Côte d’Ivoire: Gbagbo, actuellement détenu, candidat à la tête de son parti
L'ex-président Laurent Gbagbo, actuellement détenu par la Cour pénale internationale, sera bien candidat à la présidence du Front populaire ivoirien (FPI), le parti qu'il a fondé, a-t-on appris mercredi auprès du FPI.
Il convient "de déclarer valable le dossier de candidature du candidat Laurent Gbagbo", a statué le comité de contrôle du parti, dont les délibérations ont été transmises à l'AFP.
Son adversaire pour le futur scrutin interne, le président actuel du parti, Pascal Affi N'Guessan, a également vu sa candidature validée par ce comité.
M. N'Guessan, qui dirige le FPI depuis 2001, avait pourtant demandé la semaine dernière "le retrait pur et simple du nom" de Laurent Gbagbo de la liste des postulants en raison de sa "situation spécifique".
Emprisonné depuis bientôt trois ans par la Cour pénale internationale de La Haye pour "crimes contre l'humanité", Laurent Gbagbo attend son procès, qui est prévu le 7 juillet 2015.
"On aura donc un candidat en prison et un autre en liberté provisoire", a ironisé un cadre du parti.
Pascal Affi N'Guessan faisait partie d'un groupe de quatorze proches de Laurent Gbagbo, dont son fils Michel, à avoir obtenu une mise en liberté provisoire en août 2013 après plus d'un an d'emprisonnement.
Il doit être jugé pour "atteinte à la sécurité de l'Etat" avec 82 autres dignitaires de l'ancien régime, dont l'ex-Première dame Simone Gbagbo. Le procès, qui devait s'ouvrir il y a quelques semaines, a été reporté sine die.
Deux camps s'affrontent au sein du FPI, en crise interne.
Le premier fait de la libération de l'ancien président "le coeur de la stratégie de lutte du parti". Le second aspire à s'investir dans le jeu politique et à participer à la présidentielle de 2015 derrière Pascal Affi N'Guessan.
Le FPI doit se réunir en congrès du 12 au 14 décembre prochain.
L'enjeu est primordial pour la Côte d'Ivoire, qui se doit de réussir cette élection pour confirmer la stabilité actuelle. Le pays a connu une décennie de crise politico-militaire et plus de 3. 000 morts durant les violences postélectorales de 2010-2011.
Seul le président Alassane Ouattara est pour l'instant candidat déclaré mais, pour les partenaires de ce pays, la participation du FPI au processus, ainsi qu'à l'élection, est essentielle à la réussite du scrutin.
AFP
Créé le 27 novembre 2014 09:42Nous vous proposons aussi
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