Immigration : Ce qui lie la Guinée au Royaume de la Belgique (Enquête exclusive)…

Ministre d'Etat François Lounceny Fall

CONAKRY- Qu’est-ce qui lie la République de Guinée au Royaume de Belgique en matière d’immigration ? Alors que les deux pays continuent de s’accuser mutuellement, notre rédaction a réussi à obtenir le mémorandum d’entente signé en 2008 entre les autorités guinéennes et le Royaume de la Belgique.


Dans ce document de 9 pages, les deux pays se sont engagés "à établir, en accord avec leurs législations respectives, les mesures adéquates pour éliminer tout acte impliquant directement ou indirectement une distinction, exclusion, restriction ou préférence contre un ressortissant de l’autre partie contractante se trouvant dans leurs territoires respectifs, fondées sur la race, la couleur, le sexe, l’ascendance ou l’origine ethnique, les convictions et les pratiques religieuses".

En son article 5, le mémorandum signé par le Ministre d’alors chargé des guinéens de l’extérieur et de l’intégration africaine, El hadj Harouna Berete, et l’ancienne Ministre Belge chargée de la politique de migration et d’asile, Annemie Turtelboom, prévoit que :" chacune des parties contractantes s’engage à encourager le retour volontaire de ses ressortissants en séjour illégal sur le territoire de l’autre partie contractante. Dans cette optique, la partie qui renvoie s’engage à octroyer toute assistance susceptible de favoriser la réinsertion de ces personnes dans leur pays d’origine et notamment de pouvoir bénéficier des programmes généraux et particuliers offerts par l’Organisation Internationale des Migrations".

L’élaboration des plans de formations spécifiques dans les domaines jugés appropriés et d’intérêt pour l’économie de la partie contractante où retourne la personne ; le financement des frais de retour de la personne inscrite dans des programmes de retour volontaire et assisté, liés à son transport vers le pays d’origine", étaient entre autres engagements pris par les deux Etats.

Ce qui oppose les deux pays…

En signant ce mémorandum, la Guinée s’est engagée "à réadmettre sur son territoire, à la demande de la Belgique, toute personne qui ne remplirait pas ou plus les conditions d’entrée, de séjour ou d’établissement sur le territoire Belge, lorsqu’il est démontré que la personne concernée est un ressortissant guinéen".  On comprend donc pourquoi la Belgique insistait sur le retour “forcé“ de ces guinéens contre même la volonté des autorités de Conakry.

Cependant, Conakry accuse Bruxelles de n’avoir pas totalement respecté le contenu du mémorandum, surtout en son article 10. Cet article stipule que: " le rapatriement des personnes doit être organisé par la partie contractante requérante en relation avec le représentant légal de la partie contractante requise".

Ainsi, Conakry accuse Bruxelles de n’avoir pas informé son représentant légal qui est son Ambassadeur au Royaume de la Belgique. Des titres de voyage auraient simplement été délivrés aux personnes devant être expulsées sans en informer les autorités de l’ambassade de Guinée à Bruxelles.

En définitive, les deux Etats semblent être sortis chacun victorieux. La Guinée pourrait se glorifier d’avoir pour “une fois“ empêcher le rapatriement massif de ses ressortissants résidant à l’étranger.

La Belgique également peut s’estimée heureuse parce qu’ayant obtenu un moyen de rapatriement de cette vingtaine de guinéens.

Depuis quelques jours les rapatriements ont commencé vers Conakry via des lignes directes, par groupe de trois ou quatre personnes.

 

SOUARE Mamadou Hassimiou

Pour Africaguinee.com

Tél. : (+224) 664 93 51 31

Créé le 20 mars 2014 20:40

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