Fièvre Ebola en Guinée: les bouchers guinéens victimes de rumeur

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CONAKRY-Les bouchers guinéens font les frais des rumeurs indexant la viande de boeuf comme pouvant provoquer la fièvre hémorragique Ebola chez les consommateurs, a constaté la PANA à Conakry, la capitale de la Guinée, pays où l'épidémie a déjà fait environ 90 morts sur les 137 cas suspects enregistrés.


En raison de l'amplification de ces rumeurs infondées, les bouchers ne font plus de bonnes affaires, les clients traînant les pieds sous prétexte que 'même la consommation de la viande de boeuf n'offre plus de garantie'.

Ainsi, au marché Niger, dans le centre-ville de Conakry, les longues files d’attente devant les étals des bouchers ont disparu, la mévente s’est installée et la jovialité a quitté les visages, laissant place à des mines renfrognées.

Jeune boucher, Amadou n'échappe pas à cette ambiance morose. Jadis jovial, il a les nerfs à vif, mais dit s'en remettre à Dieu.

'Je ne m’explique pas ces rumeurs sorties du néant sur la possibilité de contracter la fièvre Ebola à la suite de la consommation de la viande de bœuf', s'étonne-t-il, plutôt préoccupé par le remboursement de la dette contractée auprès de l'Abattoir frigorifique pour s'approvisionner en viande.

Allongé sur un vieux canapé coincé entre deux hangars de fortune où il semble somnoler, son camarade Mohamed assure que leurs collègues de l’intérieur du pays souffrent aussi de la mévente de leurs produits, en dépit des assurances fournies par les services vétérinaires relevant du ministère de l’Elevage.

Un communiqué publié régulièrement par le ministère de l’Elevage confirme la mévente de la viande de boeuf, estimée quotidiennement à plus de 70 pour cent et rassure que les ovins et les caprins n’ont aucun problème avec la fièvre hémorragique virale à Ebola.

Les responsables de la santé mettent surtout en garde les populations contre la consommation de la viande de primate et de la chauve-souris, principal vecteur de la maladie.

Mais les explications fournies par les spécialistes ne semblent pas rassurer beaucoup de personnes et face au doute, une forte majorité des populations préfère rester fidèle au 'bonga séri', une variété de poisson aux multiples arêtes, vendue à environ 500 francs guinéens la pièce.

On rappelle que le virus de la maladie se transmet par contact direct avec le sang, les sécrétions, les organes ou des liquides biologiques des sujets infectés et se caractérise souvent par une brusque montée de température, avec une faiblesse intense, des myalgies, des céphalées et des maux de gorge.

Elle est parfois suivie de vomissements, de diarrhée, d'éruptions cutanées, d'insuffisance rénale et hépatique et d'hémorragies internes et externes.

Il n'existe encore aucun traitement, ni de vaccin spécifique contre la fièvre hémorragique à virus Ebola.

PANA

Créé le 9 avril 2014 20:25

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