Cherif Abdallah, président du GOHA : ‘’ quand le Président Alpha Condé voyage…’’

Mohamed Cherif Abdallah, Président du GOHA

CONAKRY-Comment les opérateurs économiques ont-ils accueilli l’uniformisation des taxes douanières dans les pays de la CEDEAO ? Le GOHA est-il associé aux voyages d’affaires du Président Alpha Condé ?


Dans cette interview exclusive accordée à notre rédaction, le président du Groupement organisé des hommes d’affaires (GOHA), Mohamed Cherif Abdallah revient sur l’uniformisation des taxes douanières annoncé par le gouvernement, les relations que son association entretient avec le Président Alpha Condé depuis son élection, mais aussi de la crise au sein de la chambre du commerce. Lisez…

Africaguinee : Monsieur Cherif Abdallah Bonjour !

Cherif Abdallah : Oui bonjour !

En tant que président du GOHA comment avez-vous accueilli la décision du ministère du budget concernant l’uniformisation des taxes douanières dans les pays de la CEDEAO ?

Mohamed Cherif Abdallah : Je pense que c’est quelque chose de très positif mais qui est venu tardivement (…) Si cette décision est appliquée, c’est très bien pour les populations qui souffrent quand-même. Vous savez la corruption a atteint un niveau où il est vraiment difficile de travailler en toute quiétude. Je proposerais donc au ministre (du budget), dans la démarche d’appliquer cette décision, d’associer les hommes d’affaires que nous sommes puisque nous sommes les principales victimes d’harcèlement des agents de douanes sur le terrain. Pour l’anecdote, je vous dirais que des douaniers sont montés à bord de mon véhicule à Sambailo (ville frontalière entre la Guinée et le Sénégal, ndlr) et ceci c’est dans le territoire guinéen. Quand vous franchissez la barrière pour rentrer dans le territoire guinéen, en dépit que vous ayez vos pièces d’identités vous êtes obligés de payer 5000 GNF pour passer la frontière. J’invite l’autorité à aller tâter  cette réalité.

Est-ce que selon vous cette persécution joue un peu sur la flambée des prix de denrées de premières nécessitées ?

 Bien sûr que oui (…). C’est une vérité puisque nous faisons des transactions entre les pays de la sous-région. Les opérateurs économiques ou commerçants ne sont pas du tout ménagés devant les barrières de douanes ou de sécurité. C’est vraiment déplorable parce que cela existe partout dans nos différents pays. Les autorités au plus haut niveau doivent se pencher sur cet épineux problème qui empêche vraiment les citoyens de circuler librement  et de faire prospérer leurs affaires.

Que pensez-vous de l’annonce du Président Alpha Condé d’accompagner les opérateurs économiques ?

Depuis l’arrivée d’Alpha Condé au pouvoir on n’a jamais été invité à le rencontrer. Pourtant il sait pertinemment que nous sommes sur le terrain et nous existons. Nous travaillons en Guinée et à l’extérieur du pays. Nous avons beaucoup entendu parler  d’actions d’envergure mais on n’a pas assez d’espoir.

Pourtant le chef de l’Etat a initié des voyages avec des opérateurs économiques quand il se déplace vers d’autres pays ?

Je vous pose la question de savoir si vous avez une fois vu un représentant du GOHA quand le président Alpha Condé voyage. Nous ne refusons pas, mais c’est si nous sommes conviés que nous irons. Même au palais Sekoutoureya le GOHA  n’a jamais été invité, comment voulez-vous qu’on l’accompagne à l’extérieur. Nous dénonçons cela puisque c’est notre président, il reçoit en longueur de journées des associations ou des corporations mais il n’a jamais été question d’une invite nous concernant. Pourtant nous existons et nous travaillons (…), nous sommes la première organisation crée en Guinée et présente dans tous les continents.  

Nous avons entendu parler de cette ambition du GOHA d’organiser un forum des investisseurs iraniens en Guinée. Comment cela pourrait-il être possible si vous n’avez pas le soutien des autorités ?  ?

