Guinée : Que risquent le Général Nouhou Thiam et ses codétenus ?
CONAKRY-Les officiers de l’armée guinéenne détenus depuis presque cinq ans dans l’affaire 19 juillet, seront bientôt fixés sur leur sort. Le procès qui doit s’ouvrir la semaine prochaine (23 décembre) est attendu avec optimisme et fermeté par leurs avocats.
L’attente aura été longue pour ces officiers mais aussi pour leurs proches. L’annonce de l’ouverture prochaine du procès a été accueillie avec un grand ouf de soulagement par les avocats du Général Thiam et compagnie.
« C’est un ouf de soulagement pour nous de la défense. Nous espérons grandement qu’à l’issue de ce procès, ils seront libérés purement et simplement », soupire maître Alsény Aissata Diallo, qui précise que la fixation de la date de l’audience est une opportunité pour eux de prouver à l’opinion nationale et internationale que le Général Nouhou Thiam et ses codétenus sont privés de leur liberté pendant cinq ans sur la base du néant.
Une détention illégale et arbitraire…
Ces officiers de l’armée guinéenne ont été arrêtés le lendemain de l’attaque qui avait visé le domicile privé du Président Alpha Condé, dans un quartier chic de la capitale, le 19 juillet 2011. Certains sont accusés de « désertions », d’autres de non respect des consignes données. Ils avaient tous été renvoyés devant un tribunal militaire qui n’existait pas à l’époque. Mais ce mercredi, ils feront tous face à un juge militaire. Leurs avocats restent sereins et attendent la date fatidique avec impatience. D’autant plus que le temps de leur détention a dépassé largement la peine réservée aux délits qui leur sont reprochés.
« On reproche au Général Nouhou Thiam la désertion. Quelque soit l’effort que fournira le procureur, il ne pourra aller au-delà de ce que le législateur a prévu. Donc, même si les faits sont établis, le Général ne risquerait qu’une peine de trois à quatre mois », précise maitre Aissata Diallo, qui prévoit déjà de contrattaquer si ses clients sont jugés non-coupables.
Selon lui, « s’il s’avère, à l’issue d’un procès juste et équitable qu’ils n’en sont absolument pour rien, que les faits ne sont pas établis à leur encontre, nous n’allons pas croiser nos bras. Nous ferons face à l’Etat parce qu’on ne peut pas fermer nos yeux après cinq ans de privation de libertés. Nous allons demander à ce que l’Etat soit condamné reconventionnellement par rapport à cette détention arbitraire et illégale. On ne perdra pas espoir même si on sait que cette décision sera difficile à exécuter », précise Maitre Diallo lors d’un entretien avec un journaliste d’Africaguinee.
A noter que le Procès s’ouvre au un moment où le Président Alpha Condé, qui a prêté serment lundi dernier, a promis d’élargir tous les détenus politiques et de favoriser le retour des exilés.
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com.
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Créé le 17 décembre 2015 21:17Nous vous proposons aussi
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