L’ancien président burkinabé Compaoré de retour en Côte d’Ivoire
ABIDJAN (Reuters) – L'ancien président du Burkina Faso Blaise Compaoré est retourné vendredi en Côte d'Ivoire après un périple qui l'a mené dans plusieurs pays depuis sa chute le 31 octobre, a-t-on appris auprès de la présidence ivoirienne.
Dès sa démission, sous la pression de vastes manifestations de rue, Blaise Compaoré avait trouvé refuge en Côte d'Ivoire, dans une villa appartenant à l'Etat à Yamoussoukro, la capitale. L'ancien président burkinabé est un proche du président ivoirien, Alassane Ouattara.
Mais l'ancien homme fort de Ouagadougou s'est rendu ensuite dans plusieurs pays, ce qui laissait entendre qu'il n'avait pas encore choisi définitivement un pays d'exil. "Il a décidé d'aller au Maroc, de visiter Libreville (au Gabon)… Il est revenu ici. Il est libre d'aller où il veut", a déclaré un responsable de la présidence ivoirienne.
L'opposition ivoirienne accuse Blaise Compaoré d'avoir soutenu les rebelles qui ont combattu fin 2010 l'ancien président Laurent Gbagbo, qui refusait de reconnaître la victoire d'Alassane Ouattara à la présidentielle. Laurent Gbagbo a finalement été capturé en avril 2011.
Le Premier ministre burkinabé par intérim, Isaac Zida, a promis de faire toute la lumière sur les soupçons d'implication de l'ancien régime dans la mort de plusieurs personnalités, l'une des revendications des manifestants qui sont descendus en nombre dans les rues à la fin octobre.
L'ancien président Thomas Sankara a disparu dans des circonstances inexpliquées lors du coup d'Etat de 1987 qui a permis à Blaise Compaoré de s'emparer du pouvoir.
L'ancien président est également suspecté dans le meurtre du journaliste d'investigation Norbert Zongo en 1998, qui enquêtait sur le décès d'un chauffeur travaillant pour le frère de Blaise Compaoré.
La possibilité que les nouvelles autorités en place à Ouagadougou réclament son extradition compliquerait la donne entre le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire, où l'ancien président entretient des liens étroits avec plusieurs personnalités politiques de premier plan.
"Si cela devait se produire, les autorités examineraient la situation. Mais nous n'en sommes pas là pour le moment", dit-on à la présidence ivoirienne.
REUTERS
Créé le 13 décembre 2014 10:59Nous vous proposons aussi
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