Guinée : Vers une journée sans presse ?
CONAKRY- Une autre menace de grève pèse sur les autorités guinéennes ! Après les syndicats qui exigent une diminution du prix du carburant dans le pays, c’est autour des hommes de médias de protester contre le non renouvèlement de l’accréditation du correspondant de Radio France Internationale à Conakry.
Selon le comité de Soutien à Mouctar Bah, une journée sans presse n’est pas à exclure si les autorités n’accèdent pas à la demande de renouvellement de l’accréditation de la voix de RFI à Conakry.
« Pour le moment, rien n’est exclu. Nous informons les autorités en place sur le cas Mouctar Bah. Si nous portons l’affaire plus haut, au devant du public, et qu’il n’y ait pas de réactions, on va se réunir ensemble et décider ensemble des actions à mener. Une journée sans presse n’est pas exclue, tout comme d’autres actions ne sont pas aussi exclues », a déclaré ce lundi, le journaliste Roby, porte-parole du comité de soutien à Mouctar Bah.
Notre confrère est privé, sans motif valable, par les autorités guinéennes, de son droit d’exercer son métier de journaliste correspondant en Guinée. Cette privation agace plusieurs hommes de medias guinéens, qui estiment que c’est une atteinte à la liberté d’expression.
La présidente du Conseil Nationale de la Communication, Madame Martine Condé dit que ce qu’on reproche à Mouctar Bah dépasse son entendement, a révélé Moussa Iboune Conté membre du comité de soutient.
Une main du président Condé derrière ?
Le journaliste déclare que lors d’un entretien que madame Martine a accordé au comité de soutien, elle (la présidente du CNC, ndlr) dit que Mouctar Bah n’est jamais venu la voir pour expliquer le problème auquel il est confronté. Aux dires de Moussa Iboune Conté, madame Martine aurait accusé le correspondant de Rfi d’avoir malmené le président de la République en rappelant certaines intimités qu’il entretien avec le Chef de l’Etat. Des accusations qui ne tiennent pas, selon le confrère.
Moussa Iboune Conté, laisse entendre que le ‘’problème Mouctar Bah’’, c’est le président de la République qui le tient. ‘’C’est lui (le Pr Alpha Condé, ndlr) qui en fait un point d’honneur et qui veut que Mouctar Bah soit sanctionné’’, révèle-t-il, déplorant de passage ce qu’il qualifie de la ‘’mauvaise foi’’ de la part des pouvoirs publics qui ne veulent que Mouctar Bah soit rétabli sur son droit de correspondant de Rfi en Guinée.
Il faut des sacrifices, nous devons aller jusqu’au bout…
« Il faut qu’on continue la lutte pour que notre confrère soit réhabilité dans ses droits », sonne le journaliste Thierno Amadou Bah, également membre du comité de soutien. « Ce serait un très grand manque à gagner pour nous guinéens de voir un journaliste guinéen se faire remplacer en Guinée par un journaliste étranger », fait-il-remarquer.
Ce confrère invite tous les journalistes guinéens à rester mobilisés pour marquer leur soutien à Mouctar Bah, mais aussi à tout journaliste qui serait brimé dans ses droits.
« Ensemble, nous devons aller jusqu’au bout. Pour cela il faut des sacrifices. Lors qu’on va annoncer d’autres actions, on aimerait voir toute notre corporation venir accompagner ce mouvement et faire ce que le comité va demander », a lancé Thierno Amadou Bah.
Une pétition est lancée pour recueillir des signatures de soutien à notre confrère en privation. Egalement, il y a une page facebook, « comité de soutien à Mouctar Bah », qui a déjà plus de 1000 like.
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
Tel: (00224) 655 31 11 12
Créé le 23 février 2015 18:26Nous vous proposons aussi
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