Ebola au Sénégal : Au-delà du mal causé par le virus, l’autre conséquence pour les guinéens…
DAKAR- L’annonce de l’arrivée du virus Ebola au Sénégal semble bouleverser les bonnes relations, qui, jusque -là semblaient exister entre guinéens et Sénégalais dans le pays de la Terranga. La concorde, l’ouverture, le fair-play, ont cédé à la stigmatisation, la méfiance et parfois même le rejet de l’autre, a appris Africaguinee.com.
Le jeune Etudiant guinéen n’a pas transporté que le virus Ebola au Sénégal. Outre le virus mortel, il a drainé avec lui tout un lourd fardeau de malheurs, qui, aujourd’hui, frappent de plein-fouet ses compatriotes vivants dans ce pays. Même si tout semble indiquer que ce jeune malade va s’en sortir, son arrivée à Dakar a laissé une tâche indélébile dans les relations séculaires entre guinéens et sénégalais.
Ces derniers qui accusent les guinéens, (à tord ou à raison) d’avoir drainé le vilain virus dans leur pays, ne cachent plus leur méfiance à l’égard des guinéens. A certains égards, l’on pourrait dire que les guinéens sont devenus les nouveaux parias de la société. Comme le témoigne ce jeune guinéen, en séjour à Dakar.
‘’Dans les marchés et les hôpitaux ils (les guinéens, ndlr) sont devenus des pestiférés. Ils sont évités, stigmatisés et par endroit menacés’’, témoigne ce compatriote.
Par exemple, a-t-il cité, des guinéens vainqueurs de la DV loterie (diversity visa lottery, une lotérie américaine, ndlr) venus pour l'obtention du visa américain ne sont pas en marge de cette situation.
‘’Dans les centres hospitaliers et cliniques habilités à les recevoir (pour les tests médicaux, ndlr) ils sont rejetés. Les motifs de ce rejet varient, dit-il, d’un patient à un autre. Pour certains, on annonce que l'ambassade des Etats-Unis a demandé de ne plus accepter des guinéens ayant fait le test au-delà de la date de fermeture des frontières entre la guinée et le Sénégal, pour d’autres, on leur dit que c’est le gouvernement sénégalais qui aurait demandé de ne plus toucher un guinéen et ce jusqu'à nouvel ordre’’, explique ce jeune guinéen.
Le long des frontières c'est le pire, assène-t-il. Là, des guinéens sont pourchassés comme des ras par les populations locales (pour les empêcher de fouler le territoire sénégalais).
Ce témoignage n’est rien d’anodin. En effet, dès la confirmation de l’arrivée de l’hôte indésirable sur les terres de Terranga (pays de l’accueil et de l’hospitalité, ndlr), des jeunes sénégalais n’ont pas caché leur courroux contre le jeune guinéen, transporteur du virus au Sénégal. Après l’hospitalisation du malade, à l’hôpital Fann, cette horde de jeunes étaient venus pour réclamer sa peau.ils ont été dispersés par les forces de l’ordre.
Le président Sénégalais, Macky Sall, avait même menacé de traduire l’étudiant en justice, si ce n’était pas son état de malade.
Courant de la semaine dernière, le ministre sénégalais de l’intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, a annoncé que 58 guinéens, qui tentaient de s’infiltrer sur le territoire sénégalais, ont été bloqués à la frontière et refoulés sur le territoire guinéen.
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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Créé le 8 septembre 2014 12:33Nous vous proposons aussi
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