Six minutes de course par jour font gagner 3 ans de vie
Le jogging a d'indéniables bienfaits sur la santé, perceptibles à des niveaux d'activité bien inférieurs aux recommandations officielles.
Le manque de temps est une excuse souvent brandie pour justifier l'absence de pratique sportive, dont les bénéfices pour la santé ne sont pourtant plus à démontrer. L'Organisation mondiale de la santé recommande pour les adultes 150 minutes hebdomadaires de sport d'endurance, ou 75 minutes de pratique soutenue. Or des gains tangibles d'espérance de vie ont été constatés dès 5 à 10 minutes de course quotidienne, révèle une étude publiée dans leJournal of the American College of Cardiology.
Des chercheurs des universités de l'Iowa et de Louisiane ont suivi plus de 55.000 adultes (44 ans en moyenne), pendant quinze ans. Leur activité physique, et notamment la fréquence à laquelle ils couraient, était évaluée par des questionnaires, et la mortalité surveillée. En prenant en compte d'autres paramètres pouvant peser sur l'espérance de vie (sexe, âge, poids, tabagisme, consommation d'alcool), les scientifiques sont parvenus à la conclusion que les personnes pratiquant régulièrement une forme de course à pied voyaient leur risque de mortalité dans l'année baisser de 30% par rapport à ceux qui ne couraient pas, et avaient 45% de risque en moins de mourir d'une maladie cardio-vasculaire. Ne pas courir a le même effet néfaste sur la longévité que l'hypertension. Au total, les coureurs vivaient en moyenne trois ans de plus que les autres.
Effort vigoureux
Mais le plus étonnant, c'est que les mêmes bénéfices ont été observés chez les «petits coureurs» comme chez les plus sportifs. Les gains en termes de longévité sont déjà appréciables chez les personnes ne faisant pas plus de 5 à 10 minutes de jogging par jour, à moins de 11 km/heure. «Nous nous attendions à ce que les grands coureurs gagnent plus en longévité, or il n'y a pas de différence significative, reconnaît le Dr Duck-Chul Lee, auteur de l'étude. Cela pourrait encourager les personnes sédentaires à commencer une activité sportive.»
Pour le Pr Martine Duclos, chef du service de médecine du sport au CHU de Clermont-Ferrand, il s'agit là d'une réelle découverte, même si certains paramètres ont pu légèrement fausser les résultats. «On sait par exemple que les gens qui courent font naturellement plus attention à ce qu'ils mangent, sont plus minces et ont une meilleure capacité respiratoire», rappelle-t-elle.
Pour autant, l'intérêt du message véhiculé par ces travaux est certain. «L'idée la plus importante à retenir, c'est qu'il faut faire un peu d'activité physique tous les jours, et surtout, ne pas s'arrêter», explique-t-elle. Autre point à souligner: même si l'étude peut laisser espérer des gains à moindre effort, il faut quand même un peu mouiller le maillot. «Pour espérer obtenir les bénéfices mis en évidence par l'étude, il faut pratiquer un effort vigoureux, c'est-à-dire que l'on doit être essoufflé quand on court, au point de ne pas pouvoir discuter avec son voisin. Et même si l'on ne court que 5 à 10 minutes, il faut s'échauffer 5 minutes avant, et s'étirer après». À ceux que ces résultats motiveraient à reprendre le sport, le Dr Duclos suggère de débuter par de la marche. Au-delà de 45 ans pour un homme, et de 55 ans pour une femme, il est aussi nécessaire de consulter un médecin.
Le figaro.fr
Créé le 31 juillet 2014 10:03Nous vous proposons aussi
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