Fête du 14 juillet à Conakry : Quand l’inculpation de Dadis et la menace terroriste s’invitent dans les discours…

CONAKRY- La France a célébré ce mardi la fête du 14 juillet. En Guinée, la commémoration de cette fête nationale de l’ancienne métropole a eu lieu à la résidence de l’ambassadeur de France sise à la minière. Dans son discours de circonstance, le diplomate français en poste à Conakry a touché plusieurs questions qui font la une de l’actualité: réchauffement climatique, montée du terrorisme, dossier du 28 septembre 2009.
De la menace terroriste…
Tout au long de cette année, le terrorisme n’a cessé de frapper, ‘’hélas’’ s’est désolé l’ambassadeur Bertrand Cauchery dès l’entame de son discours, donnant l’exemple des attentats terroristes en France, en Tunisie, au Tchad même pendant le mois de ramadan entre autres. Plus que jamais le moment est venu, a-t-il dit « de rassembler nos forces pour y faire face. Et contrer son avancée », a-t-il exhorté tout en saluant l’engagement « courageux » de l’armée guinéenne au Mali dans le cadre de la MINUSMA (Mission des Nations-Unies pour la Sécurité au Mali).
Lors que la Guinée subie des épreuves, la France est à ses côtés, a déclaré le diplomate. ‘’C’est tout le sens de la visite historique du président François hollande à Conakry le 28 novembre 2014, lors que le pays était durement frappé par l’épidémie d’Ebola’’ rappelle l’ambassadeur Bertrand Cauchery. De même poursuit-il, lors que la Guinée avance sur la voie du développement, la France est à ses côtés.
De la coopération guinéo-française…
« Pour s’en tenir au secteur crucial de l’Energie, qui connait d’heureuses améliorations ces derniers temps grâce à Kaléta, je rappellerai les signatures récentes des conventions d’annulation et d’aménagement de la dette EDG (Electricité De Guinée, Ndlr) et SEG (Société des Eaux de Guinée) avec l’Agence Française de Développement, et la signature du contrat de gestion entre Veolia et EDG qui marquent une étape majeure dans le renforcement de la présence économique française en Guinée », a cité l’ambassadeur, soutenant que « ce n’est pas seulement la défense des entreprises françaises que nous faisons au titre de la diplomatie économique, c’est aussi sauver des emplois en Guinée ».
De l’instruction du dossier du 28 septembre et de l’inculpation de Dadis…
Dans son intervention, Bertrand Cauchery n’a pas occulté l’épineuse question de réforme de la justice et de la nécessité de lutter contre l’impunité. Le diplomate a noté une certaine avancée dans le dossier du 28 septembre avec l’inculpation de Dadis Camara, ancien chef de la junte.
« Nous soutenons la réforme de la justice qui a été engagée avec courage et détermination », assure l’ambassadeur, relevant que la lutte contre l’impunité est la clé de voûte de l’édifice. A l’en croire, l’instruction du procès du massacre du stade du 28 septembre avance. Comme en a témoigné une série d’inculpations au cours de ces derniers mois dont celle de l’ancien responsable du CNDD Moussa Dadis Camara.
Des enjeux du réchauffement climatique…
Parlant des enjeux du réchauffement climatique, le diplomate français a insisté sur l’union des forces pour faire face à ce défi du moment. « Les menaces sur l’environnement et l’urgence d’adopter un pacte global à plus 2° du réchauffement de la planète, c’est tout l’enjeu de la conférence Paris climat 2015 », indique-t-il. Citant le Secrétaire Général des Nations-Unies, Ban Ki Moon, Betrand Cauchery a laissé entendre qu’il n’y a pas de plan B dans ce domaine, car il n’y a pas de planète B. Selon lui, « il faut bâtir un agenda de solutions dans le cadre de cette alliance nouvelle pour le climat que nous espérons conclure à Paris ».
La Guinée à cet égard a un rôle particulier, a-t-il noté. Etant un pays tête de source des grands fleuves africains, elle a la responsabilité de les préserver avec ses voisins, a affirmé le diplomate. Et d’ajouter que ce qui est en jeu, ‘’c’est l’équilibre du monde que nous préparons pour les générations futures’’. Pour Bertrand Cauchery, c’est le moment d’agir avec de l’audace.
« Que serait Baro si demain la mare est asséchée ? Que serait le voile de la mariée s’il ne tenait plus qu’à un fil ? Je crois qu’il faut agir ensemble et solidairement. C’est le moment. Que nous faut-il pour cela, c’est de l’audace », a-t-il insisté.
Dans son intervention, le Chef de la Diplomatie guinéenne, François Lonsény Fall a déclaré que le « 14 juillet » n’est pas seulement la fête des français. Selon, c’est aussi une fête pour tous les peuples épris de démocratie et de justice sociale. Pour le ministre des affaires Etrangères, « si le peuple français s’est emparé ce jour-là de la bastille, la révolution qui l’a généré s’est imposée à la conscience universelle ».
François Fall a remercié de passage la France pour sa contribution à la lutte pour l’éradication du fléau de l’épidémie d’Ebola, ainsi que pour son engagement à accompagner la dynamique de reconstruction post Ebola entreprise par le Gouvernement guinéen. Avant de conclure, il a assuré que la Guinée sera aux côtés de la France dans le « difficile combat contre l’hydre du terrorisme » sur toutes ses formes.
Diallo Boubacar 1 & Bah Aissatou
Pour Africaguinee.com
Tel : (00224) 655 31 11 12
Créé le 15 juillet 2015 05:54Nous vous proposons aussi
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