Guinée : les malades du sida toujours stigmatisés…
CONAKRY-En Guinée environs 120.000 personnes sont infectées par le VIH Sida. La couche féminine est la plus touchée et vit souvent sous le poids de la stigmatisation.
Madame N.S mère de famille qui vit avec le virus du sida depuis 2008 a été abandonnée par son mari. Alors qu’elle était en phase de terminer ses études en médecine, N.S nous a expliqué comment elle a contracté la maladie du Sida il y a 8 ans.
« Je n’étais pas malade quand je suis tombée enceinte. Quand je suis allée dans un centre de santé. On m’a dit de faire un test de dépistage. Je suis allée, les résultats ont révélé que j’étais séropositive. Ils m’ont orienté vers le centre Dream, pour suivre une thérapie », a-t-elle témoigné.
Stigmatisation
Elle se souvient d’une triste histoire qu’elle a vécue avec ses collègues de service. « Mes amis médecins m’ont vraiment stigmatisée à Donka. A cause de ça je n’ai pas pu faire ma synthèse clinique, parce que j’étais complément découragée des études. Quand je passe, il m’indexe en disant c’est elle qui a le Sida. Mon mari est laborantin, on est en séparation de corps depuis 2008, parce qu’il m’a rejetée ».
Transmission du Sida de la mère à l’enfant
N.S fait partie des 4.000 personnes prises en charge au Centre Dream. Elle a eu deux garçons séronégatifs. Aujourd’hui, elle est en voie de terminer ses études de médecine. « Pour sauver mon enfant, il a fallu suivre correctement le traitement lors de la grossesse », explique-t-elle.
Aujourd’hui, S.N est activiste bénévole au Centre Dream. Elle invite tout le monde à faire un test de dépistage, qui est gratuit et confidentiel. « Quand tu connais ton statut, c’est la meilleure solution. Tu peux vivre mieux même avec le Sida », indique-t-elle, interpelant les autorités à faire chaque fois la sensibilisation dans les écoles et quartiers, pas seulement à l’occasion du cette journée mondiale de lutte contre le Sida ( 1er décembre) sur le mode de transmission du VIH, car, alerte-t-elle, « tous les jours des personnes sont infectées ».
Selon la coordinatrice du Centre Dream de Donka, Fatoumata Sylla, au début, cela n’a pas été facile pour S.N, mais grâce à l’accueil et le service de prise en charge virale, biomédicale, nutritionnelle qui sont gratuites, cela à redonner l’espoir à S.N de vivre en famille et de se porter volontaire d’aider les malades. Pour elle, actuellement la transmission du virus de la mère à l’enfant n’est plus possible. « 2000 enfants sont nés séronégatifs de mère vivant avec le VIH sida », souligne Fatoumata Sylla.
Cette année en Guinée, le taux de prévalence du VIH Sida est de 1.7% au sein de la population générale.
BAH Aissatou
Pour africaguinee.com
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Créé le 4 décembre 2016 09:57
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