Gambie: le président Jammeh récuse les ingérences étrangères

Yaya Jammeh

Le président gambien sortant Yahya Jammeh a dénoncé "des ingérences étrangères sans précédent" dans son pays et appelé à un règlement pacifique du contentieux électoral qu'il a avec l'opposition, lors d'une déclaration télévisée dans la nuit de mardi à mercredi.


M. Jammeh a fait cette déclaration quelques heures après avoir subi un nouveau revers: la Cour suprême a jugé impossible de statuer avant plusieurs mois sur ses recours contre sa défaite électorale, le temps de recruter les magistrats manquants, et prôné par conséquent une solution négociée avec le président élu Adama Barrow.

Elle intervient également avant la venue d'une mission de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 pays), pour le convaincre de céder le pouvoir le 19 janvier, une visite initialement prévue mercredi mais reportée à vendredi "à sa demande", selon la présidence du Nigeria, poids lourd continental.

"Je pense que nous pouvons demander aux Gambiens de se rassembler pour trouver une solution, sans ingérence extérieure malvenue", a déclaré Yahya Jammeh, au pouvoir depuis plus de 22 ans.

Il a déploré "des ingérences étrangères sans précédent", ainsi qu'une "campagne continue de diffamation, de propagande et de désinformation".

La Gambie traverse une crise depuis que Yahya Jammeh a annoncé le 9 décembre qu'il ne reconnaissait plus les résultats de l'élection présidentielle du 1er décembre, une semaine après avoir pourtant félicité M. Barrow pour sa victoire.

Depuis ce revirement, le président sortant subit de nombreuse pressions extérieures, notamment de la Cédéao, de l'Union africaine (UA) et de l'ONU, pour quitter le pouvoir à la fin de son mandat, qui se termine le 18 janvier.

Dans sa déclaration, M. Jammeh a appelé à "attendre la décision de la Cour suprême sur les résultats de l'élection", assurant qu'il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour "sortir de cette triste impasse".

Il a annoncé une série de mesures d'amnistie afin "d'éviter toute chasse aux sorcières et d'instaurer un climat de confiance et de sécurité", ordonnant que plus personne ne soit arrêté ou poursuivi pour des actes liés à la période électorale, "du 1er novembre 2016 au 31 janvier 2017".

"Je remercie tous mes frères et soeurs présidents de la Cédéao, de l'OCI (Organisation de la coopération islamique), de l'UA et de l'ONU pour leurs bonnes paroles, même si certaines étaient erronées", a-t-il ajouté.

Le 31 décembre, Yahya Jammeh avait accusé la Cédéao de partialité, excluant toute négociation avec elle.

AFP

Créé le 12 janvier 2017 09:48

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