Mali: au moins 3 otages tués, l’assaut donné contre l’hôtel Radisson de Bamako
Les forces spéciales maliennes ont donné vendredi l'assaut contre l'hôtel Radisson de Bamako, théâtre d'une prise d'otages, et ont "pu libérer une dizaine de personnes", a affirmé à l'AFP le porte-parole du ministère malien de la Sécurité intérieure.
"Trois otages ont été tués", a indiqué ce porte-parole, précisant que les nationalités des victimes étaient en cours de vérification.
"L'assaut vient d'être donné. Les forces spéciales ont pu libérer une dizaine de personnes", a-t-il déclaré, estimant le nombre des assaillants de l'établissement à "deux ou trois".
Ils ont attaqué l'hôtel vers 07H00 (locales et GMT) et pris des otages, selon ce responsable du ministère de la Sécurité, soulignant qu'une bonne partie des clients et employés s'étaient enfermés dans des chambres et n'étaient donc pas sous la menace directe des ravisseurs.
Un secouriste présent sur les lieux a indiqué à l'AFP avoir assisté tôt vendredi matin trois gardes chargés de la sécurité de l'hôtel qui étaient blessés, dont un grièvement par balle.
"Selon nos informations, deux personnes retiennent 140 clients et 30 employés", a indiqué auparavant dans un communiqué le groupe hôtelier Rezidor, qui gère le Radisson Blu, situé près du centre de la capitale malienne, où séjournent notamment les équipages de compagnies aériennes.
La société de gardiennage de l'hôtel a signalé qu'un gardien grièvement blessé, est entre la vie et la mort, selon une source au sein de l'entreprise. Un journaliste de l'AFP a ensuite vu peu avant 11H00 locales (et GMT) un policier, également blessé par balle, en train d'être évacué par les forces de sécurité.
Le même journaliste a aussi pu trois personnes évacuées de l'hôtel par les forces de sécurité, dont deux femmes, qui lui ont affirmé avoir vu dans l'hôtel le corps d'un homme à la peau claire gisant au sol.
Les deux femmes sont une Turque, travaillant pour une compagnie aérienne de son pays, ainsi qu'une Ivoirienne, qui était présente à l'hôtel Radisson pour une rencontre économique, et l'homme est un employé de l'établissement, qui arborait un badge.
"En sortant, j'ai vu "une victime" à la peau blanche par terre", a dit l'une des deux femmes, l'autre parlant de mort gisant au sol. Aucune n'était en mesure de fournir davantage de détails dans l'immédiat.
Tous étaient visiblement choqués mais sans blessure apparente, selon le journaliste de l'AFP qui les a vus sortir des lieux escortés par les forces de sécurité.
En Turquie, la compagnie Turkish airlines a indiqué que sept membres de son équipage se trouvaient dans l'hôtel, dont cinq avaient été évacués. La THY dessert de nombreuses destinations en Afrique dont la capitale malienne.
Au moins sept touristes chinois se trouvent également parmi les otages, selon l'agence oficielle Chine nouvelle, qui a indiqué avoir été en contact avec l'un d'entre eux qui a mentionné "une dizaine d'assaillants" armés.
Cet otage, identifié uniquement par son nom de famille, Chen, a dit avoir entendu "plusieurs coups de feu" à environ 06H30 GMT, puis des fusillades "sporadiques".
"Une odeur de fumée s'est répandue dans les couloirs et les chambres, l'internet a été coupé et la réception de l'hôtel ne répondait plus aux appels téléphoniques", a-t-il expliqué, cité par l'agence.
Contactée par l'AFP, l'ambassade de Chine au Mali faisait quant à elle état de "huit ressortissants chinois" parmi les otages, tout en indiquant que ce comptage était "en cours de vérification".
En raison de la situation, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, qui se trouvait à N'Djamena, au Tchad, pour un sommet d'un groupe de pays du Sahel, a décidé d'écourter son séjour et de rentrer aussitôt sur Bamako, ont indiqué à l'AFP la présidence et le ministère de la Sécurité.
AFP
Créé le 20 novembre 2015 12:53
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