Audits en Guinée : Le Directeur Général de Futurelec El hadj Dembo Sylla fait des révélations (Interivew)…

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CONAKRY- Comment l’ancien président du patronat guinéen El hadj Mamadou Sylla a-t-il acquis la compagnie aérienne “Air Guinée“ ? L’actuel leader de l’Union pour le Développement de la Guinée s’est t-il enrichi sur le dos de l’Etat guinéen ? Après la publication des résultats d’audits, le Directeur Général de la société “Futurelec“ a décidé de briser le silence ! Dans cette interview exclusive, El hadj Dembo Sylla a fait des révélations sur ce dossier qui continue d’alimenter la chronique à Conakry. L’élu de l’UDG cite plusieurs noms dont celui de l’ancien président de la transition guinéenne, le Général Sékouba Konaté et celui de l’ex aide de Camp du chef de la junte, le lieutenant Toumba Diakité. Exclusif !!!


 

AFRICAGUINEE.COM : Bonjour M. Sylla !

EL HADJ DEMBO SYLLA : Bonjour M. Diallo !

Quelle  lecture faites-vous  de la  publication des résultats des audits qui incriminent le Groupe Futurelec Holding que vous présidez ?

Je vous remercie. En 1999 le groupe Futurelec holding s’est installé  et nous avions nos locaux à Kaloum. Nous étions spécialisés dans le Traiding c'est-à-dire le commerce des marchandises et des denrées. Nous étions également logés dans le domaine de l’Agriculture  et dans le transport public. Au fur et à mesure que nous évoluons nous avons créé d’autres filiales.  Entre 2001 et 2002, le groupe a pu mettre en place neuf filiales   dont Futur-Auto qui était spécialisé dans l’importation et la vente des  véhicules neufs. C’est dans ces entrefaites-là que nous avons eu  parmi nos nombreux clients, l’Etat. C’est en ce moment  que l’Etat a commencé à faire des bons, des demandes  au niveau du groupe notamment auprès de  Futur Traiding, et de Futur-Auto. Et il y a eu beaucoup de relations entre l’intendance militaire, le train militaire et l’Administration Générale dans les fournitures de ces engins et des denrées, naturellement sur la base des contrats de marché.

Vers 2002 et 2003, puisque nous livrions à notre client, nous lui adressions des factures, c’est en ce moment qu’il y a eu des contestations, lorsque le gouvernement en place  a décidé à sa manière d’éclaircir les relations commerciales entre nous Futurelec  et l’Etat. Ainsi le premier ministre d’alors (Cellou Dalein Diallo : Ndlr) nous a envoyé Kerfalla  Yansané (actuel ministre des Mines, Ndlr) accompagné de quatre experts avec un ordre de mission signé du premier ministre. Quand j’ai pris connaissance de l’ordre de mission,  je leur ai dis que ce n’est pas possible  que lui et ses compagnons puissent auditer les relations économiques et financières entre Futurelec et l’Etat. Il m’a dit qu’ils sont mandatés par le gouvernement.  Je lui ai dit que notre groupe ne faisant pas partie  du gouvernement, ce n’est pas une structure  de l’Etat, donc pour auditer ces relations il faut un auditeur indépendant, et cet auditeur là doit être  choisi par les deux parties, donc vous ne pouvez pas être désigné par le premier ministre, ou le gouvernement.

En désespoir de cause puisque lui il insistait, il y avait dans son équipe un certain Doumbouya  expert comptable qui a dit à Kerfalla Yansané que ce que j’ai dis est vrai. Pour sa part il croyait que le gouvernement avait  des  parts dans Futurelec, mais ce groupe a un fond privé qui commerce avec l’Etat. C’est vraiment le droit commercial qui s’applique aux deux parties. Donc c’est sur ce qu’ils ont rebroussé chemin. Mais Kerfalla Yansané sans désemparer  a continué  son pointage au niveau des structures de l’Etat, de façon partiale et unilatérale.

