Simandou, permis miniers : Les confidences du Ministre Abdoulaye Magassouba… (Interview)
CONAKRY- Pourquoi des permis ont été retirés à une centaine de sociétés minières ? Le Ministre des Mines et de la Géologie affiche des ambitions à la tête de ce département stratégique. En toute exclusivité, le Ministre Magassouba a accepté de se confier à notre rédaction. Du projet Simandou aux autres investissements prévus dans le secteur, le Ministre guinéen des Mines dit tout ! Ou presque ! Exclusif !!!
AFRICAGUINEE.COM : Monsieur le ministre bonjour !
ABDOULAYE MAGASSOUBA : Bonjour Monsieur Diallo !
Votre département a retiré récemment des centaines de permis miniers à des sociétés. Qu’est-ce qui a motivé cette décision ?
Les permis ont été retirés dans le cadre d’un processus continu, dans le cadre du travail normal du ministère des mines. Lorsque j’ai pris mes fonctions à la tête du ministère, sur la base des orientations du président de la République et des directives du premier ministre, Chef du gouvernement, nous avons commencé à travailler sur le cadastre minier, qui permet de gérer la situation des différents investisseurs dans le pays.
Donc, l’objectif du travail était de s’assurer que les permis au sein du système, que des investisseurs détenteurs de ces permis étaient actifs sur le terrain. Et qu’ils étaient en conformité avec les dispositions légales et règlementaires et surtout étaient en phase avec les engagements qu’ils avaient pris. Ce travail est normal et régulier au ministère des mines. J’insiste sur cela. Au moment où je vous parle, il a abouti au retrait de 147 permis. Il y avait 142 permis qui étaient retirés il y a quelques jours. L’objectif de ce travail n’est pas de retirer les permis, j’insiste sur ce point. Mais plutôt d’encourager l’investissement.
Comment ?
D’abord quand les investisseurs qui sont détenteurs des permis savent que l’administration minière fait son travail de suivi et de contrôle, de ce qui se fait, cela incite à investir. Mais lorsque ces permis sont inactifs, c’est essentiellement pour inactivité ou absence de conformité avec la législation en vigueur.
Lorsque les permis sont inactifs et que des diligences mises en œuvre par le ministère des mines aboutissent au retrait d’un permis, ça libère un périmètre. Cela permet aussi que des périmètres miniers puissent être disponibles pour des nouveaux investisseurs. Donc, l’objectif fondamental, c’est encourager l’investissement à travers l’accroissement de l’investissement des opérateurs qui sont déjà sur le terrain. Mais aussi rendre disponibles des périmètres miniers prospectifs, pour des nouveaux investisseurs qui peuvent occuper et y investir.
Le secteur minier a eu un sérieux coup avec l’épidémie Ebola, les investissements qui étaient annoncés avant le déclenchement de la maladie sont au point-mort. Qu’est-ce que vous êtes en train de faire pour relancer ce secteur ?
D’abord, je ne suis pas d’accord que tous les investissements soient au point-mort. Il y a eu des difficultés liées à la survenue de l’épidémie Ebola. Maintenant, nous avons l’épidémie derrière, malgré la résurgence, mais elle est déjà contenue. Aujourd’hui, les conditions sont créées pour que les investisseurs avancent convenablement sur leur projet. Mais, pendant l’épidémie Ebola, il y avait toujours des investisseurs qui continuaient à exercer sur leur périmètre minier.
Mais ce, sur quoi je voudrais insister, c’est qu’aujourd’hui, il y a un dynamise fort que nous avons au niveau du secteur bauxitique qui continue leur cour normal, il y a aussi des projets aurifères qui continuent à prospérer.
C’est vrai qu’il y a eu des difficultés au niveau des projets miniers, mais ce n’est pas seulement à cause d’Ebola, mais à cause de la situation du marché international avec la crise économique mondiale. Il y a eu une dépression sur le marché qui a affecté le rythme de l’investissement dans le pays. Malgré tout cela, nous mettons ensemble des mesures pour pouvoir accélérer l’investissement.
Vous venez de sortir d’un séminaire gouvernemental. Quelles vont être les priorités de votre département durant l’année 2016 ?
Notre première priorité, c’est créer un cadre propice à l’investissement, à travers la libération des périmètres miniers. A travers la création d’un guichet unique, qui va accélérer et faciliter l’accès des investisseurs aux permis et autorisations. Nous sommes en train de renforcer les capacités de l’administration, pour qu’elle soit à même de délivrer le service attendu aux agents du secteur.
Nous travaillons à améliorer le suivi des projets. Il y a des missions trimestrielles qui sont prévues tout au long de l’année. Au moment où nous parlons, il y a une mission sur le terrain pour évaluer les activités des opérateurs partout dans le pays mais aussi s’enquérir de leur difficulté. Pour que nous puissions accélérer l’investissement dans le secteur. Nous travaillons aussi à la maximisation du bénéfice des projets miniers, pour la population de manière générale, à travers la finalisation et la mise en œuvre d’une politique de contenu local et la promotion de la transformation locale des produits miniers.
Simandou est l’un des projets phares du secteur qui avait suscité beaucoup d’espoir, mais qui connait un ralentissement depuis un certain temps. Cela est dû à quoi ?
C’est vous qui parlez de ralentissement, en ce qui concerne le Gouvernement, nous avons signé un cadre d’investissement avec les partenaires du projet Simandou Sud. Il était prévu que l’étude de faisabilité bancable soit délivrée dans sa première version en décembre. Cela a été fait. Nous avons suivi le projet pour que cela soit fait. Il est prévu la mise en place d’un consortium, pour le financement des infrastructures, nous suivons la mise en place de ce consortium aussi.
A date, le Gouvernement suit la réalisation du projet. Ce qui nous importe fondamentalement, c’est que des engagements ont été pris par toutes les parties prenantes dans le cadre d’investissement. Notre travail, c’est de nous assurer que ces engagements soient respectés.
Merci Monsieur le ministre.
C’est moi qui vous remercie.
Entretien réalisé par Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
Tel : (+224) 655 311 112
Créé le 8 avril 2016 10:01
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