Immigration : Expulsé de l’Algérie, Souleymane Bah raconte son calvaire…

CONAKRY- Il rêvait améliorer ses conditions de vie et celles de ses parents en tentant l’aventure. Mais son rêve a viré en cauchemar. Souleymane Bah jeune adolescent guinéen de 16 ans qui a pris le risque de mettre pied en Algérie aura tout vécu, sauf le bonheur : torture, emprisonnement, ségrégation, privation, racket, étaient son lot de quotidien. Expulsé de ce pays du Maghreb, avec plus de 294 migrants guinéens, il raconte son cauchemar.
« Depuis 2015 je me suis engagé, je faisais le commerce auprès de mon père au marché de Madina. C’est en 2015 que j’ai quitté. J’ai voyagé pour le Mali, les rebelles de Kidal m’ont dépossédé de tous mes biens. On s’est embarqué dans des camions pour arriver en Algérie. On dormait dans des huttes que nous avons confectionnées à base de bois. », raconte Souleymane Bah, originaire de Pita, en moyenne Guinée.
Torture…
« Quand on nous a arrêtés, nous avions tous subis des maltraitances à la sureté nationale de Geralda par la police algérienne. Ils nous bastonnaient avec les matraques et des barres de fers. Deux (2) guinéens sont morts là-bas, trois (3) souffrent aujourd’hui de dépressions mentales. De là, on nous a transporté au sud de l’Algérie. Nous étions 45 personnes. On nous a enfermés dans des conteneurs à raison de 15 par conteneur. A 14 heures, on nous remettait trois miches de pains pour 40 personnes… Ensuite on nous a embarqués dans des bus. Arrivés au Burkina Faso, on nous avait refoulé au départ. Je ressens jusqu’à présent les séquelles des maltraitances que j’ai endurées », s’alarme ce jeune adolescent, indiquant avoir regagné Conakry par des bus affrétés par les autorités guinéennes.
Cet adolescent dit avoir décidé de partir en Algérie pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Aujourd’hui, il n’a plus envie de repartir en aventure. Il dénonce la ségrégation raciale dont il a été victime en Algérie.
« J’avais commencé à bricoler au niveau de la construction des bâtiments. Mais les algériens n’aiment pas les noirs. Ils sont racistes et nous ont discriminés », dénonce Souleymane Bah qui ne compte plus aller en aventure. Il interpelle l’Etat guinéen à soutenir les jeunes qui sont au chômage.
BAH Aissatou
Pour africaguinee.com
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Créé le 23 décembre 2016 09:07Nous vous proposons aussi
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