Nous n’avons pas collaboré du tout, il  a fait un rapport  qu’il  a présenté à ses mandants, dans lequel rapport, qui, naturellement n’a pas respecté la procédure contradictoire, le rapport dans lequel nous , nous n’avons pas participé ,il a présenté un résultat qui est issu de ses pointages  au niveau de l’administration publique et tous ceux qui étaient comme structures  de l’administration qui commerçaient avec le groupe Futurelec. Ce résultat nous a été transmis par le gouvernement. Nous avons protesté, nous avons dit que nous n’étions pas obligés vis-à-vis de ce résultat, nous avons donc élevé notre protestation jusqu’au niveau  de l’Etat.

Ceci étant, il a été décidé qu’un conseil de ministres  se prononce sur la question, à l’issue du conseil interministériel, ils ont décidé que le ministère du contrôle économique et financier d’alors  puisse se pencher sur le dossier et faire un pointage des  livraisons par Futurelec  et de ce qui a été  payé. Le point de la situation lorsqu’il nous avons été saisi de cela, nous avons protesté en disant que le ministère faisant partie de l’Etat et du gouvernement, ne peut pas être parti et juge. Malgré ça,  les bonnes volontés  nous ont poussé  à passer outre  et à laisser que le ministère fasse son pointage. Il a fait son pointage et a trouvé  qu’il y a une large différence entre ce que  Kerfalla Yansané  a fait, et le ministère. Ce résultat  a été présenté par le Ministre Kémo  Zegbélémou  à un conseil de ministres.  Finalement, il a été décidé, à cause donc, de la différence qui  a été remarquée entre ces deux rapports, il a été alors décidé que le ministre  soit chargé de prendre l’attache  de Futurelec et que le ministère lance un appel d’offre pour un audit international. C’est ce que nous avons fait ils ont lancé un appel, finalement de commun accord nous avons choisi   FFA Ernest et Young et Audit Guinée Panell Kerr Forester.  Les deux ont été choisis, pour un contrat de marché de 30 jours avec un montant  de 700.000 dollars Us divisés entre le groupe Futurelec et l’Etat. Nous, nous avons payé à l’auditeur la somme de 350.000 dollars. L’Auditeur  a travaillé et au terme de son investigation, il nous a fourni le rapport provisoire  pour que chacun réagisse  pour savoir réellement si la partie est d’accord ou pas  ou s’il ya eu d’autres éléments à fournir ou s’il est définitif.

Trois jours après, nous avons transmis à notre tour nos observations  comme quoi nous étions d’accord avec le rapport.  L’Etat l’a fait un peu plus tard mais malgré tout ils n’ont apporté aucune autre preuve. Les auditeurs ont tiré le rapport définitif, dans lequel, il a été dit  que l’Etat guinéen  doit au groupe Futurelec  une somme de 19 millions de dollars Us. Sans compter d’ailleurs d’autres créances qui n’ont pas été prises en compte  dans ce domaine là et qui étaient des livraisons.  Donc nous, on  s’est dit pour repartir  avec l’Etat et nos clients dans la sérénité  que l’Etat  nous paye cela.

Quels sont les services que vous avez rendus à l’Etat pour arriver à une créance d’un tel montant ?

Essentiellement, ce sont des livraisons de véhicules et du matériel militaire. Parce qu’en  2000 lorsque nous avons été attaqués  à nos frontières sud par les rebelles,  le président de la République a requis le président du groupe Futurelec,  Elhadji Mamadou Sylla pour intervenir. Effectivement nous sommes intervenus au train militaire. Heureusement, il y a des  vivants  là-bas  qui sont témoins. Nous avons envoyé des porte-chars, des véhicules de transports de troupes. Le président a requis , nous avons envoyé plusieurs containeurs de fusils de chasse , qu’il a distribué aux riverains des  frontières pour leur auto-défense, des containeurs de munitions  et de cartouches  et bien sur des denrées pendant de longues années. Il y avait des domaines divers, selon la requête que le client  nous envoyait. C’est à  dire, l’Etat selon ses démembrements, les  ministères étaient fournis en véhicules.

