Massacres du 28 septembre 2009 : ‘’Je ne suis ni de près, ni de loin mêlé à ce massacre’’ se défend l’ancien ministre Isto Keira…
CONAKRY-Peut-on s’attendre à une inculpation de l’ancien ministre des Sports Fodéba Isto Keira dans le dossier des massacres du 28 septembre 2009 ? Après son audition par le pool des juges d’instruction dans ce dossier, Isto Keira a expliqué à Africaguinee.com les raisons de son interrogatoire.
En effet, à l’entame de notre entretien, l’ancien ministre Isto Keita a confirmé ‘’effectivement (qu’il a été entendu) depuis le 16 septembre dernier’’.
Revenant sur le contexte, il a souligné que : ‘’comme vous le savez, le stade du 28 septembre est sous la tutelle du ministère des Sports. A l’époque j’étais ministre des Sports et de l’Emploi Jeunes donc, c’est à ce titre qu’on m’a demandé de donner ma part de vérité par rapport aux évènements qui sont passés au Stade’’, a expliqué Fodéba Isto Keira, qui précise que les organisateurs du meeting (les forces vives, ndlr) à l’époque n’avaient pas fait de demande écrite pour être en possession du stade.
‘’Je confirme qu’il n’y a pas eu de demandé écrite. Le 28 septembre était d’ailleurs un jour férié. Le gouvernement à l’époque avait décidé que le meeting des forces vives ne puisse pas avoir lieu. Donc, c’était juste donner mon point de vue par rapport à ça. Je précise que le lundi était jour férié. Le 25 septembre, j’étais dans les préparatifs de l’organisation de la 20ème journée internationale de la Jeunesse. Le 26, nous étions à Labé avec tout le gouvernement. Le 27 était un dimanche et lundi 28 était férié, j’étais à la maison’’, rapporte l’ancien ministre des sports.
Fodéba Isto Keira révèle que les religieux tels que : ‘’monseigneur Vincent Koulibaly et l’Imam de la Grande Mosquée’’ avaient tenté de faire venir « nos frères des forces vives à la raison ». Et, regrette-t-il, ‘’malheureusement le drame a tournée comme ça. Je le regrette. Mais, ni de près ni de loin je ne suis mêlé à ce massacre là. Mais puisque le Stade était toujours sous la tutelle du ministère des Sports, c’était normal que je me prête à cet exercice. Je suis allé me prêter aux juges sans me faire accompagner d’un militant ou d’un groupe de militants. Et l’audition s’est bien passée devant le pool des juges. C’est pour qu’il y ait la manifestation de la vérité’’, décrit-il.
En fin de semaine, les victimes (qui attendent impatiemment que justice leur soit rendue) vont célébrer le 5ème anniversaire de ce massacre. Au cours de l’enquête plus quatre cent personnes ont été entendue pour huit inculpations.
En juin dernier, l’ancien chef de la junte guinéenne de 2008, le Capitaine Moussa Dadis Camara, a été entendu comme témoin par une Commission rogatoire composée de juges Burkinabé, depuis son exil au pays des hommes intègres (le Burkina Faso).
157 civils avaient été tués le 28 septembre (2009) au stade du même nom lors d’un rassemblement politique appelé par les forces vives, qui protestaient contre les velléités du Chef de la Junte, capitaine Moussa Dadis Camara, à se présenter aux élections de 2010. Une centaine de femmes avaient été violées selon une enquête de l’ONU. La Cour Pénale internationale (CPI) garde un œil sur Conakry et menace de se saisir du dossier si les choses se corsaient davantage.
Plusieurs hauts responsables de l’armée occupants encore de hautes fonctions dans l’administration ont été inculpés par la justice guinéenne. Il s’agit par exemple du Colonel Moussa Thiegboro Camara (Direction de l’Agence de lutte contre la Drogue et des Crimes organisés), du Colonel Claude Pivi alias Coplan (ministre en charge de la sécurité présidentielle).
Affaire à suivre…
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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Créé le 25 septembre 2014 23:50
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