Conakry: Pourquoi l’imam de Yimbaya a été interpellé? (Témoignage exclusif)

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CONAKRY-De nouveaux éléments viennent d’apparaître sur les raisons de l’interpellation le 9 février dernier de l’imam de Yimbaya, El Hadj Mohamed Soumah. Maitre Fodé Camara, l’avocat de l’imam, s’est confié ce mardi 17 février 2015, en exclusivité à Africaguinee.com.


Explications…

« Un malade est arrivé dans la maison d’un des locataires de l’imam. Trois jours après, le malade est décédé. Très tôt le matin, on a informé le vieux imam lors qu’il partait à la prière. Il a demandé d’envoyer le corps à la mosquée. Quelques temps après, les parents du  défunt arrivent et soutiennent que le défunt était soupçonné d’avoir un problème d’Ebola. Ils ont donc suggérer d’envoyer à la morgue. Ce qui fut fait. Là, des investigations ont été effectuées. Il s’est avéré que le défunt est décédé suite à Ebola. Le corps est resté là.

Le médecin qui a effectué les examens devait remplir un document sur lequel il devait annoter la cause du décès avant de le remettre à ceux qui ont envoyé le corps à la morgue.  Mais le docteur a rempli  la déclaration de décès à moitié. Là où il devait mettre la maladie qui a causé la mort du monsieur, il a laissé la place vide. Il n’a rien écrit, il laissé comme ça, il a remis le document aux parents du défunt.

Ces derniers rentrent à la maison avec le document. Tout le monde attendait le résultat. Ils font le compte rendu aux autres en leur disant que le défunt n’est pas décédé d’Ebola. Le document établit par le médecin en faisait foi. Tout le monde était rassuré.

Une heure de temps après, une équipe du comité de riposte à Ebola arrive à la maison mortuaire pour pulvériser les lieux. Les gens se sont opposés. Parce que selon eux, le défunt n’est pas décédé d’Ebola. Et le document du docteur le certifiait selon eux. En l’absence de l’imam, il y a eu accrochages, des injures, des jets de pierres. Du coup ça a occasionné des blessures.

L’équipe qui était venue pulvériser les lieux est répartie. La femme qui a été blessée lors des accrochages a porté plainte contre l’imam. En se disant que les dégâts se sont passés dans la concession du vieux.

On a convoqué le vieux pour une première fois, les gens du quartier ont dit que l’imam ne peut pas répondre parce qu’il n’était pas impliqué dans l’affaire. A la deuxième convocation, ils ont monté un guet-apens contre le vieux. On lui a dit que (alors qu’il revenait de la mosquée) quelqu’un vous appelle derrière. Dès qu’il arrive, on l’embarque dans le véhicule. On l’a transporté directement au parquet de Mafanco. Et là, le procureur a automatiquement mis mandat sur lui on l’a emmené à la maison centrale.

Le docteur qui avait rempli le document de la déclaration de décès, il a été interrogé par mon huissier. L’audition révèle que le docteur a dit que c’était une omission de sa part. Il dit qu’il a oublié de mentionner que le défunt est décédé d’Ebola. Quand le juge a vu ça (aujourd’hui), il a même ri et a pris sa tête ».

Le chef religieux qui avait l’air fatigué, marchant nonchalamment, a été auditionné ce mardi par le juge d’instruction du tribunal de Mafanco. Pour le moment, il n’a encore été inculpé de quoi que ce soit, explique son avocat.  Maitre Fodé Camara, dit avoir introduit une demande de mise en liberté provisoire et attend la décision du juge.

L’arrestation de l’imam El hadj Mohamed Soumah le 9 février dernier à Yimbaya avait été suivie par de violents incidents, sur l’autoroute Fidèle Castro. Plusieurs véhicules ont été calcinés au cours des  heurts entre policiers et jeunes manifestants.  

Nous y reviendrons !

 

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 31 11 12

 

 

Créé le 17 février 2015 18:38

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