Moussa Dadis Camara : « Le jour où je déciderais de rentrer en Guinée… » (Interview exclusive)
CONAKRY- Il était 21h40mn (GMT) lorsque l’ancien Chef de la junte guinéenne, Moussa Dadis Camara a joint un journaliste de notre rédaction. Au bout du fil, celui qui avait pris le pouvoir en décembre 2008 après la mort du Général Lansana Conté se présente. Aussitôt, commence un entretien qui durera une dizaine de minutes. Moussa Dadis Camara parle de son retour en Guinée, de ses « détracteurs », ses relations avec le Président Alpha Condé, mais aussi de ses nouvelles ambitions. Dadis Camara avait soif de s’exprimer, nous lui avons tendu notre micro. Exclusivité Africaguinee.com.
MOUSSA DADIS CAMARA : Mon frère Souaré bonjour !
AFRICAGUINEE.COM : Oui bonjour Monsieur Dadis Camara ! Comment allez-vous ?
Je vais bien. Il faut dire à certaines personnes qui sont au pays, si elles n’ont rien à faire, elles n’ont qu’à laisser mon nom tranquille. Si quelqu’un veut faire la politique, qu’il le fasse. Pour ce qui est de mon retour en Guinée, un pays est commandé par un Président de la République, si je dois rentrer ce n’est pas avec un individu que je dois discuter. Je fais un écrit officiel, j’adresse au Président de la République parce qu’une Nation est commandée. Et je le fais comprendre que je souhaiterais rentrer. Mais bien avant cela, des gens s’asseyent pour inventer des choses, pour des ambitions personnelles, pour dire que le Président se prépare et incessamment il doit rentrer ; cela n’engage qu’eux ! C’est des gens qui veulent me nuire puisqu’ils ne savent pas comment je vis ici. Ils ont parlé avec moi ? Ou bien ce sont eux qui me commandent ici ? C’est moi qui me gère. Ce n’est pas un individu qui me commande. J’ai un cerveau, j’ai toutes mes capacités physiques, morales et intellectuelles. Donc dites à ces détracteurs qui n’ont rien à faire, si non que de chercher à se faire plaire, que mon retour en Guinée n’est pas leur problème. Ils n’ont qu’à me laisser tranquille. Moi je veux la quiétude dans mon pays. Je ne voudrais pas que des gens essayent de passer par moi pour polluer la cité. Je suis le seul maître de mon destin. Je n’ai jamais parlé avec qui que ça soit pour ma rentrée en Guinée. Les gens veulent me pousser à mal leurs parler, mais je ne le ferais pas. Ce qu’ils sont en train de faire, c’est me nuire.
Qui d’entre eux à eu à parler avec moi ? Cela fait combien de mois ? Ce n’est pas à eux de décider à ma place. C’est moi qui décide. Le jour où je déciderais de rentrer en Guinée, je n’aurais même pas besoin de les consulter, j’appellerais simplement le Président de la République, parce que c’est une institution.
Pour le moment vous n’avez pas pris cette décision ?
Je n’ai pas pris cette décision. Ceux qui racontent du n’importe quoi sur les sites, c’est de la démagogie. Je n’aime pas les personnes démagogues. Ce n’est pas moi qui vous ai appelé Monsieur Souaré ? Il y a des moments lorsqu’on m’appelle pour me demander mon avis par rapport à ce qui se passe en Guinée j’évite. Ce que je dis, je le dis honnêtement. (La voix s’élève) A partir d’aujourd’hui je ne voudrais plus que quelqu’un parle en mon nom quelque soit mon nom. Même mon père, paix à son âme. C’est seulement moi qui doit parler à mon nom. Toute personne qui voudra parler à mon nom est démagogue parce que leur opinion et mon opinion sont différentes. Dieu a donné la conscience à tout être humain.
Comment se sentez-vous Monsieur Dadis Camara ?
Les photos que vous avez vues (…). Je suis humain. Lors qu’une personne vient te saluer il faut répondre. Je suis allé, j’ai salué mon ancien Ministre Idrissa Cherif. Moi je ne suis pas un homme ingrat. Je respecte mon prochain ; mais en retour je voudrais qu’on me respecte aussi.
