Gouvernance : le président Condé sous le feu des tirs croisés des syndicats et de l’opposition

alpha_conde

CONAKRY-Le président guinéen Alpha Condé doit se faire du souci en ce moment. Entre pression du mouvement syndical,  menace de l’opposition et présence de calamités naturelles, c’est un cocktail très amer à avaler qui est servi en ce moment sur la table du chef de l'Etat guinéen, a  remarqué Africaguinee.com.


Avec la mise en place de l’assemblée nationale, l’on aurait cru que l’année 2014 allait être un répit pour le président Alpha Condé. Mais à l’allure où  vont les choses, rien ne semble le présager. Acculé d’un côté par les syndicats qui réclament des meilleures conditions de travail pour les fonctionnaires, de l’autre par l’opposition qui l’accuse de violer des accords politiques, Alpha Condé devrait être très habile pour gérer tout ça.  Sans compter que trois épidémies  (Ebola, la Méningite, la rougeole) endeuillent son pays depuis le début de l’année.

En effet, aussitôt que la psychose causée par la fièvre hémorragique virale, Ebola s’est estompée, les syndicats guinéens ont  brandi leur arme fatale le 28 mars dernier. Accusant le gouvernement d’avoir violé ses engagements avec eux, le mouvement syndical guinéen a déposé sur la table du premier ministre Mohamed Said Fofana, un préavis de grève générale illimitée à compter du 13 mai prochain. Depuis cette menace, les syndicats sont à couteaux tirés avec les autorités guinéennes pour réclamer de meilleures conditions pour les travailleurs.

Conscient des conséquences que cette grève pourrait engendrer dans un pays où l’économie bas de l’aile, le gouvernement ne veut pas entendre en parler, car cette grève, si elle a lieu, aurait le don de bloquer tout le tissu économique du pays. L’équipe de Mohamed Said Fofana n’a pas tardé à ouvrir des  pourparlers tout en reconnaissant son erreur.  

Cependant trois rounds de négociations ont échoué depuis cette menace. D’abord avec le ministre porte-parole du gouvernement, Albert Damantang Camara, puis avec le premier ministre, ensuite le Président Alpha Condé en personne. Mais de toutes ces négociations, rien de clair n’en est sorti. Les syndicats maintiennent leur menace d’aller en grève.

Et comme pour ne rien arranger les choses, l’opposition entre, entre-temps dans la danse avec à la clé, elle aussi, une menace de reprendre les manifestations de rue. Des manifestations  qui ont laissé une tâche noire et  indélébile à la tête du guinéen. Plus de cinquante morts avec des dégâts matériels indénombrables.

Ces derniers jours, le discours des opposants s’est radicalisé d’un cran. Ils rappellent au pouvoir en place que leur présence à l’assemblée nationale ne leur retire point le droit de manifestation et de cortège reconnu par la constitution. ‘’L’opposition n’exclut pas de recourir, dans les prochains jours, à des manifestations pacifiques sur les voies et places publiques au cas où l’impasse politique actuelle, volontairement entretenue par le pouvoir, se poursuivrait », mettent en garde les opposants dans une déclaration qu’ils ont publié le week-end dernier. 

Toutefois, l’opposition ne ferme pas ses portes. Elle demande juste pour l’instant au pouvoir d’Alpha Condé d’ouvrir sans délai un cadre idéal de dialogue permettant de définir les conditions d’organisations des élections locales. Sans quoi, elle mettrait ses menaces en exécution.

Reste à savoir donc comment le président Condé va enlever ces  deux épines sous ses pieds sans trop se faire du mal et éventuellement aux guinéens dont il a la charge de gérer les destinées pendant son mandat?

Affaire à suivre…

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 31 11 12

Créé le 8 mai 2014 22:11

Nous vous proposons aussi

TAGS

étiquettes:

TOTAL

ECOBANK

UNICEF

LONAGUI

LafargeHolcim

cbg_gif_300x300

CBG

UBA

smb-2

Consortium SMB-Winning

Annonces

Recommandé pour vous

Annonces

Siège de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS)