Affaire BSGR : Des députés comptent interpeller le gouvernement guinéen…

Baidy Aribot

CONAKRY- L’opposition guinéenne vient de dénoncer la façon dont l’exécutif est entrain de gérer certains dossiers dans le domaine des mines. Certains députés ont d’ailleurs promis de se saisir de ces dossiers dès le début des travaux au sein de l’hémicycle, a appris Africaguinee.com.


La semaine dernière, le gouvernement guinéen a approuvé la recommandation d’une commission chargée des permis et titres miniers, qui consistait au retrait des titres miniers des blocs 1 et 2 du gisement de fer du Simandou et de Zogota, des mains de VBG (Valé-BSGR-Guinée), pour motif de corruption. Certains députés  de l’opposition qui pensent qu’il y a des intérêts cachés qui agissent derrière cette affaire, menacent de s’autosaisir du dossier  pour y voir clair.

Pour le quatrième secrétaire de l’assemblée, Baidy Aribot les députés  ont un regard sur les conventions minières, surtout dans l’affaire de BSGR :  ‘’On a un regard sur les conventions minières’’, indique le député, qui ajoute : ‘’ Voilà une administration, (surtout  au ministère des Mines), les cadres de ce ministère  ont vécu là-bas pendant longtemps, ils connaissent très bien les dossiers, tels que celui de VBG. Ce sont ces mêmes cadres qui, il y a quelques années ont recommandé certainement l’octroi de ces permis à ces sociétés minières. Et par la suite compte tenu de la position divergente dont les contours ne sont pas connus, entre l’exécutif  actuel et ces deux sociétés, et du fait que les ficelles sont tirées ailleurs,  on oppose un refus à ces sociétés  l’opérationnalisation de ces conventions  qui étaient déjà en souffrance’’.

« Nous avons des prérogatives d’autosaisie si on ne donne pas des explications claires… »

Le député de l’UFR, indique ensuite que si le gouvernement se prononce sur ce retrait sans fond de convenance, ce qui  est sûr en tant que député, ‘’nous avons des prérogatives d’autosaisie si le ministre des mines ne donne pas des explications claires par rapport à ça. On a le droit de s’autosaisir de cette affaire. Parce qu’on ne peut pas comprendre qu’une convention qui a été octroyée depuis et qui est restée tout ce temps dans les méandres de ce ministère, qu’on la retire comme ça pour corruption. Deux personnes de la BSGR ont été arrêtés et emprisonnées dans cette affaire, mais aucune preuve n’a été retenues contre elles’’, soutient-il.

« Il faudrait que le gouvernement nous donne des éclaircissements… »

Selon lui, il faudrait que le gouvernement  donne des éclaircissements par rapport à cette affaire de BSGR. ‘’On ne peut pas brimer les intérêts des gens  pour des raisons non avouées et orienter les débats sur le problème de corruption. Aujourd’hui l’argumentaire de l’exécutif ne convient pas l’opinion dans cette affaire’’, estime  l’élu de la commune de Kaloum.

« Il y a des intérêts cachés qu’on ne maitrise pas, qui agissent derrière… »

Aux dires de Baidy Aribot, les mêmes cadres qui disent qu’il y a eu corruption dans cette affaire ont participé à ces différentes négociations. ‘’Alors pourquoi c’est  maintenant qu’on soulève cette question ?’’, s’interroge-t-il ajoutant qu’il  y a des zones d’ombre dans cette affaire. ‘’Nous voulons qu’on rétablisse les gens dans leur droit. S’il y a eu des manquements de la part de BSGR, je veux que cela  soit mis  dans de bonnes procédures. Mais il ne faut qu’il y ait des divergences entre des ramifications en dehors de la Guinée pour mettre les bâtons dans les roues d’une société qui a acquis sa convention de manière légale. Mais à cette allure, il y a des intérêts cachés qu’on ne maitrise pas qui agissent derrière’’, explique-t-il.

« Il faut pas  mettre la Guinée dans un conflit perpétuel avec les sociétés minières… »

 En tant que député, souligne-t-il, ils ont le droit de savoir ce qui se passe dans ce dossier. ‘’Si on ne nous donne pas des explications réelles, nous allons s’autosaisir pour savoir clairement le fond de cette affaire. Parce qu’il ne faut pas  mettre la Guinée dans une situation de conflit perpétuel avec les sociétés minières. Ce n’est pas normal. L’Etat est une continuité, si les gouvernements précédents ont mal négocié, l’actuel gouvernement avait à renégocier ces contrats. Mais pourquoi bloqué carrément le contrat de BSGR ?’’, s’interroge-t-il

Notant le caractère ‘’frauduleux de la procédure d’obtention des Titres et de la Convention minière dont VBG-Vale BSGR est titulaire’’, le gouvernement guinéen a recommandé par conséquent ‘’le retrait de la Convention et des Titres miniers de cette société et son exclusion de la procédure de réattribution’’, a annoncé jeudi dernier Albert Damantang Camara.

Dans un rapport publié le 09 avril dernier, le Comité Technique de Revue des Titres et Conventions Miniers, (CTRTCM) a noté ‘’un faisceau d’indices précis et concordants établissant avec une certitude suffisante, l’existence de pratiques de corruption ayant entaché l’octroi des titres et de la convention minières détenus par VBG’’.

BSGR qui se sent le plus concerné dans cette affaire a réfuté les conclusions de ce rapport, accusant pour sa part le gouvernement guinéen de s’appuyer sur des ‘’affirmations inventées, des témoins douteux et des procédures illégales afin de justifier le plan soigneusement orchestré par le président Alpha Condé pour récompenser des alliés politiques, qui l'auraient aidé à truquer son élection, en leur donnant les droits miniers légalement acquis par BSGR’’.

Rappelons que dans cette affaire, avant le décès du président Lansana Conté, fin 2008, le gouvernement guinéen avait désigné la compagnie BSGR Guinée comme concessionnaire de la moitié du gisement de fer des montagnes du Simandou, situé dans le sud de la Guinée. Aux termes d'un accord ratifié par décret présidentiel et publié le 19 mars 2010, BSGR Guinée s'est donc vu attribuer un permis d'exploitation pour les blocs 1 et 2 de Simandou, ainsi que pour les gisements à Zogota, dans la partie sud de Simandou.  A l’époque, le Groupe a investi 170 millions de dollars dans la mine.

Mais huit mois plus tard, il avait revendu 51% de ses parts au géant minier brésilien Vale pour 2,5 milliards de dollars, soit 20 fois sa mise initiale, dont 500 millions de dollars payable immédiatement. Le gouvernement guinéen qui estime qu’il y a un parfum de corruption dans l’acquisition de la concession par BSGR, a engagé une poursuite judiciaire. Depuis, Conakry est en bras avec le milliardaire Israélien, Bény Stainementz…

Affaire à suivre…

 

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224)664 93 51 32

Créé le 22 avril 2014 22:27

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