Violences à Mali : Ces horribles récits de quelques blessés par balles (exclusif !!!)

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LABE- Ce sont des témoignages émouvants qu'on fait certains blessés de la repression militaire perpétrée par des Hommes du Colonel Issa Camara, ancien Commandant du bataillon de Mali. Leur récit frise l’insoutenable et témoigne de l’ampleur de la barbarie de leur bourreaux.


Aujourd’hui, ils réclament tous justice. Ils ont tous été touchés par balles, ils racontent leur calvaire. Exclusif !!!

 

La balle a perforé l’os de ma cuisse

Ibrahima Sory Souaré, a eu le pied droit fracturé par une balle. Il raconte : « Je venais du village pour rejoindre le centre-ville. Je suis passé par la devanture du camp. En ce moment le Gouverneur de la région était en train de parler des pillages enregistrés la veille au marché. J’ai suivi un peu cette explication quand soudain nous avons vu des militaires surgir du camp avec les armes, en courant. A mesure qu’ils avançaien,t ils ont commencé à tirer. J’ai vu le garde du corps du Gouverneur avancer vers eux, leur demandant d’arrêter de tirer avec un signe des deux mains. Ils ont refusé.

Tous ceux qui étaient sur place, ont pris la fuite. Beaucoup ont reçu des balles. Quant à moi, je me suis senti très faible. Surtout au niveau du pied droit. Je suis tombé, je n’ai pas compris la suite. C’est l’hôpital ici (Labé, ndlr) qu’on m’a fait savoir que la balle a perforé l’os de ma cuisse. C’est avec toutes les peines qu’on est arrivé à Labé dans l’ambulance.

Il faut que l’être humain se distingue des animaux sauvages. Ce n’est pas admissible dans ce pays qui est gouverné, que quelqu’un tire sur un être humain comme si c’était un chien. Si l’Etat dit réellement la vérité, il doit gérer ce problème. Mali est dépouillée de tout, la ville ressemble à un champ de guerre. Ce n’est pas comme ça qu’il fallait agir » a confié cette victime.

J’ai eu l’impression qu’on était en période de guerre…

Amadou Oury Dieng, lui a reçu une balle au genou droit. Il explique : « J’étais en ville quand une balle m’a atteint. Je pensais que, comme le gouverneur était là, personne n’allait tirer. Mais c’était mal connaitre l’intention des militaires d’Issa Camara qui n’écoutaient personne. J’ai eu l’impression qu’on était en période de guerre ou dans la jungle où le plus fort écrase le plus faible.

Nous demandons à l’autorité de faire remplacer tous les militaires qui sont en service à Mali. Je compte porter plainte contre ces militaires dès que ma santé va se rétablir. Mais c’est le gouvernement qui pourra nous aider dans cette affaire ».

Le militaire m’a visé à bout portant sur le cou…

Alseny Diallo, apprenti-chauffeur, la balle à traversé son épaule gauche : « Aliou Sow qui a été frappé par les militaires est notre ami. Le vendredi vers 15 heures je suis allé là où on appelle Australie, alors que mon maitre était parti récupérer le camion d’Aliou Sow hospitalisé. Les militaires ont surgi brusquement à 50 mètres de moi. Le militaire qui m’a tiré m’a particulièrement visé avec son arme. C’est à bout portant, il a visé mon cou. Mais du fait que j’ai fait un petit mouvement, la balle m’a atteint à l’épaule. Je suis tombé, des personnes sont venues me prendre, les militaires nous ont suivsi, ceux qui m’aidaient m’ont abandonné pour fuir. Heureusement il me restait un peu de force, j’ai essayé de courir, finalement un motard m’a conduit à L’hôpital.

Nous souhaitons recouvrir notre santé. Pour la plainte, je souhaite rester derrière la démarche engagée par l’Etat »

Selon directeur de l’hôpital préfectoral de Mali, au total, 22 blessés ont été enregistrés dont 5 par balles lors des violences perpétrées par les hommes d u Colonel Issa Camara. Des boutiques pillées, incendiées, des bêtes abattues.

 Aujourd’hui, les citoyens de Mali meurtris par les événements du 17 et 18 juin ont les yeux rivés sur la justice et l’Etat pour que justice soit rendue et que chacun soit rétabli dans ses droits.

« Ce que nous demandons, c’est la justice pour nos parents. Ce qui s’est passé à Mali c’est du jamais vu. Mali qui manque presque de tout, ne méritait pas de telles violences », a confié El hadj Thierno Diaka Souaré, frère de Ibrahima Sory Souaré, un des blessés par balle.

 

Alpha Ousmane Bah

Tel. (00224) 657 41 09 69

Créé le 22 juin 2016 18:36

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