Ghana: 110 ministres nommés par le président Addo
Le président du Ghana Nana Akufo-Addo, sous le feu des critiques après la nomination d'un gouvernement de 110 membres, s'est justifié à la télévision nationale vendredi soir. Il a affirmé qu'il s'agissait d'un «investissement nécessaire» pour redresser le pays.
De nouvelles nominations ont eu lieu mercredi, élargissant l'exécutif à un total de 110 membres, avec 40 ministres, 50 ministres délégués et 20 ministres régionaux. C'est un record dans l'histoire de ce petit pays ouest-africain.
Un coût qui serait «minimal»
«Je suis conscient que les gens sont préoccupés par ce grand gouvernement qu'ils considèrent comme coûteux», a déclaré le chef de l'Etat dans une interview à la télévision nationale. Toutefois, a-t-il précisé, «parmi les ministres délégués, 42 sur 50 sont des parlementaires, et en les convertissant en ministres, le coût de cette transformation est minimal pour les finances publiques».
«Les gens qui viennent dans ce gouvernement viennent pour travailler, ce ne sera pas les vacances», a ajouté le président Akufo-Addo, élu en décembre dernier sur la promesse de redresser l'économie du pays et de lutter contre la corruption. «Cet investissement est nécessaire».
«Si au bout du compte notre stratégie pour (doper) la croissance économique réussit d'ici un an, deux ans ou trois ans (…) je crois que ce que vous appelez 'brouhaha' s'avérera n'être précisément que cela, du 'brouhaha'», a-t-il affirmé.
Entre surprise et colère
L'annonce de ce gouvernement a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux et dans les médias, où de nombreux Ghanéens – opposition en tête – ont exprimé leur mécontentement ou leur surprise.
L'augmentation du nombre de ministres est «inappropriée», a affirmé à l'AFP George Lawson, secrétaire général adjoint du principal parti d'opposition, le Congrès National Démocratique (NDC) du président sortant John Dramani Mahama. «Les mêmes personnes qui se sont insurgées quand John Mahama a nommé 84 ministres, en nomment maintenant 110», a-t-il raillé. Et de suggérer que l'administration actuelle essayait d'entrer dans le livre des records et accusant le nouveau président d'avoir voulu «donner du boulot à ses gens».
Le début du mandat de Nana Akufo-Addo avait déjà été entaché d'une première polémique en janvier, des députés ghanéens ayant réclamé l'ouverture d'une enquête sur des allégations de tentative de corruption visant le ministre de l'Energie. Il est soupçonné d'avoir tenté de soudoyer certains membres du comité parlementaire d'examen des candidatures pour approuver sa nomination.
AFP
Créé le 18 mars 2017 19:42