El hadj Mamadou Saliou Camara sur l’excision : « c’est une pratique néfaste… »

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TUNIS-C’est l’une des rares fois qu’il évoque ce sujet sensible qui a encore la peau dure dans la société guinéenne. L’excision.


Le grand Imam de Conakry, actuellement en séjour à Tunis en compagnie d'autres religieux, de femmes leaders et de parlementaire guinéens, dans le cadre d'un voyage d'étude et d'observation portant sur l'expérience tunisienne en matière de promotion de la santé reproductive et sexuelle, s'est exprimé sur cette question tabou en Guinée.

« Aujourd'hui, nous souhaitons que nos femmes abandonnent l'excision, car c'est une pratique néfaste qui peut créer des problèmes à une fille durant tout le reste de sa vie », a expliqué le religieux, qui précise toutefois, qu’il faut savoir faire la part des choses, en étant capable d’interpréter le Coran.

L’Organisation des Nations-Unies a publié un rapport accablant sur la Guinée, en avril dernier,  concernant les mutilations génitales féminines. Selon l'UNICEF, 97% des femmes âgées de 15 à 49 ans ont subi de telles pratiques ou une excision. Tant disque dans le monde, il y a eu un recul, précise l’ONU.   

Selon El hadj Mamadou Saliou Camara, « si l'islam n'autorise pas explicitement l'excision, celle-ci est tacitement autorisée par la religion », a-t-il déclaré. Le religieux note que tout ce dont l'humanité a besoin, est clairement expliqué dans le coran. « Il suffit juste de savoir interpréter le livre saint. Malheureusement, ce n’est pas tout le monde qui sait le faire », a-t-il déploré, avant de raconter cette anecdote. Une fois a-t-il confié, un américain lui a dit que le coran n'a pas autorisé l'excision. En réponse, il a demandé à l'américain si le coran autorise la circoncision. "La viande du chien est prohibée mais ce n'est pas pourtant mentionné dans le courant", fait-il remarquer.

L’islam ne peut interdire quelque chose sans que cela ne soit écrit dans le coran, souligne le religieux, expliquant qu’un jour le Prophète Mohamed (PSL) était à Médine avec ses disciples. Lorsque es derniers, ont vu une femme passer, ils ont dit au Prophète, « c'est cette femme qui excise les jeunes filles en ville ». Après l'avoir fait venir, le messager de Dieu, lui a tout simplement dit de couper un peu en excisant, raconte El Mamadou Saliou Camara, avouant cependant la pratique de l'"excision" est dangereuse pour les filles.

"Le problème de l'excision, moi, je peux comprendre… il faut que les religieux prennent leur bâton de pèlerin pour sensibiliser », a-t-il appelé, notant toutefois, qu’il ne serait pas  d’accord « pour signer une loi interdisant l'excision et condamner ceux qui la pratiquent".

En Guinée, au total, 69% des femmes de 20 à 24 ans ont été excisées avant l'âge de 10 ans. Les excisions en groupe sont fréquentes mais les pratiques individuelles sont en augmentation, en raison de contraintes financières ou du risque de sanctions légales. Malgré l'interdiction depuis 2010 des mutilations dans des centres de santé, la médicalisation de cette pratique est en hausse.

En Tunisie,  où la Guinée veut s'insipirer, l'excision n'a jamais existé dans les mœurs de la société, selon la secrétaire exécutive de l'association tunisienne de la santé de la reproduction Irzak Khenitech.

En avance dans le domaine de la planification familiale, de la santé reproductive et sexuelle, le pays constitue aujourd'hui une référence en Afrique et dans les pays Arabes. Avec un faible taux de mortalité maternelle de  44.8 pour 100000 naissance-vivantes, alors que la Guinée a un taux qui culmine à 724 pour 100 000 naissances vivantes.

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : 00224 655 31 11 12

 

Créé le 20 juillet 2016 11:17

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