Damantang Albert Camara : « La solution face à l’immigration clandestine des jeunes… »

Damantang Albert Camara, Ministre Porte-Parole du Gouvernement guinéen

CONAKRY- Comment diminuer le flux migratoire des jeunes guinéens vers la méditerranée ? Le Ministre guinéen de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi propose une solution. Damantang Albert Camara estime que la formation professionnelle pourrait redonner « espoir » à ces milliers de jeunes qui se sentent quelques fois abandonnés et qui se lancent dans l’aventure vers la mer méditerranée. Très optimiste quant aux résultats produits par son équipe, le Chef du Département de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi revient ici sur quelques unes de ses ambitions. Exclusif !!!


 

AFRICAGUINEE.COM : Monsieur le Ministre bonjour ! Le 8 février dernier le chef de l’Etat a inauguré la maison de l’emploi et des compétences du côté de Kankan. Quelle va être la prochaine étape et cette maison devrait servir à quoi ?

DAMANTANG ALBERT CAMARA : Aujourd’hui la plupart des villes de Guinée ont leurs maisons de l’emploi et des compétences qui sont des démembrements de l’AGUIPE (Agence Guinéen pour la Promotion de l’Emploi, Ndlr) et qui servent à accompagner les demandeurs d’emploi dans le cadre de leurs recherches d’insertion professionnelle. Que ce soit par la demande d’emploi pure et dure, la demande de stages, les projets d’entreprenariat ou encore la nécessité d’avoir une formation plus qualifiante ou de compléter leur formation initiale. Donc l’objectif de cette maison, c’est que pour une fois, les jeunes demandeurs d’emplois aient l’Etat en face d’eux même lorsqu’ils ont terminé leur cursus, ou abandonnés à eux même, ou lorsqu’ils n’ont aucune perspective, qu’il y ait au moins une structure étatique qui les prend en compte, qui les enregistre et qui est capable de leur apporter une réponse si petite qu’elle soit. C’est quelque chose de très important et qui est fondamental. Au fur et à mesure que vous êtes sans emploi vous perdez un certain nombre de reflexe, vous perdez confiance en la société. C’est ce paradigme et le manque d’accompagnement que la maison de l’emploi et de compétences vient combler.

A quoi devra servir le vaste chantier qui a été récemment visité par le Roi Mohamed VI du Maroc du côté de Nongo ?

C’est une école type de nouveau qui va former les jeunes guinéens aux métiers du bâtiment, des travaux publics, de l’hôtellerie et du Tourisme avec des formations de très haut niveau. C’est un édifice dont l’architecture est très moderne et lors de sa visite, le Roi a également promis d’ajouter à ce bâtiment un internat de 250 places. Donc c’est un cadeau de la fondation Mohamed VI, en juin 2017, il sera le premier établissement d’enseignement technique et formation professionnelle que la Guinée ouvre et inaugure depuis plus de trente ans.

Vous aviez fait de la formation professionnelle un pari, vous aviez pris des engagements d’inverser la tendance. Est-ce qu’aujourd’hui vous avez l’impression que ce pari est en train d’être gagné ?

Il faudra encore attendre pour que la tendance soit inversée. Mais nous sommes sur une courbe et une tendance plus intéressante et plus logique par rapport à un pays comme le nôtre, qui cherche à se développer. Aujourd’hui il y a beaucoup plus de jeunes qui s’intéressent à la formation professionnelle et qui viennent dans les métiers. Avec la multiplication des écoles que nous sommes en train de mettre en place, avec l’amélioration des programmes, on devrait à terme arriver à une situation où il y a plus d’ouvriers spécialisés que d’ingénieurs et de cadres administratifs dans les entreprises en Guinée.

Pensez-vous que la formation professionnelle pourrait être la solution pour mettre fin à ce flux migratoire des jeunes guinéens vers l’occident ?

Elle est la solution (…), la question est de savoir comment on la met en œuvre. Pas de discussion possible là-dessus. Un pays qui souhaite résorber le chômage et disposer des ressources humaines aptes à répondre aux défis de développement, tous les pays qui ont émergé sont passés par là . A commencer par le Maroc mais également les pays du Sud-Est Asiatique. La question est de savoir comment on se donne les moyens de mettre en œuvre cette solution (…), nous avons commencé d’abord par mettre un accent particulier sur la formation professionnelle. Il me semble qu’avant 2011, très peu de guinéens savaient ce que c’est la formation professionnelle, et très peu s’intéressaient à ce secteur éducatif. Aujourd’hui nous sommes en phase d’avoir une dizaine d’écoles, trente ans après la dernière qui a été construite. Nous avons de nouveaux programmes et nous avons recruté pour la première fois plus de 500 enseignants. Il y a quand-même des choses significatives qui permettent d’avoir espoir en l’avenir.

 

Entretien réalisé par SOUARE Mamadou Hassimiou

Pour Africaguinee.com

Tél. (+224) 655 31 11 11

 

Créé le 7 mars 2017 11:20

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