Mohamed Camara victime de tentative d’enlèvement ? Le juriste raconte… (Interview exclusive)
CONAKRY- Que s’est-il passé ce Vendredi soir du côté du Ministère des Affaires Etrangères où un impressionnant dispositif sécuritaire a été aperçu aux alentours du véhicule du juriste Mohamed Camara ? Celui qui avait osé dénoncer les manquements juridiques constatés lors de la prestation de serment du Président Alpha Condé s’est confié ce soir à un journaliste de notre rédaction. Exclusif !!!
AFRICAGUINEE.COM : Monsieur Mohamed Camara bonsoir !
MOHAMED CAMARA : Bonsoir Monsieur Diallo !
Vous dites que votre véhicule a été encerclé par des hommes en uniforme. Qu’est-ce qui s’est passé ?
Je n’ai eu aucune information. Sauf le gestuel m’indexant par eux tous. Quand j’ai rebroussé chemin en voyant le dispositif de sécurité inhabituel autour de mon véhicule, le bloquant par-ci par-là, par ces gens armés … Mais dès que la presse est venue les agents qui étaient là ont détalé en même temps.
Aviez-vous reçu des menaces auparavant ?
Non pas du tout.
Quelle a été la réaction de votre Ministre Makalè Camara ?
Je ne sais pas parce que je n’ai pas pu communiquer avec elle. J’ai tenté de la joindre, le téléphone sonnait, mais apparemment, il n’y avait pas quelqu’un à côté. Mais j’étais avec ma Directrice qui était témoin de tout cela.
Craignez-vous pour votre sécurité ?
Je pense qu’il faut rester serein, calme et ne pas faire de commentaires outre-mesure, mais être lucide tout en étant prudent. De toutes les façons, l’évocation de l’Etat de Droit et la diffusion du Droit est une obligation constitutionnelle pour tout citoyen. Et la Loyauté ne suppose pas un soutien aveugle. Ça suppose que quand vous sentez qu’il y a des gens qui font de l’agitation inutile juridiquement parlant, avec une carence juridique, pour fatiguer la population, il est du devoir de l’universitaire de dire non, ce n’est pas la méthode. Pour que ça serve à la prise de décisions au niveau des pouvoirs publics. Si tant peu que ceux-ci soient enclins à prêter une oreille attentive. Dans la mesure où, il faut toujours être dans le cadre de l’application des textes et du respect de la procédure. Se taire là-dessus, ce serait trahir la consigne des parents en terme d’éducation, trahir sa famille et trahir la nation parce que l’Etat vous forme gratuitement, vous n’avez pas à commettre la réserve en voyant des gens prendre en otage le pays et au plan juridique malmener toutes les institutions.
Nous n’avons pas où envoyer tous nos enfants, nos tantes, nos mamans. J’estime que quand il y a le calme, l’Etat de Droit et une justice qui détient le sifflet pour dire à chacun d’entre nous : voilà ce qui est permis, voilà ce qui est interdit, voilà ce qui est puni, chacun trouvera son compte.
Pour le moment je ne peux faire aucune allégation d’autant plus que je n’ai pas reçu de notifications officielles. Mais le fait pour moi de voir un impressionnant dispositif de sécurité et d’échanger avec un commandant de la gendarmerie qui m’a dit qu’il a appris cela de sources sûres, ça me laisse sur un sentiment de prudence et de méfiance. Mais il n’y aura pas de recul en tant que tel par rapport à la fibre juridique.
Entretien réalisé par Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
Tel : (00224) 655 31 11 12
Créé le 5 août 2016 22:53Nous vous proposons aussi
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