Putsch manqué en Turquie: Kerry s’indigne de la mise en cause des Etats-Unis

Les allégations laissant entendre que les Etats-Unis portent une responsabilité dans la tentative de coup d'Etat en Turquie portent atteinte aux relations bilatérales, a déclaré samedi 16 juillet le secrétaire d'Etat John Kerry. Il a appelé son homologue turc pour protester.
Washington a rapidement condamné le putsch militaire en Turquie, son allié au sein de l'OTAN, et a exprimé son soutien au gouvernement élu du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan. Mais plusieurs cadres turcs, dont un ministre, ont suggéré, d'après des informations de presse, que les États-Unis étaient secrètement favorables aux militaires rebelles, une accusation que John Kerry a niée avec colère.
«Il a dit clairement que les Etats-Unis étaient prêts à apporter leur aide aux autorités turques dans la conduite de cette enquête, mais que les insinuations ou les affirmations publiques au sujet d'une éventuelle implication des Etats-Unis dans le coup d'Etat manqué sont éminemment fausses et nuisent aux relations bilatérales», rapporte le porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué.
Faire preuve de retenue
Le chef de la diplomatie américaine a en outre invité les autorités turques à faire preuve de retenue et à respecter l'Etat de droit dans le cadre de l'enquête sur les putschistes, a ajouté le porte-parole.
Le président turc a imputé la tentative de coup d'Etat à l'opposant Fethullah Gülen, un imam réfugié aux Etats-Unis, qu'il accuse de longue date de noyauter les instances judiciaires et militaires pour le renverser, et a réclamé son extradition. La Turquie considérera qu'elle est en guerre avec tous les Etats qui soutiennent Fethullah Gülen, a, quant à lui, averti le premier ministre Binali Yildirim.
«Nous sommes parfaitement conscients que des questions vont se poser au sujet de M. Gülen et nous invitons évidemment le gouvernement turc (…) à nous présenter les éléments à même de justifier un examen, que les Etats-Unis étudieront et jugeront de manière appropriée», a promis John Kerry.
A Washington, Barack Obama a de nouveau exprimé son soutien au gouvernement turc «démocratiquement élu» après avoir réuni samedi matin ses conseillers à la sécurité et aux affaires étrangères.
AFP
Créé le 17 juillet 2016 11:13Nous vous proposons aussi
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