Sureté de Conakry : Libéré, le jeune Kindy Barry écroué à cause d’une photo truquée du président Condé raconte son calvaire…
CONAKRY-la famille de l’adolescent laveur de véhicule a payé le prix fort pour obtenir la libération de leur enfant, écroué pendant deux semaines à la maison centrale de Koronthie, pour avoir gardé sur son téléphone une photo truquée du Président de la République, a appris Africaguinee.com de sources proche de la famille.
La famille de l’adolescent Mamadou Kindy Barry a payé la somme de deux millions cinq cent mille (2.500.000) francs guinéens pour obtenir la libération de l’enfant. C’est ce vendredi matin qu’il a été libéré après avoir passé plus de deux semaines dans les geôles de la prison centrale de Conakry.
Interrogé par Africaguinee.com, l’adolescent, la voix tremblante revient sur les circonstances de son arrestation et le calvaire qu’il a traversé pendant ces deux semaines de détention à la prison civile de Conakry.
« C’est là où on travaillait, un de nos camarades de travail (avec lequel il avait l’habitude d’échanger de téléphones) qui a intégré la police, il y a à peine de deux semaines, m’a demandé ce jour, (le jour de son arrestation, ndlr) de lui prêter mon téléphone portable. Je lui ai répondu que je venais d’acheter une nouvelle carte mémoire que je n’ai pas vérifié. Quand je lui ai remis mon téléphone, il a écouté les musiques qui y étaient enregistrées. Après, il m’a dit que ‘’ tu as beaucoup de photos sur la carte’’. Je lui ai répondu ah bon, il y a des photos ?il m’a répondu par l’affirmatif.
Après il s’est mis à regarder les photos et il est tombé sur photo où l’image du président était truquée. Ensuite, il est parti montrer la photo à ses supérieurs. Après ils m’ont interpelé et m’ont amené à la sureté où il y a l’immeuble quinze étages (à Kaloum). Je suis resté là-bas trois jours. Après ils m’ont transféré à la DPJ (direction de la police judiciaire). Ils m’ont gardé là-bas deux jours , au 3ème jour, ils m’ont conduit à la maison centrale de Koronthie.
Là, je partageais une cellule avec un autre jeune. On passait la nuit ensemble. On ne m'a pas torturé (physiquement, ndlr) mais j’ai beaucoup souffert à cause du manque de nourriture. Si on nous donnait à manger dans l’après-midi, (16h) c’est le lendemain à la même heure qu’on nous servait encore à manger.
C’est mon codétenu qui, à chaque matin, nous achetait de la bouillie pour le petit déjeuner… », a raconté l’adolescent qui n’a pas encore ses quinze années révolues.
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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Créé le 27 juin 2014 20:44Nous vous proposons aussi
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