salaire peut le suffire, mais je ne sais pas pourquoi il vend ses compatriotes. C’est vraiment dommage.

Pouvez- vous faire une estimation de tous ce que vous avez eu à dépenser pour ce voyage ?

Tout ce que j’ai eu à dépenser, ça peut aller jusqu’à 9500 dollars. Sans compter les petites sommes qu’on donne aux gens pour pouvoir passer à certains endroits. Donc c’est beaucoup.

Monsieur Diallo merci.

C’est moi qui vous remercie. Je suis vraiment content de votre interview. Je veux vraiment que vous nous aidiez, parce que nous sommes en association et nous voulons créer un projet pour lutter contre l’immigration clandestine. Nous appelons toutes les personnes qui sont rapatriées de venir se joindre à nous pour s’entre-aider.

 

Interview réalisée par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tél. : (00224) 655 311 112

Créé le 4 mai 2017 12:42

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