Interview : le porte-parole de l’intersyndicale de l’éducation parle…

CONAKRY- Le porte-parole de l’intersyndicale de l’éducation vient de dévoiler le contenu des accords obtenus avec le Gouvernement. Abdoulaye Camara qui s’est confié en exclusivité à un journaliste de notre rédaction, est également revenu sur les contestations internes de cet accord qui a été signé ce Lundi 20 Février 2017 à Conakry.

 

AFRICAGUINEE.COM : Monsieur Abdoulaye Camara bonjour ! L’intersyndicale de l’éducation SLECG/FSPE a suspendu la grève qui paralysait le système éducatif depuis trois semaines, quels sont les principaux accords que vous avez obtenus ?

ABDOULAYE CAMARA : Dans le préavis de grève de l’intersyndicale FSPE et SLECG, il y avait neuf points. A savoir par exemple : le maintien de la valeur du point d’indice 1030 au lieu de 750, la correction de la rétrogradation des enseignants, l’intégration de l’ensemble des contractuels de l’éducation. Par rapport aux différents points, on est tombé d’accord. Le point nodal était la valeur monétaire du point d’indice qui était à 1030 mais qu’on a ramené à 750. Les 40% obtenus sur la négociation en 2016, nous les avons mis sur la valeur d’indice et non sur la valeur monétaire du point d’indice. C’est pour cette raison que les enseignants ont demandé à ce que les 1030 reviennent au lieu de 750. Donc par rapport à cela, il y avait un accord entre le Gouvernement et les centrales syndicales CNTG/USTG, qui stipule que le mois de septembre de chaque année, il y a une négociation salariale entre les deux parties. C’est pourquoi le point lié à la valeur monétaire du point d’indice a été reportée au mois de septembre. Le Gouvernement a donné son accord de principe. Le budget 2017 a été voté par l’Assemblée Nationale, si on prend aujourd’hui l’impact financier, cela n’était pas prévu dans le budget de l’Etat qui va rechercher le gap.

Par rapport à la revalorisation de l’article 100 du statut particulier de l’éducation, il y a des primes qui sont spécifiques au système éducatif. Il y a les primes de zone qui sont divisées en quatre et qui varient d’une zone à une autre. Il y a la prime de préparation qui est payée à l’ensemble des travailleurs du système éducatif sauf les secrétaires et les administrateurs. Il y a les indemnités d’installation qui sont payées à tous les enseignants mutés, il y a aussi la prime pédagogique qui est payée au mois de septembre de chaque année avant l’ouverture. Elle s’élève à 300.000 GNF. Toutes les primes ont été améliorées à 20%. La prime de préparation qui était à 44.000 a été rehaussée à 100.000 GNF, la prime de craie a été relevée à 80.000 GNF. Nous avons trouvé un accord sur les autres points.

Donc, c’est ce qui a fait que nous avons décidé de suspendre la grève. Une commission nationale doit être mise en place pour le suivi et l’application des accords. Le Président de la République a également pris un décret relevant les faibles pensions des retraités du système éducatif à la hauteur du SMIG (salaire minimum individuel garanti) 440.000 GNF. Maintenant tous les pensionnés qui avaient moins de 440.000 GNF qui étaient au nombre de 7021 personnes, chacun bénéficie de 440.000 par mois et non par trimestre. Nous avons également signé un accord au niveau de la fonction publique stipulant que tous les fonctionnaires d’Etat qui doivent faire valoir leur droit à la retraite vont bénéficier de deux mois de salaires. Nous disons que ça été une négociation difficile mais on est parvenu à avoir des acquis.

A la mi-journée d’hier des responsables locaux de l’intersyndicale ont contesté l’accord. Ce malentendu est-il levé aujourd’hui ?

Pour nous ce malentendu a été levé pour la simple raison que si vous avez constaté, nous avions dit tout simplement que le Gouvernement et l’intersyndicale de l’éducation se sont accordés sur l’ensemble des points de revendication. Ils se sont précipités sans connaitre le contenu du protocole d’accord pour faire cette déclaration. Nous avons eu du respect pour eux, on a été mandaté, on a eu des acquis pour eux, par respect de la base, nous avions dit au Gouvernement qu’on ne suspend pas la grève tant qu’on ne se réfère pas à la base.  A l’issue de ça on viendra faire la signature. Mais nos camarades se sont précipités sans connaitre le contenu du protocole d’accord à faire une déclaration pour dire qu’ils ne sont pas d’accord avec nous. C’est ce qui s’est passé. Mais je pense que vu tout ce que nous avons obtenu, ils reviendront à la raison.

On n’a pas pu consulter la base avant de signer l’accord parce que l’accès en ville était difficile. Mais on a eu à nous entretenir avec certains membres des deux bureaux exécutifs et des deux bureaux nationaux de l'intersyndicale de l’éducation. Il faut voir aussi le côté social parce que les enfants sont à la maison depuis trois semaines (…) l’association des parents d’élèves est passée nous voir pour nous prier d’accepter de suspendre la grève et de continuer les négociations. C’est pourquoi nous avons décidé de mettre une commission de suivi de l’application du protocole d’accord issu de cette négociation. Nous allons convoquer une assemblée générale pour que nous puissions faire la restitution des acquis de cette négociation.

 

Entretien réalisé par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

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Créé le 21 février 2017 14:36