Tension vive à Lambanyi (Conakry) : Des citoyens très remontés contre la gendarmerie nationale…
CONAKRY- La tension était vive ce vendredi matin du côté de Lambanyi. Des citoyens de cette localité située en haute banlieue de Conakry étaient très remontés contre des agents de la gendarmerie nationale qui ont cassé plusieurs kiosques, bars-café et autres buvettes, a constaté sur place Africaguinee.com.
Les victimes accusent la gendarmerie d’être derrière cette opération. C’est une atmosphère de désolation qui régnait ce vendredi matin dans le quartier Lambanyi secteur-mosquée. Plusieurs vendeurs ont été réveillés par « une mauvaise nouvelle ». Leurs places ont été saccagées par des « inconnus » dans la nuit et tous les contenus emportés.
« J’ai perdu une valeur de 45 millions… »
Camara Ibrahim victime et témoin oculaire de la scène raconte : ‘’c’est entre 2 heures et 3 heures du matin qu’un contingent de militaires est venu dans un camion ici. Ils se sont garés. J’étais à l’intérieur de ma place. Ils ont entouré les kiosques et ont commencé à saccager les murs, les tôles. Je suis sorti. Un gendarme a voulu me prendre, en me posant des questions. Après quelques minutes de discussions, il m’a finalement laissé partir’’, soutient-il.
Ce jeune vendeur de cartes de recharges soutient que les assaillants ont tout saccagé et pris tout ce qu’il y avait à l’intérieur de sa place : de l’argent et une valeur de 45 millions de cartes de recharges.
‘’Nous sommes dans un Etat de droit, aucune loi n’autorise des perquisitions à 2heures du matin. Nous voulons que les autorités nous aident pour que nous soyons rétablis dans nos droits’’, formule-t-il.
Le maire et le chef de quartier n’étaient pas informés…
François Lamah, proche d’une victime explique qu’il a été surpris de voir ce matin que des hommes armés de marteaux-piqueurs, de pieds de biches, ont saccagé et pris tout ce qu’il y avait à l’intérieur du restaurant de sa belle sœur.
Ce citoyen de Lanbanyi rapporte ensuite que les autorités locales venues faire le constat des dégâts, ont soutenu qu’elles n’étaient pas informées de cette expédition nocturne. « Le maire et le chef de quartier étaient là, mais ils ont dit qu’’ils n’étaient pas au courant. Même si vous voulez récupérer un domaine, il faut avertir les occupants’’, fait-il observer.
C’est ici qu’on gagnait nos 5 francs pour nourrir nos familles…
Josephine Kolié gérait un restaurant. La voix cassée, cette dame raconte : ‘’Tout mon bar est cassé. J’ai perdu beaucoup d’effets. Je ne peux même pas expliquer. Ça fait mal puisqu’ils pouvaient nous avertir. Puisque c’est ici qu’on gagnait nos 5 francs pour nourrir nos familles. Comment on va faire maintenant ? C’est méchant ! On venait ici même s’il n’y pas trop de clients, mais on ne s’ennui pas. Le chômage va augmenter parce qu’il y a plusieurs jeunes qui se débrouillait ici’’, soupire-t-elle.
La loi anti-casse violée…
Amadou Soumah, jeune étudiant vend des produits cosmétiques. Il dit avoir été surpris du malheur qui lui est arrivé. Très alarmiste, il laisse entendre que c’est un investissement de toute une vie qui est partie. Il raconte son malheur.
‘’A ma grande surprise, on m’a réveillé à 6 heures du matin pour me dire qu’un groupe de brigands est venu s’attaquer à nos marchandises. On ne sait pas qui les a envoyés. Quand je suis arrivé, j’ai constaté la présence des gendarmes qui assuraient la protection des brigands. Nous avons voulu mettre main sur les brigands, les gendarmes nous ont totalement empêchés. Je me retrouve face à un désastre parce que je peux évaluer les valeurs des pertes que j’ai subies à 12 millions. Tout ce que j’avais vient de partir dans les mains d’inconnus’’, explique-t-il.
Ce jeune n’entend pas baisser les bras. Il envisage de porter plainte contre la gendarmerie. ‘’Nous allons poursuivre l’affaire jusqu’au bout en portant plainte contre la gendarmerie pour identifier la personne qui les a envoyés sur le terrain. Parce que le Président de la république a interdit toute forme de casse sur toute l’étendue du territoire. Nous allons porter plainte contre la gendarmerie’’, laisse-t-il entendre.
Joint au téléphone par nos soins, le responsable de communication du haut commandement de la gendarmerie, a dit ne pas être au courant de cette descente. ‘’ Je ne suis pas au courant’’, déclare en substance le commandant Mamadou Alpha Barry.
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
Tel: (00224) 655 31 11 12
Créé le 12 décembre 2014 15:37Nous vous proposons aussi
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