Vous gardez toujours le moral très haut malgré les péripéties de la vie ?
Moi je crois en Dieu. Nous sommes tous dans les mains de Dieu. Je n’ai pas une ambition extraordinaire. C’est pourquoi j’ai donné du temps au temps, j’ai gardé le calme. Mais mon calme ne doit pas donner l’occasion aux profiteurs pour dire du n’importe quoi. Ils sont qui pour annoncer mon retour en Guinée ? Ils sont une institution ? Je n’ai pas de proche. Ce sont des bobards. Même si c’est mon frère qui l’avait annoncé, j’allais le démentir. Mon frère a son idée, j’ai la mienne. Pour le cas d’Idrissa Cherif, c’était une simple salutation. C’est comme si un jour vous venez à Ouagadougou, vous m’informez que vous êtes là, est-ce que j’aurais le droit de refuser de vous saluer mon frère Souaré ? C’est humain !
Je ne parle pas politique et je ne voudrais pas que les gens essayent de parler à ma place.
Mais vous portez désormais la casquette de leader politique Monsieur Dadis Camara…
Leader politique ça ne veut rien dire. Tout le monde peut être leader politique. Et si le leader politique ne veut pas parler de politique vous allez l’obliger à parler politique ? Si le leader politique n’émet aucune idée, vous allez vous asseoir quelque part pour fabriquer une idée ? En ce moment ça serait un cambriolage. Etre leader politique ne signifie pas intervenir dans les médias parce qu’ils sont leaders politiques, ou parce qu’ils sont proches de moi, je ne sais même pas ce qui nous lie. Nous ne sommes pas dans un problème relationnel. Moi je suis un homme direct, logique, clair et net. Ce que je dis je l’assume. Même ce que je suis en train de vous dire Monsieur Souaré je l’assume devant Dieu et les Hommes. Ceux qui parlent le font à leur propre nom.
Quelle va être la prochaine étape pour Dadis Camara ?
Ce n’est pas seulement la politique qui peut faire la vie d’un homme. Pour le moment j’ai d’autres objectifs. Je suis en train de me remettre (…). Ce sont les études qui m’intéressent à plus d’un titre, ma formation. Je pense beaucoup à ça.
Je vous ai appelé pour dire que je mets en garde toute personne qui parlerait désormais à mon nom. Je suis le seul responsable de ma personne. J’assume tous mes actes.
Il vous arrive d’avoir des ennuis à Ouagadougou ?
Je n’ai pas d’ennuis. Je remercie encore une fois le Burkina, les autorités et les populations du pays des Hommes intègres, pour leur hospitalité. Je n’ai pas de problème. Je me porte bien. Tout va bien. Dites à tous mes sympathisants que Dadis va bien, mais que Dadis ne veut plus que quelqu’un parle à son nom. C’est ce qui me choque.
Recevez-vous des pressions venant soit des autorités de Conakry, soit d’ailleurs ?
Je n’ai aucune pression. Je dis et je réitère, je n’ai dit à aucun guinéen que je rentrerais tel jour, ou que je me prépare pour venir. Encore une fois le jour où je déciderais de rentrer j’adresserais un courrier au Président de la République parce que nous sommes dans une Nation organisée.
Est-ce que vous échangez quelque fois avec le Président Alpha Condé ?
Ça c’est mon domaine privé. Excusez-moi beaucoup ! Ce qui est important c’est de dire à ceux qui parlent de moi, Dadis Dadis (…). Dadis n’a pas encore fait de programme de voyage. Ils n’ont qu’à laisser mon nom tranquille. J’ai lu votre article, le jour où je déciderais de rentrer, je vais vous appeler Monsieur Souaré pour vous annoncer mon retour.
Entretien réalisé par SOUARE Mamadou Hassimiou
Pour Africaguinee.com
Tél. : (+224) 655 31 11 11
Créé le 24 août 2016 09:14
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