François Hollande conditionne sa candidature à une baisse « crédible » du chômage en 2016
François Hollande, c’est bien connu, déteste se lier les mains. D’où son art consommé des formules apparemment précises mais en réalité suffisamment floues pour laisser prise aux exégèses les plus diverses. Il en va ainsi de son engagement, maintes fois répété depuis le printemps 2014, de conditionner sa candidature à un second mandat en 2017 à la baisse du chômage.
En apparence, c’est assez simple. En réalité, c’est assez flou. À l’instar de cette phrase qu’il prononça lors de son entretien télévisé du 14-Juillet : « S’il n’y a pas de baisse du chômage, je l’ai dit plusieurs fois, je ne serai pas candidat. » Mais qu’entendre par « baisse du chômage » ? À quelle date devra-t-elle être observée ? Et enfin, sur quelle durée ? A ces questions, le chef de l’Etat, s’était jusque-là bien gardé de répondre.
La baisse crédible du chômage doit apparaître en 2016
Lundi 27 juillet, à l’occasion du dîner annuel de l’Association de la presse présidentielle, à la Maison des polytechniciens, à Paris, M. Hollande a pour une fois accepté d’être un peu plus précis. « C’est dans l’année 2016 que cette baisse crédible doit apparaître. Il faut qu’il y ait une baisse du chômage tout au long de l’année 2016 », a-t-il ainsi affirmé.
Prudent, le chef de l’Etat a toutefois averti qu’il pourrait certes toujours y avoir cette année-là des aléas, autrement dit des mois au cours desquels pourrait augmenter le nombre de demandeurs d’emplois. Plus qu’à ces aléas, M. Hollande préfère plutôt s’attacher à ce qu’il appelle la « chronique longue » de l’année 2016, l’enjeu étant, pour lui, de « faire diminuer le chômage suffisamment longtemps pour que ce soit suffisamment crédible ».
« Impossible » de retrouver le niveau de 2012
Reste la question du nombre de chômeurs. Quand il parle de « baisse » du chômage, le chef de l’Etat a-t-il pour seuil de référence celui de mai 2012, date de son élection ? A cette question, la réponse est clairement non. « Il est impossible de retrouver le niveau de chômage de 2012 », convient-il pour le coup sans ambiguïté. Une façon de reconnaître que le chômage, même s’il baisse à la fin de son mandat, aura, quoi qu’il en soit, augmenté durant ses cinq années passées à l’Elysée.
Sur ce point toutefois, le président de la République semble déjà avoir en tête un argument à dégainer face à la droite si celle-ci est tentée de lui faire la leçon : « Il y a eu 1,5 million de chômeurs de plus depuis 2008. Depuis que je suis élu, il y en a eu 600 000, c’est-à-dire qu’il y en avait eu 900 000 avant moi. »
Monde.fr
Créé le 28 juillet 2015 11:02Nous vous proposons aussi
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