Droits de l’Homme en Afrique: Bah Oury parle de « terrorisme d’Etat » en Guinée

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GRENOBLE-Pourquoi les violations des droits de l’Homme se multiplient en Afrique ? Evoquant la situation dans son pays, l’opposant guinéen Bah Oury a dénoncé le « terrorisme d’Etat » organisé par les pouvoirs politiques  qui répriment toute revendication exprimée par les populations.


« Le pouvoir africain au lieu d'apporter des solutions aux légitimes revendications des citoyens optent souvent pour l'anéantissement de toute volonté de revendication »,a affirmé Bah Oury, lors d’une conférence débat sur la situation des droits humains en Afrique, organisée à Grenoble par la Ligue Française des Droits de l’Homme.

Le vice-président de l’Union des forces démocratiques de guinée (UFDG, parti de l’opposition) a rappelé les évènements du 28 septembre 2009 . Ce jour là,  une manifestation organisée par l’opposition avait été réprimée par la junte militaire dirigée par le Capitaine Moussa Dadis Camara. Plus d’une centaine de personnes avaient été tuées et des dizaines de femmes violées par des éléments de la garde rapprochée du Capitaine Dadis, dirigée par son aide de camp, Lieutenant Aboubacar Toumba Diakité.

« Le 28 Septembre 2009, en tant qu'organisateur de la manifestation, j'ai vu comment les militaires ont fait violer des femmes, pas pour une déviance sexuelle quelconque, mais par une volonté d'anéantissement et de soumission pour marquer à jamais les esprits, et annihiler toute volonté de revendication du peuple guinéen », se souvient Bah Oury.

« Ce choc a été encaissé, non seulement, par les victimes directes, mais aussi par l'ensemble de la société, du moins pour le moment, car les stigmates peuvent resurgir » a ajouté Bah Oury  qui souligne que « le cas de l'enlèvement des jeunes filles au Nigeria par le Groupe terroriste Boko Haram va dans le même sens ».

Pour évoquer ce qu’il qualifie de « terrorisme d’Etat » en Guinée,  Bah Oury a rappelé  les massacres de villageois à Zoghota  par les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) contre dans la nuit du 4 au 5 Aout 2012. 

« Le cas de zoghota (Guinée Forestière) en est un autre exemple du terrorisme d'Etat en Guinée.(…)Comment  expliquer que des militaires  soient venus dans un village nuitamment  pour égorger sept citoyens, en les accusant d'avoir manifester ? » s’est interrogé Bah Oury.

« Ces paisibles citoyens avaient tout simplement montré leur mécontentement (contre la gouvernance du président Alpha Condé) parce que leurs enfants n'avaient pas été embauchés dans une mine voisine sur leur territoire. », a-t-il poursuivi.

Avant de terminer son intervention, le vice-président de l’UFDG a invité les populations africaines en particulier ses compatriotes à « poursuivre leur revendications  » car dit-il, « la liberté se conquiert au prix de la lutte ».

Ancien ministre de la réconciliation nationale en Guinée, Bah Oury vit aujourd’hui en exil en France. En 2013, il avait été condamné par contumace  à « la réclusion criminelle à perpétuité » par la justice guinéenne qui l’accuse d’être l’un des responsables de l’attaque du 19 juillet 2011 contre la résidence privée du président Alpha Condé.

Abdoul Ghoudoussy Baldé

Depuis Grenoble

Pour Africaguinee.com

 

Créé le 18 mai 2014 16:07

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