Guinée : Le « déni » d’Ebola fait encore des victimes à Conakry…

Un bus calciné par les manifestants    Photo-Africaguinee.com

CONAKRY- L’arrestation d’un Imam soupçonné d’avoir été en contact avec un malade d’Ebola, a occasionné d’énormes incidents ce lundi 9 février 2015, dans un quartier populeux situé dans la banlieue sud de Conakry. Plusieurs véhicules ont été calcinés au cours des  heurts, par les jeunes manifestants, a constaté sur place Africaguinee.com.


Le quartier Yimbaya camp carrefour, ressemblait à un véritable champ de bataille ce lundi matin. Un affrontement farouche a opposé les citoyens de ce quartier qui protestent contre l’arrestation de leur imam soupçonné d’avoir Ebola, aux forces de maintien d’ordre. El hadj Mohamed Soumah 3ème imam de la mosquée de Yimbaya, a dirigé ce matin la prière de l’aube dans sa mosquée, avant d’être cueilli par les forces de l’ordre, racontent des témoins qui nient l’existence de la maladie dans leur quartier.

Ne comprenant pas les motifs de cette interpellation, certains habitants ont violemment protesté.  Les heurts ont paralysé la circulation sur l’autoroute toute la matinée. Les impacts de la ‘’bataille’’ entre jeunes manifestants et forces de l’ordre étaient encore visibles, à 9H GMT. Tout au long de l’artère qui remonte vers le camp Alpha Yaya, on sentait l’odeur suffoque des bombes de gaz lacrymogène.

Sur la route, des débris de cailloux, des tas d’immondices et de la cendre des pneus brûlés noircissent le goudron. En remontant tout au long de la colline qui mène au camp, des groupuscules des jeunes sont arrêtés çà et là. Un camion de la gendarmerie est garé. Armés de matraques et de pistolets à gaz, ils tentent de rétablir la circulation en sommant les curieux de dégager.

Au petit rond-point, sur l’autoroute, les carcasses deux bus calcinés dont l’un encore en feu, sont stationnés. Des policiers tentent d’embarquer la ferraille de l’autre à bord d’un camion de la police routière, pendant que la circulation reprenait timidement son cours normal.

Interrogé, Mohamed Soumah, citoyen de Yimbaya décrit la chienlit, qui a régné le matin dans ce secteur.

‘’J’ai vu la fumée se dégager j’ai cherché à comprendre ce qui se passe. Les gens m’ont expliqué que la police est venue cueillir l’imam du quartier, parce qu’il aurait été infecté par la maladie Ebola. Les jeunes sont alors sortis pour protester contre cela en brulant des pneus, jeter des pierres. Deux bus qui étaient de passage, ils ont sommés les gens qui étaient à abord de descendre et ont mis le feu. Après certains sont remontés vers le camp et ont calciné trois autres voitures’’, le jeune diplômé qui n’a pu se rendre en ville ce matin, où il suit une formation. 

 ‘’La panique était totale, les jeunes ont occupé la grande artère de l’autoroute Fidèle Castro, ils ont  incendié un bus de la société navale, et un autre bus du grand hôtel de l’indépendance. Ça dégénéré. Les forces de l’ordre sont venues et ont fait des coups sommation’’, renchérie Kaba Fodé, assis devant son atelier.

Dans la famille de l’Imam, les gens sont partagés entre colère et consternation. ‘’Je suis très en colère en ce moment, je ne peux rien dire’’, a juste déclaré un de ses fils. L’imam Soumah n’est toujours pas de retour, nous a-t-on confié dans sa concession familiale.

Au niveau de la coordination nationale de lutte contre Ebola, l’on ignore les motifs de cette interpellation. ‘’Pour le moment, nous n’avons pas encore d’informations fiables sur ce qui s’est passé, parce qu’il y a assez de version’’, a déclaré à notre reporter un responsable de la coordination.

A la question de savoir s’il y a eu des cas d’Ebola qui ont été signalés dans ce quartier où l’imam a été interpelé, notre interlocuteur a répond non.

En novembre dernier, des populations de ce même quartier s’étaient opposées à la construction d’un centre de traitement Ebola dans leur secteur. Plusieurs autorités locales et les équipes de campagnes contre Ebola, ainsi que des diplomates venus assister à la cérémonie inaugurale,  avaient été conspués et chassés par les citoyens qui les accusaient de propager le virus dans leur quartier.

 

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel: (00224) 655 31 11 12

 

Créé le 9 février 2015 17:01

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