Adoption de la nouvelle Constitution en Côte d’Ivoire

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Les électeurs ivoiriens ont adopté à une très large majorité de 93,42% la nouvelle Constitution soumise par le président Alassane Ouattara à un référendum, a annoncé mardi la commission électorale.


Le président de la commission Youssouf Bakayoko a précisé dans une intervention à la télévision nationale que le taux de participation pour le scrutin qui s'est déroulée dimanche était de 42,41%.

Alassane Ouattara a justifié son initiative en expliquant que la nouvelle loi fondamentale aidera la Côte d'Ivoire à tourner la page d'une décennie de violences qui avaient culminé avec une guerre civile en 2011.

Pour l'opposition qui avait appelé au boycott, cette consultation référendaire était un stratagème politique afin de permettre à la coalition soutenant le chef de l'Etat de renforcer sa position.

Compte tenu de la consigne des opposants, l'issue du référendum faisait peu de doute et l'enjeu principal concernait la participation, indicateur du soutien de l'opinion publique à cette mesure.

"La participation a été truquée. Elle ne correspond pas à la réalité. La participation était bien en dessous de 10%", a affirmé Pascal Affi N'Guessan, chef du Front populaire ivoirien (FPI) de l'ancien président Laurent Gbagbo. La Constitution, a-t-il ajouté, "n'est pas légitime parce que le peuple l'a rejetée".

Un porte-parole d'une faction rivale du FPI a également affirmé que la participation avait été "fabriquée".

FIN DE LA CLAUSE D'IVOIRITÉ

Le nombre de votants dans certaines circonscriptions est apparu nettement inférieur à celui de l'an passé lors de la présidentielle à laquelle ont participé 53% des électeurs ivoiriens.

La nouvelle Constitution supprime notamment la clause d'"ivoirité", soit l'obligation faite aux candidats à la présidence de la République d'avoir des parents nés ivoiriens.

Cette clause est depuis longtemps source de tensions en Côte d'Ivoire, pays à forte immigration étrangère. Elle a surtout été brandie par les adversaires de l'actuel chef de l'Etat pour l'empêcher de se présenter à la présidentielle.

Alassane Ouattara avait promis l'an dernier lors de la campagne en vue de sa réélection qu'il ferait abolir cette clause, afin de tourner la page sur plus d'une décennie de violences politiques qui ont tourné à la guerre civile en 2002-2003 puis en 2010-2011, quand le président sortant, Laurent Gbagbo, contestait la victoire de son rival au scrutin de novembre 2010.

La réforme fixe en outre de nouvelles normes pour une révision de la Constitution, qui n'exigerait plus la tenue d'un référendum mais un simple vote des Parlementaires à la majorité qualifiée des deux tiers. Des groupes de défense des droits de l'homme y voient un risque potentiel.

De même, des organisations de la société civile et des diplomates ont critiqué le processus constituant, regrettant une absence de transparence dans l'élaboration du texte et un calendrier trop serré: depuis son approbation par les députés, les électeurs n'ont eu qu'une vingtaine de jours pour se faire un avis sur ses 184 articles.

 

Reuters

 

Créé le 2 novembre 2016 08:47

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