Tueries du 28 septembre en Guinée : La partie civile interpelle le Général Sékouba Konaté… (Exclusif)
PARIS- La partie civile dans le dossier des massacres du 28 septembre 2009 vient de faire une demande à l’ancien président de la transition guinéenne, le Général Sékouba Konaté. La Fédération Internationale des Droits de l’Homme, partie civile dans cette affaire qui concerne l’assassinat d’une centaine de civils à Conakry, a exprimé le souhait de voir le Général Sékouba Konaté coopérer avec la justice de son pays pour la manifestation de la vérité.
Interpelé ce mardi, au cours d’un entretien avec notre rédaction, sur la liste des ‘’commanditaires’’ du massacre du 28 septembre que le Général Sékouba Konaté dit avoir déposé à la Cour Pénale Internationale (CPI), Florent Geel, responsable du Bureau Afrique de la FIDH, s’est interrogé sur les raisons de déposer cette liste ailleurs alors qu’il y a une instruction judiciaire ouverte en Guinée.
‘’A ma connaissance, rien de nouveau dans cette liste’’, lance-t-il. Et de poursuivre en s’interrogeant : ‘’Pourquoi la déposer à la CPI alors qu’il y a une instruction judiciaire qui est ouverte en Guinée, par la justice de son pays ? C’est à cette justice là qu’il (le Général Konaté) doit remettre les informations qu’il dit posséder’’, déclare Florent Geel.
Le responsable du Bureau Afrique de la FIDH laisse entendre que la procédure judicaire enclenchée en Guinée, lui semble crédible.
‘’ Jusqu’à présent, c’est une procédure judicaire qui nous semble crédible. Donc, Sékouba Konaté devrait donner les informations à la justice de son pays, c’est la logique’’, soutient Florent Geel.
Et de s’interroger : ‘’Pourquoi essayer toujours d’aller à l’extérieur alors qu’il y a une procédure en cours qui est garantie ? Nous les parties civiles, si c’était une procédure judicaire qui était complètement fantaisiste, vous pensez que la FIDH se serait mêlée dans cette procédure ?’’, s’est-il interrogé.
Le Général Sékouba Konaté avait justifié son geste par le manque de confiance qu’il a vis-à-vis de la justice guinéenne.
C’est bien dommage de ne pas avoir confiance à la justice guinéenne, indique Florent Geel. ‘’Comment on pourra rétablir un Etat de droit si on n’aide pas la justice à faire son travail ? ’’, S’est interrogé le défenseur des droits humains, rajoutant que c’est à la justice guinéenne de décider si le Général Konaté doit servir de témoin ou non dans ce dossier.
Plus de cinq ans après le carnage du 28 septembre qui a coûté à la vie de 157 civils, les familles des victimes attendent toujours justice. Plus 400 victimes ont été entendues pour « seulement » huit inculpations, dont des hauts gradés de l’armée occupant encore de hautes fonctions dans l’administration guinéenne. Il s’agit par exemple du colonel Moussa Thiegboro Camara qui dirige l’agence de lutte contre la drogue et du grand banditisme, et le colonel Claude Pivi, ministre chargé de la sécurité présidentielle.
La cour Pénale Internationale garde un œil sur Conakry et entend se saisir de cette affaire au cas où la Guinée se montrerait incapable de juger les auteurs de ce massacre qualifié par l’ONU de crime contre l’humanité.
A suivre…
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
Tel: (00224) 655 31 11 12
Créé le 10 février 2015 18:38
Nous vous proposons aussi
TAGS
étiquettes: Dossier du jour