Chronogramme des élections et revendications de l’opposition : Qu’en pense le Gouvernement ? (Interview)

Damantang Albert Camara, Ministre Porte-Parole du Gouvernement guinéen

CONAKRY- Comment le Gouvernement guinéen a-t-il accueilli la décision de la commission électorale nationale indépendante portant sur le calendrier des élections dans le pays ? Comment compte-t-il faire face aux revendications de l’opposition qui conteste cette décision de l’institution électorale ? Le Ministre Porte-Parole du Gouvernement guinéen, Damantang Albert Camara, revient dans cette interview exclusive, sur les « motivations » du choix fait par la CENI.


 

AFRICAGUINEE.COM : Monsieur le Ministre bonjour !

DAMANTANG ALBERT CAMARA : Bonjour Monsieur Souaré !

Comment le Gouvernement guinéen a accueilli la décision de la commission électorale nationale indépendante portant sur le calendrier des élections ?

Le gouvernement n’a pas beaucoup de choix par rapport  à cette décision de la CENI dès l’instant où on souhaite le respect du délai d’organisation des élections présidentielles. Et que la CENI à travers les arguments qu’elle donne, fixe la date des présidentielles le 11 octobre. Nous sommes tenus de prendre acte.

 Bien attendu, cela soulève la question des élections communales, mais  si nous devons absolument respecter la tenue des communales avant la présidentielle on n’aura pas le délai nécessaire pour effectuer  les élections présidentielles. De ce point de vue,  le  gouvernement  s’engage à travailler  pour apporter son appui à la CENI de manière à organiser ces élections dans les meilleures conditions.

L’opposition a aussitôt haussé le ton en dénonçant cette décision de l’institution électorale. Comment percevez-vous ce nouveau bras de fer qui pointe à l’horizon ?

Je ne vois pas comment on pourrait contredire  cette décision de la CENI. Les arguments évoqués  sont  clairs,  étant donné que les communales n’ont aucune influence  sur  l’organisation des élections présidentielles. Je crois qu’il faut savoir garder raison et faire face à la réalité du terrain. Aujourd’hui, notre pays ne peut organiser les communales et respecter le délai d’organisation  de la présidentielle,  ce sont les conclusions de la CENI. Nous pensons que l’opposition devrait pouvoir le comprendre.

L’opposition menace de boycotter sa participation au Parlement et à la CENI. Qu’en dites-vous ?

Ça serait  dommage  que l’opposition s’exclut d’elle-même, et de toutes les instances démocratiques sous-peine de voir  des décisions prises sans elle. Or, ces décisions fondamentales  sont  pour  les cinq ans qui viennent et pour la gouvernance de notre pays. Mais également  pour le développement et les accords internationaux  qui  doivent être validés, pour lesquels nous auront besoin de leur avis.

Peut-être que les discussions  prochaines vont permettre de rassurer  l’opposition d’une part, que la tenue des élections présidentielles n’a pas d’influence sur les communales  et d’autre part, sur  les éléments à mettre en œuvre pour  l’organisation  de la présidentielle.

Vous parlez de respect de la constitution pour ce qui est de l’organisation du scrutin présidentiel alors que l’opposition dénonce l’illégalité des délégations spéciales que vous avez mises en place. Votre réaction ?

Oui, est-ce que  ce n’est  pas vrai pour la plupart de nos maires également qui sont là  depuis 2005 et dont les mandats n’ont pas été renouvelés depuis longtemps?  Si  c’est la légalité de ces délégations des maires, elle se pose à tous les niveaux. Je crois qu’il  est pire d’avoir un  président de la république illégitime  que de maires illégitimes.  A un moment,  il y a un choix à faire, et régulariser  la situation au fur et à mesure. Mais la réalité du terrain c’est un problème qui ne peut pas être réglé  maintenant comme le souhaite l’opposition.

Lors du dialogue politique tenu à Conakry au mois de juillet 2013, toutes les parties prenantes s’étaient pourtant engagées à œuvrer pour l’organisation des élections locales avant la présidentielle…

Le problème est que,  ce n’est pas  l’exécutif qui organise les élections, c’est la CENI. Donc l’exécutif  peut avoir toutes les bonnes intentions du monde, ce n’est pas suffisant pour  contredire les réalités qui se posent concrètement à nous,  en terme de calendrier et de ressources. Et quand on parle d’engagement  du  03 juillet, plusieurs personnes faisaient partir  de ses engagements, par exemple la CENI.

Quelle garantie pouvez-vous donner aujourd’hui en termes d’accompagnement à la CENI pour le respect de la date du 11 octobre pour le premier tour de l’élection présidentielle ?

Il y a eu un engagement fort du Président de la République. Nous avons contacté nos partenaires de  l’Union Européenne, de la Francophonie et du PNUD pour nous accompagner dans ce processus, à  l’expertise et  les ressources  pour pouvoir organiser ces élections dans les meilleures conditions.

Avez-vous un message à lancer ?

La CENI  et l’opposition devraient pouvoir se rendre compte qu’effectivement ce calendrier est le plus sage et le plus satisfaisant.  De façon  démocratique, la CENI a procédé à  une élection en son sein,  et sous  cette décision on  devrait respecter,  parce que la CENI est l’émanation des partis politiques.

 Je vous remercie !

 C’est à moi de vous remercier !

 

Entretien réalisé par SOUARE Mamadou Hassimiou

Pour Africaguinee.com

Tél. : (+224) 655 31 11 11

Créé le 11 mars 2015 12:58

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