France: Hollande au courant des écoutes Sarkozy le 4 mars, pense Valls
PARIS (Reuters) – Manuel Valls a dit mercredi prêter foi aux informations selon lesquelles François Hollande a été mis au courant de la mise sur écoutes judiciaires de Nicolas Sarkozy le 4 mars, trois jours avant les révélations du Monde.
L'UMP accuse le gouvernement de mentir, estimant qu'il a connaissance de ces écoutes depuis longtemps, et elle demande à François Hollande de s'expliquer sur une "affaire d'Etat qui s'apparente à un véritable espionnage politique".
Interrogé sur l'information du quotidien Le Parisien sur la date du 4 mars, Manuel Valls a répondu sur RTL : "Je crois que cette information est juste."
Lui-même dit ne l'avoir appris que le 7 mars, le jour de la publication de l'article du Monde sur ces écoutes et, assure-t-il, personne au gouvernement n'en connaissait le contenu.
Le président de la République s'est quant à lui dit prêt à recevoir le bâtonnier de Paris, qui proteste contre ces écoutes, et le président de l'Union syndicale de la magistrature (USM), qui soutient les magistrats instructeurs.
"Le Premier ministre hier soir a rappelé que personne au gouvernement n'a eu accès au contenu de ces écoutes, c'est évidemment toujours le cas aujourd'hui", a ajouté Manuel Valls.
"Ne faisons pas insulte aux magistrats ni aux policiers, les officiers de police judiciaire, qui agissent sous l'autorité de ces magistrats, des magistrats indépendants, des juges d'instruction", a-t-il poursuivi.
"Dans des affaires et sur des actes d'investigation de cette nature, ces professionnels du droit, aussi bien les magistrats que les policiers, savent parfaitement prendre leurs précautions qui s'imposent pour préserver l'enquête même à l’égard de leur ministre de tutelle", a-t-il ajouté.
"UNE ÉQUIPE DE FIEFFÉS MENTEURS"
La ministre de la Justice, Christiane Taubira, a déclaré lundi qu'elle n'était pas au courant de ces écoutes avant leur révélation par la presse mais le Premier ministre a expliqué mardi qu'il était au courant depuis le 26 février, tout comme sa ministre de la Justice.
Il a toutefois précisé que ni Christiane Taubira, ni lui-même, n'étaient au courant de leur contenu.
Le procureur général de Paris, François Falletti, a confirmé mercredi avoir informé la Chancellerie le 26 février mais ajouté que les éléments fournis portaient aussi sur le contenu.
"Il y a eu un rapport d'information qui est remonté auprès de la direction des affaires criminelles et des grâces comme c'est la règle s'agissant des dossiers qui présentent une importance particulière", a-t-il dit sur Europe 1.
Interrogé sur la possibilité que le ministre de l'Intérieur n'ait pas été mis au courant, il a répondu : "Je ne peux pas vous le dire, il faut demander à monsieur Valls."
Face à ce qu'elle considère comme des mensonges du gouvernement, l'UMP demande des explications devant le Parlement.
"Nous sommes en face d'une équipe de fieffés menteurs", a déclaré le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Christian Jacob, mercredi sur RMC et BFM TV.
"Que le Premier ministre viennent s'expliquer", a-t-il ajouté. "On veut savoir qui ment depuis quand sur cette affaire."
"On apprend qu'ils ont été informés depuis le 26 (février), moi je suppose qu'ils l'ont été bien avant", a-t-il poursuivi. "Le ministre de l'Intérieur, contrairement à ce qu'il dit ce matin, est informé."
REUTERS
Créé le 12 mars 2014 09:53Nous vous proposons aussi
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