Pourtant on dit que c’est votre groupe Futurelec Holding qui reste devoir à l’Etat ?

Cela m’inspire de la mauvaise volonté, des prises  de  position subjectives  de certains hauts fonctionnaires de l’Etat. Mauvaise volonté  parce que ces gens sont témoins de la réalité  et ils ne disent pas la vérité à leurs mandants, c'est-à-dire au chef du gouvernement  ou au  président  de la République. Tout le monde sait les péripéties que notre dossier a traversées. Il ya même  actuellement des ministres qui ont géré ce dossier qui sont aux cotés du président, comme Madi Kaba Camara, des ministres des finances comme Ousmane Doré, Cheik Amadou Camara. Beaucoup qui sont dans l’administration aujourd’hui le savent. A la Banque Centrale  nous avons signé des protocoles d’accord, le ministère même,  tous  ceux-ci  s’étaient engagées à nous payer, ils ont émis d’ailleurs des titres d’Etat  finalement qu’on a jamais pu encaisser. Parce qu’à chaque fois qu’on demande à être  payés  il y a des mauvaises volontés  qui nous bloquent. Nous avons été aussi devant le comité d’Audit installé sous la junte   au temps de Dadis (ancien président de la transition guinéenne, Ndlr), nous avons présentés les résultats  issus des audits de FFA  Ernest et Young, ça c’était trop propre et clair. Finalement, ils se sont rendus à l’évidence que c’est l’Etat qui doit à Futurelec.

Avec ce comité installé au camp on a fait un protocole de reconnaissance des dettes  qu’on a à notre disposition signé de ce même comité d’Audit et de surveillance. D’ailleurs, nous n’étions pas les seuls à aller devant ce comité, il y avait d’autres entreprises  comme  Enco 5 et d’autres. Ce sont ces mêmes résultats  du comité  au camp militaire là-bas qu’on est en train de publier. Nous ne sommes pas contre, mais c’est pour leur dire que nous  Futurelec, nous ne sommes pas concernés. Je le dis parce que ceux qui étaient au camp ne sont pas des auditeurs  pour être auditeurs, il faut que tu ai des agréments.  c’est pour cela  quand notre dossier est arrivé là-bas le 05 Mars 2008, ils ont regardé en trois jours et déduis, qu’on doit signer  un protocole de reconnaissance, dans lequel il a été dit et reconnu  conformément au résultat issu des audits précédents,  il reste clair que l’Etat doit 19 millions de dollars et plus  au groupe Futurelec.

Au lieu de nous faire des échéanciers de remboursement  s’ils ne peuvent pas nous rembourser  la totalité tout de suite, dire qu’on va passer encore devant un inspecteur d’Etat  cela nous étonne, c’est pourquoi nous disons nous en tant que groupe Futurelec, nous ne sommes pas concernés.

Il semblerait que même au temps de la junte militaire de 2008, l’Etat  avait pris des véhicules avec vous ?