Nous allons le faire (…) après le forum avec les iraniens, nous projetons d’organiser un autre forum avec les opérateurs économiques français. Nous avons commencé d’ailleurs à prendre contact avec des entreprises françaises et par ricochet avec des américains aussi. Nous sommes des hommes d’affaires nous travaillons avec des turcs, des malaysiens et tout le monde. Il n’y a pas d’exclusivité, celui qui est disponible nous travaillons avec lui. Tout ce que nous demandons à l’Etat c’est de nous assurer la sécurité si nous démarrons nos activités et de ne pas nous empêcher de faire notre travail. En tous cas celui qui voudra entraver notre travail  il nous verra en face puisque ce que nous faisons est légalement fait. Un vrai un Homme d’affaires ne cire les chaussures de personne. C’est l’Etat qui a besoin de nous et non le contraire. Nous avons organisé des activités avec la direction générale des douanes, celle des impôts, mais c’est le GOHA qui a payé tous les frais. Nous avons fait des sensibilisations à l’intérieur du pays pour que les taxes soient payées, nous avons élaborés des guides sur les investissements en Guinée qui ont été préfacés par des chefs d’Etat nous avons aussi confectionnés des guides préfacés par des ministres du commerce. Tout ceci c’est pour avoir un bon environnement de travail.

Pourquoi on nous néglige ? Mais cela ne nous empêche pas de vivre. S’ils veulent trouver la solution en tous cas c’est nous qui détenons la chaine de distribution. Aucun investisseur ne viendra mettre quelque chose dans un pays s’il n’est pas rassuré de vendre ce qu’il produit. Ce n’est ni un président ou un ministre qui va le faire mais plutôt les opérateurs économiques qui sont sur le terrain (…), les détaillants ou les demi-grossistes que l’on néglige qui peuvent faire l’affaire.  La démagogie ne mène à rien, il faut un débat sincère entre toutes les composantes de la nation pour son développement économique. De notre côté on est disponible pour cela.

De nombreux observateurs dénoncent ce manque d’organisation dans le secteur privé. L’on se rappelle par exemple qu’à un moment donné il y a eu un début d’élection au niveau de la chambre de commerce. Où est-ce que vous en êtes aujourd’hui ?

Si nous voulons que la chambre de commerce soit mise en place et qu’elle fonctionne avec les hommes qu’il faut, je pense qu’il est d’ailleurs nécessaire de faire recours à un sondage. Moi je suis candidat et je sais que réellement les opérateurs économiques sont derrière moi. Cela a été prouvé à plusieurs reprises sur le terrain  (…), je pense donc que l’Etat devrait me faciliter la tâche pour que je prenne la tête de la chambre de commerce. C’est parce que certains ne veulent pas que je sois président de cette chambre c’est pourquoi on ne progresse pas. Ce n’est un secret pour personne tout ce que nous demandons aux opérateurs économiques du pays c’est appliqué à la lettre. Nous avons créé une organisation qui s’appelle le GOHA sans budget. Nous avons pu mettre en place des sous sections et des sections et avions pu embarquer tous les opérateurs économiques, certains sont membres ou sympathisants. Tout ceci sans budget.

Si vous prenez la chambre de commerce qui a un budget, vous pensez que je ne pourrais pas accélérer les choses pour changer la physionomie du secteur privé et développer le pays. La crédibilité on ne la force pas et on ne l’achète pas on la mérite. De notre côté nous savons que nous la méritons puisqu’on ne triche personne et nous ne mentons à personne, nous faisons notre travail légalement et c’est ce qui continue. Nous ne courberons l’échine devant aucun individu.  Nous avons la confiance de toutes les chancelleries occidentales et arabes qui se trouvent en Afrique. Ceci est un mérite et nous n’allons pas les décevoir.  

M. Chérif Abdallah merci.

C’est moi qui vous remercie

Interview réalisée par Bah Boubacar Loudah

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 311 113

Créé le 16 janvier 2017 13:34

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