Nigeria: le chef de Boko Haram blessé par un bombardement
Abubakar Shehau, le chef du groupe islamiste Boko Haram, a été blessé et l'un de ses adjoints tué par un bombardement aérien dans le nord-est du Nigeria, a-t-on appris mercredi de sources sécuritaires.
Deux avions nigérians ont bombardé des combattants de Boko Haram réunis en prière vendredi dernier dans Balla, un village à quelque 40 km de Damboa, en lisière de la forêt de Sambisa, l'une des caches des islamistes.
"Shekau a été blessé dans le bombardement et serait soigné près de la frontière avec le Cameroun, vers Kolofata", selon l'une de ces sources.
"Son adjoint, Abba Mustapha, alias Malam Abba, a été tué ainsi qu'un autre de ses lieutenants, Abubakar Gashua, alias Abu Aisha", a ajouté cette source.
Une autre source, Babakura Kolo, membre d'une milice civile de Maidaguri, la capitale de l'Etat de Borno et berceau du groupe islamiste, a confirmé ces déclarations, disant que "Shekau a été blessé et des commandants tués".
"Parmi eux, se trouve son adjoint Malam Abba. Ils ont eu de lourdes pertes car le bombardement a visé nombre de combattants participant aux prières du vendredi".
Aucune information de l'armée nigériane, contactée par l'AFP, n'était encore disponible mercredi.
Les autorités ont déjà annoncé, au moins à trois reprises, avoir tué Shekau dans le passé.
Mais en mars, le chef de Boko Haram est apparu dans une vidéo et a revendiqué la responsabilité d'une série d'attentats-suicides.
Depuis deux ans, les insurgés ont été chassés de la plupart des territoires dont ils s'étaient emparés en 2014 pour fonder un califat islamique. Mais, malgré cet affaiblissement, les attaques et attentats-suicides continuent.
Le conflit, qui dure depuis 8 ans, a fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés, dont près d'un million dans la seule ville de Maiduguri.
La plupart des attaques récentes semblent menées par la faction Al-Barnawi de Boko Haram, reconnue par le groupe Etat islamique (EI). La faction rivale, celle de Shekau, lance surtout des attaques contre les civils tandis que celle d'Al-Barnawi vise plutôt les militaires.
AFP
Créé le 3 mai 2017 19:42