Oui précisément les 29 et 31 Décembre 2008, il y a eu une forte  descente de bérets rouges qui ont investi nos entrepôts  de Dixinn Bora,  dirigés par Aboubacar Diakité ‘’Toumba’’ et Moussa Thiegboro Camara. Ils sont rentrés et ils n’étaient pas moins de 200 personnes armées. Ils nous ont dit qu’ils sont venus prendre tous  les véhicules. C’est ensuite qu’on leur a dit même un rétroviseur  n’appartient à l’Etat, tous les véhicules qui sont ici sont la propriété de Futurelec  qu’elle a acquis sur fonds propres. Mais, ils sont destinés au commerce si ils veulent,   pas  par la manière forte, qu’on se mette dans le cadre du droit commercial. Dans ce lot, il avait quatre camions de transports de troupe et huit pick-up Hilux qui les intéressaient. D’ailleurs ces  quatre camions étaient peints aux couleurs de l’armée sous la demande du Général Conté qui nous avait demandé d’envoyer des véhicules pour le transport des troupes, car l’armée guinéenne en manquait à l’époque. C’est en ce moment qu’il est décédé. Ce bras de fer a duré de 18 heures à 01 heures du matin, eux aussi ils se sont rendus à l’évidence  qu’ils ne pouvaient pas prendre ça facilement, c’est en ce moment  que le Général  Sékouba Konaté à l’époque Lieutenant-colonel et Ministre de la défense, a téléphoné à l’un des deux  en lui demandant de remettre le téléphone à Elhadji Mamadou Sylla. A la suite de leur entretien, il a été convenu qu’aucun véhicule ne sorte sans  bon de sortie dument signé par Thiegboro  ou par Toumba. C’est ce que nous avons fait  et ils sont partis avec les véhicules. Nous avons  toutes les preuves et ses bons de sortie. Nous avons même  un bon qui a été signé particulièrement par le Général Konaté lui-même. Et donc, jusqu’au jour où je vous parle, nous n’avons  été payé  d’aucun franc. Ni des résultats des Audits, ni ce cas particulier.

Le prix de ces véhicules  s’évaluait à combien ?

Les douze véhicules font  un million trois cent  et quelques mille Euros.

Mais la  procédure de paiement  avait quand même été engagé au temps de la transition. Qu’est-ce qui s’est passé après ?

Oui parce que lorsque le Général Konaté que je remercie  et auquel je reste reconnaissant, un de nos amis commun lui aurait dit un jour que les véhicules pris à Futurelec n’étaient pas encore payés, il s’en est offusqué. Il a même dit que dans ce lot, lui-même, il a ordonné la sortie  de cinq véhicules. En attendant ce qui va se passé, il demande à ce qu’on paye  les véhicules là où il a signé. C’est en ce moment que nous avons envoyé les factures là pour payement. Lorsque l’intendance a fait tout le circuit, jusqu’au niveau du ministère de la défense   avec quatre autres dossiers militaires,  les techniciens qui étaient  là ont estimé que les fonds  ne pouvaient pas couvrir  les montants introduits par l’intendance militaire, ils ont  retiré deux de leurs dossiers  pour introduire le nôtre. Après tout le circuit, le dossier tombe sur  le bureau de Kerfalla Yansané , Ministre des Finances  pour son quitus, il a mis le quitus sur les deux dossiers de l’armée et il a bloqué  celui de Futurelec. Voilà, cela s’ajoute aux 19 millions de dollars qui nous sont reconnus par l’Etat.

Tout le monde sait aussi pendant la fête du cinquantenaire  en 2008  l’Etat était dans  des difficultés. La commission chargée d’organiser cela a créé une fondation chargée d’organiser les festivités, sous la présidence de Mongo  Diallo. En compagnie du ministre des finances, Ousmane Doré à l’époque, ils ont adressé un courrier au président du Groupe  Mamadou Sylla pour dire que les fonds ne sont pas encore disponibles du côté de l’Etat  pour engager les préparatifs et qu’ils sollicitent de la part du président  de ce groupe de leur avancer de l’argent , et qu’il serait payé un mois après les festivités. Il y a un protocole qui a été dûment signé entre notre président, le ministre des finances et le président du comité d’organisation. Là aussi c’est notre argent domicilié à ECOBANK. Nous avons toutes les attestations de virement  qui en font foi. A ce jour, on n’est pas payé de nos 10 milliards. Doré n’est plus ministre et on sait plus à qui il faut s’adresser. Tout cela j’avais signalé à une des commissions qui siégeait  à une des villas à Kaloum sur les créances et les dettes.

