Guinée : Quelles sont les ambitions de l’ancien Président Dadis Camara ? (Entretien exclusif)
CONAKRY- A quand le retour en Guinée de l’ancien président Moussa Dadis Camara ? L’ancien numéro un du Conseil National pour la Démocratie et le Développement (ancienne junte au pouvoir en Guinée) sera-t-il candidat à la prochaine élection présidentielle guinéenne prévue au mois d’octobre prochain ? Voici autant de questions abordées dans cette interview avec l’avocat du nouveau chef de file des Forces Patriotiques pour la Démocratie et le Développement (FPDD), Maître Jocamey Haba. Dans cet entretien exclusif accordé à notre rédaction, l’avocat de Dadis Camara réagit également face à la manifestation organisée la semaine dernière par des femmes de Nzérékoré qui ont réclamé son retour en Guinée. Exclusif !!!
AFRICAGUINEE.COM : Maître Jocamey Haba bonjour !
MAÎTRE JEAN BAPTISTE JOCAMEY HABA : Oui bonjour !
Votre client M. Dadis Camara vient d’être choisi président d’une formation politique guinéenne. Dites-nous comment il a accueilli cette information.
Je confirme qu’il a été effectivement désigné. Il a pris acte de cette désignation. Dans les prochains jours, il va se prononcer publiquement. Dans tous les cas, il n’a pas mal accueilli puisque ce sont des guinéens qui ont décidé de faire confiance à un guinéen. En faisant de lui, le président de ce parti politique. Après avoir pris acte de cette désignation, il va se prononcer. Et vous aurez la réponse dans la semaine qui suit.
Monsieur Dadis Camara sera-t-il candidat à la prochaine élection présidentielle guinéenne prévue au mois d’octobre prochain ?
Je ne peux préjuger, je ne peux prédire. Mais ce que je peux vous dire, c’est que rien n’interdit qu’il soit candidat à une élection présidentielle. Dès lors qu’il jouit de tous ses droits, notamment politiques, il peut être électeur, comme il peut être éligible. Si encore une fois, ceux-là qui lui ont fait confiance en le désignant président de leur parti politique, décident de faire de lui le candidat de leur parti, ou même peut-être une coalition décidait de faire de lui son candidat à l’élection présidentielle (…). Pour le moment, je ne peux vous dire s’il dira « oui » ou « non », mais je dis simplement que rien à l’état actuel ne l’interdit de pouvoir devenir candidat à une élection présidentielle. Mais pour le moment je ne vais pas mettre la charrue devant les bœufs puisque pour le moment on n’en est pas là encore.
Le jeudi 7 mai dernier des femmes ont battu le pavé à Nzérékoré pour réclamer le retour en Guinée de Dadis Camara. Faut-il faire un parallèle entre cette manifestation et son arrivée à la tête d’une formation politique ?
Ce qui s’est passé à Nzérékoré, il n’était même pas informé, comme moi d’ailleurs. Mais à vrai dire, ce sont des femmes qui ont envie de voir leur fils, leur enfant, qui pendant longtemps quand même vit entre-griffe au Burkina Faso.
Donc, il faut bien quand même qu’on fasse comprendre à la communauté nationale et internationale que leur fils les manque. Et, de telles sorties, il n’avait pas besoin d’être informé de cela. Moi aussi je n’ai pas été informé. Jai appris comme vous que les femmes ont marché avec des foulards blancs. Ce qui symbolise la paix. Et, elles ont d’ailleurs pris le temps de bénir le Pouvoir en place, le Président Alpha Condé, tout en lui demandant humblement de les aider à faire en sorte que leur fils qu’elles aiment tant rentre en République de Guinée. Pour moi c’est dans la normalité des faits. C’est cela aussi l’instinct maternel.
Ces femmes ont un peu haussé le ton en menaçant d’empêcher la tenue des prochaines élections si Dadis Camara ne revenait pas en Guinée. Qu’en pensez-vous ?
Je n’ai jamais entendu un tel message. C’est ma première fois (…). Je ne l’entends que de vous. Donc, je ne peux me prononcer dessus.
Est-ce que cette réclamation de ces femmes n’est pas contraire avec certaines déclarations de M. Camara quand il dit que son retour en Guinée pourrait gêner certaines personnes ?
Je vous prie de ne pas confondre les choses. Le président Dadis n’a jamais dit que s’il rentrait en Guinée, il gênerait les guinéens. Il a, pour sa démission comme motif, il a dit que s’il restait sous le drapeau en tant que militaire, pour avoir été commandant en chef des forces armées de la République de Guinée…
Cette déclaration date d’avant même sa démission des forces armées…
Ce que je vais vous dire, il ne l’a jamais dit parce que je suis sa voix la plus autorisée, je suis tout ce qu’il dit. Il a toujours dit, et moi-même je l’ai dit que le jour où il veut rentrer en République de Guinée, il va rentrer. Première chose.
Deuxième chose, pour le moment, il n’y a aucun acte officiel qui l’interdit de rentrer en Guinée. Et je vous assure que le jour où il voudra venir, pour avoir été chef de l’Etat, il va informer les autorités de la République de Guinée pour que des mesures de sécurité soient prises. Il va également informer les autorités du pays où il vit. Il y a passé cinq ans, et ces gens l’ont tellement bien accueilli que c’est quand même important, avant de quitter, qu’il leur exprime sa gratitude.
Lorsque cela sera fait, si on ne peut l’envoyer avec un protocole, lui, il pourra prendre un billet. Et s’il veut entrer et que l’on veuille l’en empêcher, le monde entier saura, les guinéens sauront. Et vous aurez la primeur de toutes ces informations là. Mais en l’état actuel des choses, il n’a pas encore été empêché.
Propos recueillis par Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
Tel : (00224) 655 31 11 12
Créé le 11 mai 2015 10:45Nous vous proposons aussi
TAGS
étiquettes: Interviews