CONAKRY-Une semaine après la bousculade survenue en marge de l'inauguration de la mosquée de Timbo, en Moyenne Guinée, de nouveaux éléments viennent d'apparaître, quant à l'origine des violences.
De l'origine de la bousculade…
Les forces de l’Ordre sont-elles responsables des malheureux incidents ? « Non », estiment plusieurs témoins non des moindres qui ont suivi les évènements de près. Le déficit d’organisation serait l’origine de cette énorme bousculade qui a fait plus de 60 blessés. Le magma « humain » qui progressait vers la rentrée de la mosquée à l’approche de la prière de 14 heures ne pouvait pas être contenu par les forces de l’ordre.
Les gendarmes et policiers déployés sur les lieux ont tenté en vain de persuader les uns et les autres de céder une parcelle des alentours de la mosquée pour faire passer en premier lieu les officiels et les autres ensuite, témoigne El-hadj Mouctar Bah. " Le refus était catégorique, nous avons suivi les tractations de près, se souvient-il.
Un pied cassé
Et d'ajouter : " Lors que les forces de l’ordre ont compris qu’il n’y avait aucune possibilité de persuasion des populations, elles ont alerté qui de droit. Et puis que les membres du gouvernement étaient presque dans les environs de la mosquée, la foule a bougé de l’extérieur vers l’intérieur, débordant sans difficultés les forces de l’ordre qui se sont retrouvées coincées entre les grilles et la foule. Un des gendarmes a eu son pied coincé entre les grilles et le béton sous la poussée de la foule, il a crié au secours, ses camarades qui ont accouru pour le sauver ont eu du mal à l’extraire. Il s’en est tiré avec un pied cassé et un autre gendarme est tombé en même temps que des dizaines d’autres étouffés sous le poids de la foule », a expliqué à Africaguinee.com, le correspondant de Rfi en Guinée, qui dit avoir vécu tout ça de quelques mètres.
Pourquoi les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène ?
Beaucoup de citoyens témoins de ces évènements malheureux, ont pointé du doigt le manque de professionnalisme des agents de maintien d’ordre qui ont fait usage de bombes lacrymogènes. Mais selon le journaliste Mouctar Bah, qui soutient avoir écouté les conversations des responsables de police et de la gendarmerie, les forces de l’ordre ont fait usage des bombes lacrymogènes sans intention de faire du mal.
« Puis qu’on croyait à la tragédie et puis que c’était çà le risque les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogène sans intention de faire du mal, puis que j’ai écouté la conversation entre responsables de la police et de la gendarmerie qu’il fallait utiliser du gaz pour tenter de dégager la foule et éviter le pire », raconte notre confrère.
Mouctar Bah n’est pas le seul à avoir soutenu cette thèse. Le Chef de file de l’Opposition guinéenne, qui a également vécu les évènements de près, pointe du doigt le déficit d’organisation, même s’il avoue que les forces de l’ordre ont paniqué devant la pagaille inattendue.
« Il y a eu un déficit d’organisation… Les forces de l’ordre ont paniqué devant cette pagaille inattendue. Sinon ce n’était pas prémédité. Il y a eu un déficit d’organisation », soutient Cellou dalein Diallo.
Le Gouverneur de la région administrative de Mamou, Amadou Oury Lémy Diallo, a également déploré le déficit organisationnel. Pour l’heure aucune enquête n’est annoncée pour situer les responsabilités sur ces violences.
"Le programme de l’inauguration était prévue à 11 heures; cela a été repoussé jusqu’ à 13 heures et ça été une erreur fatale. Si c’est ce qui a provoqué les évènements qu’on a déploré », a regretté Pr Ismaël Barry, membre du comité d’organisation.
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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Créé le 3 juin 2016 19:03