Et lorsqu’il y a eu des grandes difficultés  en approvisionnement  en riz, l’Etat avait demandé aux grands commerçants  de vendre le riz  à moindre coûts  à la population par subvention. Là aussi nous sommes les seuls à ne pas être payés, ceci aussi à hauteur de 11 milliards Gnf. Ce qui est marrant, on n’a jamais obtenu la reconnaissance de nos actions quand le pays est en difficulté. Je demande quand même, si on ne nous reconnaît pas  cela, qu’on ne nous paye pas, au moins il ne faut pas qu’on nous mette dans des procédures qui n’en valent pas  la peine.  

Vous semblez vous résigner sur votre sort. Pourquoi vous n’avez pas attaqué l’Etat en justice afin que vous soyez rétablis dans vos droits comme vous le dites ?

Nous avons attaqué à un moment  la Banque Centrale, lorsque dans l’audit il a été ordonné à la banque de libérer les 12 millions de dollars. La banque a établi un échéancier  qu’elle n’a pas respecté. Nous avons saisi un huissier de justice  maitre Ayo  qui a porté plainte contre la Banque Centrale au  tribunal de première instance de Kaloum, elle a été sommée de payer, et par l’huissier et par le notaire, mais elle ne s’est pas acquittée. Mais qu’est-ce que nous pouvons si elle refuse de se plier à une décision judiciaire, au résultat d’un audit librement signé. Qu’est-ce que nous  simples citoyens pouvons faire ? Mais j’espère qu’ils ne vont pas nous pousser à faire recours à l’intervention d’autres structures externes, ce qui n’est ni bon pour nous, ni pour l’Etat. Donc c’est pourquoi nous souhaitons qu’il y ait une bonne volonté qui travaille pour nous remettre dans nos droits.

On accuse aussi votre PDG El hadj Mamadou Sylla d’avoir “frauduleusement“ acquis la compagnie aérienne “Air Guinée“. Parlez-nous un peu de ce dossier.

E n ce qui concerne AIR-Guinée, moi je n’ai pas été là où il y a eu la négociation pour faire le contrat de vente de cet avion. Mais tous les guinéens qui vivaient ici ou ailleurs savent dans quelle situation se trouvait cet avion. Certes Air Guinée  en tant que dénomination, personnalité morale, Air -Guinée ça existe, mais l’appareil n’existait pas.  C’était un avion qui était complètement fini, je le dis parce que quand il nous est revenu, j’étais directeur général  donc je savais ce dont on a hérité. El hadji l’a déjà expliqué, comment le Général Conté lui a demandé d’accepter  d’acheter l’avion, puis qu’il est sûr de son entreprenariat et de son carnet d’adresse, il souhaite que Sylla reprenne l’avion pour ne pas qu’on le jette dans les herbes. Parce que la Banque Mondiale avait instruit l’unité de privatisation de le vendre au franc symbolique. Monsieur Camara (Cheick Amadou Camara, ancien ministre de l’économie et des finances, Ndlr) est là, tous les rapports de la Banque sont là. Demandez-lui comment la Banque Mondiale peut recommander qu’on vende un avion au franc symbolique, c’est de dire qu’il n’a aucune valeur.  Il a dit que le président lui a imposé cela, mais ça été fait sur la base d’un contrat  et d’une convention qui a été négociée et dument signé. Donc lui, il a acheté  ça, l’Etat propriétaire a décidé de vendre sa chose. Quand un ministre négocie et  signe  sur un patrimoine de l’Etat, ce que l’Etat a donné son accord ! Et donc par conséquent, le ministre ne le fait pas à son propre nom, et il ne pourra jamais le faire de façon informelle.

Mais dans le rapport, il est dit qu’ Elhadji Mamadou Sylla devait payer le salaire des employés et la location du bâtiment, chose qui n’aurait pas été faite…

Ce qu’ils ont appelé la charge sociale c’est dans les 840 à 855 millions Gnf, c’est la première des choses qui ont été payées pour régulariser la situation des travailleurs, ils n’ont  qu’à voir, c’est la première facture qui a été réglée. Et l’immeuble a été remis à la société sur la base d’un contrat  de bail.

