Ebola en Guinée : Comment le virus s’est propagé dans le village de N’zénié (Macenta) avec plus 60 morts ?

Epidémie d'Ebola en Guinée

MACENTA- N’zénié, une petite localité située à 7km de  la frontière du Libéria et à 105 km au Sud-est de la commune urbaine de Macenta dans la sous-préfecture de Fassankoni. Dans ce village ne comptant qu’environ 500 habitants, l’épidémie Ebola a fait plus de 60 morts. Mais Comment le virus Ebola a t-il réussi à faire tant de victimes dans un si laps de temps et dans une localité aussi moins peuplée ? Africagui.com a réussi à avoir un témoignage en toute exclusivité, du Directeur préfectorale de la santé de Macenta, Docteur Mamadou Diallo.


Explications…

« N’zénié est  un village situé dans la sous-préfecture de Fassankony au sud de la préfecture de Macenta. L’épidémie a commencé là-bas depuis le mois de juillet. Il y avait un guérisseur très renommé et très fréquenté par les malades. Il a reçu des malades (d’Ebola) en provenance du Libéria, il a commencé à les traiter. Entre temps, plusieurs décès ont eu lieu chez lui. Et finalement, lui, sa femme, sa maman et ses enfants sont tous décédés. Les villageois ont estimé que c’est son fétiche qui s’est fâché contre eux. Et donc, dans de pareilles circonstances, il fallait que le fétiche tue d’abord sept personnes avant de se calmer.

Notre équipe d’intervention a été alertée. Nous nous sommes rendus sur les lieux, on a essayé de sensibiliser. Mais les gens ne croyaient pas du tout. Pour eux c’est un problème de fétiche et non une maladie. Car selon eux, ce n’était pas la première fois que telles situations arrivent. Avec leurs aïeux  ça s’était  passé aussi.  On a tout fait, ils n’ont pas voulu comprendre.

Et, finalement puisqu’on était trop attachant, on nous a interdit le village, ils ont fermé le village. Nous avons quitté et on a plus eu accès. Après sept décès, ils se sont dits qu’il faut quatorze (décès), arrivé à quatorze quand ça a dépassé, ils se sont dits qu’il faut vingt-un décès pour que le fétiche se calme. Donc, ils sont allés de sept à sept, c’est ainsi qu’ils sont partis très loin dans les décès. C’est seulement lorsqu’ils étaient débordés par les enterrements, qu’ils nous ont fait appelle. Ils nous ont ouvert les portes du village.

C’est ainsi quand nous sommes arrivés sur les lieux, on a fait le ratissage. Tous les cas suspects, on les a transportés vers notre centre de prise en Charge.  Et, on a institué le système de suivi des contacts, on a renforcé la sensibilisation, on les a doté en kits d’hygiène. Nous avons installé dans ce village un poste de contrôle sanitaire puisqu’il se situe au niveau de la frontière. Cinq agents sont postés là-bas. Ils continuent à faire la sensibilisation de proximité.

Aujourd’hui, nous sommes en bon termes avec cette population. Et à chaque fois qu’il y a des cas, on nous alerte, on envoie la croix rouge prendre les malades et les ramener. Il faut reconnaître qu’il y a eu beaucoup de décès dans ce village. Mais ce sont des décès liés à la réticence. C’est parce qu’ils ont refusé l’intervention à temps que ça s’est empiré’’, a expliqué Dr Mamadou Diallo.

En Guinée, berceau de l’épidémie de la fièvre hémorragique à virus Ebola qui ravage trois pays l’Afrique de l’Ouest (Guinée-Sierra Léone-Libéria),  la maladie a infecté 1.243 personnes avec 748 décès, selon un dernier bilan fourni par la coordination nationale de lutte contre l'épidémie, en partenariat avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), à la date du 2 octobre.

 

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel: (00224) 655 31 11 12

 

Créé le 9 octobre 2014 09:25

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