Assemblée Nationale : La honte nationale…

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CONAKRY-Rien ne va plus au sein de l’Assemblée Nationale guinéenne. La cacophonie actuelle qui caractérise le fonctionnement de la deuxième Institution du pays ne dit pas son nom. Les plénières sont convoquées ou annulées au gré des humeurs, sans concertation, ni explications « valables ».


Certains honorables ne sont informés de ce qui se passe que quand ils sont devant le fait accompli. C’était le cas ce mercredi 8 juin 2016, où une plénière était prévue à 10 heures. Plusieurs élus, cartable en mains,  ont pris d’assaut l’hémicycle pour prendre part à la plénière du jour. Arrivées sur place, la surprise est désagréable. A 10 heures pile, nous avons croisé un député qui faisait son entrée dans l’hémicycle « vide ». Sa surprise est sans appel : « Il y a personne ?», tout en regardant sa montre. « Je n’ai trouvé personne », lui répondis-je. « C’est ça aussi la Guinée !», place-t-il, avant de répartir in-fine dans les locaux de son groupe parlementaire, situé au rez-de-chaussée.

 

Quelques minutes plus tard, un autre groupe arrive, dont certaines qui étaient essoufflées par la montée des escaliers pour arriver au 3ème  étage où se trouve l’hémicycle. « Il parait que la plénière a été annulée », lance l’honorable Diawo Kanté. « Ah bon ? », s’étonne l’honorable Mariama Bah, qui se plaint dans la foulée de l’embouteillage. La troisième, elle, son problème était ailleurs : la montée des escaliers. Trois, ils décident chacun de rejoindre leur commission respective.

Interpellé sur la question, le Président du Groupe Parlementaire des Libéraux Démocrates, nous a expliqué que lui-même, n’a pas été associé à la décision de l’annulation de la plénière du jour. Le député confie qu’il a été mis, comme les autres, devant le fait accompli.

« La plénière a été annulée sans qu’on ne soit informés (rires). Avant qu’on annule, on devrait se retrouver en réunion de bureau, qu’on s’explique, qu’on donne les bonnes raisons de l’annulation. Nous avons été mis devant le fait accompli. Moi en tant que Président d’un Groupe parlementaire, je n’ai pas été associé », explique Dr Fodé Oussou Fofana, qui craint que cette annulation ne bouleverse tout le calendrier (de la session).

Interrogé, sur l’annulation de la plénière, le député Amadou Damaro Camara, président de la majorité présidentielle, a expliqué que le code des assurances, n’a pas pu être examiné par défaut de calendrier en inter-commission avec la Banque Centrale.

Il faut dire que la crise qui mine l’assemblée nationale ne se limite pas à ce niveau seulement. Le manque de leadership à la tête de l’institution, ajouté à la crise que traverse la majorité présidentielle, cristallisée par la sortie ratée d’Alpha Condé au siège du RPG, affecte par extension, le bon fonctionnement du parlement, nous a expliqué un député.

 A cela s’ajoute, le manque de compromis entre les différentes mouvances, sur la question liée à l’adoption du Règlement Intérieur. Les trois grands groupes parlementaires (Majorité présidentielle, Républicains, Libéraux Démocrates) jouent au chat et à la souris.  Chaque clan s’arcboute sur sa position. L’absence totale de consensus aurait amené au retrait définitif de l’adoption du Règlement Intérieur au cours de la présente Session, confie un parlementaire sous l’anonymat.

 Le renouvellement du bureau actuel qui devrait intervenir depuis des lustres tarde encore à venir. « Tout ceci n’est pas à l’honneur de notre parlement », résume un parlementaire.

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : 00224 655 311 112 

Créé le 9 juin 2016 08:03

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