Pourquoi selon vous depuis la mort  du Président Conté, votre groupe est toujours dans le collimateur des différents  gouvernements qui se sont succédés ?

C’est de l’acharnement, c’est de la mauvaise volonté et des comportements purement subjectifs. Parce qu’objectivement, qu’une personne vous plaise ou pas, que sa fortune vous plaise  ou pas, c’est Dieu qui donne tout ça. Je vous assure, le jour  qu’il y aura quelqu’un qui va dire le droit  qui va vraiment imposé la légalité, je vous assure que Futurelec  sera non seulement payé de toute sa créance  qui lui est reconnue, mais aussi il sera majoré des dommages et intérêts  dû par le retard de payement.

Vous l’exigerez ?

C’est ce que le droit dit. Mais comme dit notre président, Dieu nous donneras toujours de quoi vivre. Si ses payements ne sont pas faits à notre temps, on a des documents, on a des enfants. L’Etat est eternel et les engagements contractés entre deux entités tiennent  lieu de loi, et ça n’a pas de prescription, cela peut être  réclamé par les enfants, les petits enfants et les descendants. Nous, on est serein sur ce plan.

Aujourd’hui comment se porte le Groupe Futurelec ?

Sur la base de tout ce que je viens de vous expliquer, sur le long des quatre dernières années,  nous avons été obligés  de procéder  à un licenciement technique d’un personnel  permanant  que nous avions  à hauteur de 1176 personnes. Mais pour vous dire la vérité,  nous avions au fur et à mesure  mis les gens en licenciement technique, on les a payé définitivement. Au jour d’aujourd’hui sur les  1175 personnes, il ne reste que 40 personnes pour maintenir nos installations. Et le jour où Dieu va nous donner l’occasion de relancer  notre entreprise on le fera.

Voulez-vous dire que c’est l’Etat guinéen  qui a contribué à la mise en berne de votre entreprise ?

Oui la mise en berne qui ne nous a pas empêché de vivre, mais qui a fait perdre de l’emploi à 1120 personnes, parce qu’on a aujourd’hui qu’une quarantaine. Même si c’est l’entreprise qui restait devoir à l’Etat, dans les conditions normales l’Etat pouvait  nommer un administrateur délégué pour sauver l’entreprise afin que les travailleurs ne perdent pas leur emploi. Au moins jusqu’à ce que l’entreprise commence à faire des profits et sur ce, qu’on conviendra comment rembourser l’Etat, même si c’est l’entreprise qui devait à l’Etat, à plus forte raison qu’après des audits sérieux, il a été démontré que c’est l’Etat qui doit. Au lieu de laisser tous ses guinéens à la porte et chercher à créer d’autres emplois, il fallait nous payer par  échéancier,  on maintient les emplois et on continu à recruter d’autres en créant  d’autres secteurs d’activités.

Est-ce que  vous avez attiré l’attention du président de la République, Alpha Condé, sur cet été de fait ?

Moi je ne lui ai pas parlé, parce qu’on n’a pas ses relations là. Mais de ce que Elhadji Mamadou Sylla m’a dit  avant qu’il ne soit  président,  il lui a même montré notre rapport qu’il a lu, c’est tout ce qu’il m’a dit.

Etant député aujourd’hui, comptez-vous  traduire cette  affaire à l’hémicycle ?

Non pas du tout, je vous ai dit nous sommes très croyant, religieusement cela a une très grande influence sur notre vie. Ce qui reste clair, puisque Dieu existe, nos descendants en profiteront un jour où quelqu’un viendra  nous rétablir dans nos droits.

 

Interview réalisée par Diallo Boubacar & Bah Boubacar Loudah

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 31 11 12

Créé le 26 juillet 2014 12:50

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