Carlos Lopes des Nations-Unies : « La Guinée doit compter sur ses propres forces… »

CONAKRY-Le Secrétaire Exécutif de la Commission Economique des Nations-Unies pour l’Afrique (CEA), qui boucle une mission en Guinée, a animé un point de presse lundi 6 juin 2016, à Conakry, en compagnie du Premier ministre Mamady Youla. Lors de cette conférence, Carlos Lopes a exploré certaines pistes qui pourraient aider la Guinée à sortir de la crise économique dans laquelle elle est plongée depuis maintenant plus de deux ans.
Au cours de son séjour, le diplomate onusien a passé en revue avec le Gouvernement guinéen, un certain nombre d’axes liés notamment à la planification, aux statistiques, la fiscalité, l’urbanisme, le domaine foncier etc. Avec l’Institut national des statistiques, la délégation de l’ONU a produit un document dans lequel elle a fait l’état des lieux, tout en y apportant quelques innovations, dans les domaines macroéconomique et sociaux.
Leur analyse de la situation a montré que la maladie à virus Ebola a eu des effets dévastateurs sur l’économie guinéenne.
« Ces effets ont été sentis au niveau macroéconomique et social », explique Carlos Lopes, qui affiche tout de même un certain optimisme quant à la capacité de la Guinée à pouvoir se relever de cette situation.
« Nous estimons que la Guinée est prête à rebondir cette année. Par rapport aux prévisions, nous estimons qu’il y aura une croissance soutenue. Le plus important est de saisir le moment pour pouvoir mettre le paquet sur un certain nombre de transformations structurelles », a lancé le diplomate onusien, révélant qu’ils ont déjà discuté avec le Gouvernement sur les questions structurelle à transformer. Elles vont toucher notamment le secteur agricole, les infrastructures, mais aussi la mobilisation des ressources domestiques nationales. Car dit-il, « la Guinée doit beaucoup compter sur ses propres forces que sur l’investissement étranger », a noté Carlos Lopes.
Autre aspect souligné par le Secrétaire Exécutif de la Commission Economique des Nations-Unies pour l’Afrique, c’est la dépendance du pays par rapport aux industries extractives. Il conseille la Guinée de diminuer cette dépendance en diversifiant son économie.
« Nous estimons que la dépendance par rapport aux industries extractives doit diminuer, l’économie doit être diversifiée. Cela doit faire la place à l’industrialisation », déclare Carlos Lopes, précisant cependant que « cela requiert des modifications importantes des politiques économiques que le Gouvernement a déjà saisis et a décidé de mettre en place ».
Déficit énergétique
Le déficit énergétique a été comblé en partie par Kaléta, a avoué le conférencier, mais, précise-t-il, si la Guinée veut aller dans le chemin de la valeur ajoutée, elle a besoin de beaucoup plus d’électricité. « Des investissements (en préparation) sont essentiels pour permettre le développement industriel », a conclu Carlos Lopes.
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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Créé le 6 juin 2016 17:56Nous vous proposons aussi
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